Plus de vingt gérants de magasins de meubles King Salon se sont retrouvés devant la cour correctionnelle de Bordeaux, hier, pour avoir notamment octroyé des ristournes allant jusqu'à 76 %. Outre la publicité mensongère, c'est aussi la procédure qui menait à la vente qui était dénoncée. En effet, à l'occasion de l'ouverture des magasins, qui mettaient la clé sous la porte au bout de quelques mois de courte durée, des clients ont reçu des appels, suivis de courriers, leur indiquant qu'ils avaient reçu un cadeau, à récupérer chez King Salon. Chaque magasin envoyait mille courriers de ce type par semaine.Selon les témoignages des parties civiles, les clients, une fois sur place, obtenaient grâce à un tirage au sort une réduction exceptionnelle sur un salon ou un meuble. Le bien était alors payé et livré le jour même et l'ancien mobilier repris. Pour les gérants, qui déclarent ignorer que ces ventes étaient illégales (infractions quant au démarchage à domicile, paiement et prestations effectués avant le délai de rétractation, etc.), ces méthodes seraient les mêmes dans toutes les enseignes d'ameublement.Si de nombreux clients se sont rétractés, la cour a tout de même estimé que la méthode employée laissait peu de possibilité de se retourner. Daniel Cohen, le fondateur de l'enseigne mis en cause dans tous les dossiers, ne comprend pas pourquoi la justice s'en prend à sa marque et parle de complot à son encontre. Son avocat, Jacques Vergès, demande l'annulation de la procédure, considérant que le dossier a été instruit uniquement à charge.

Orianne Dupont