Bordeaux : l'opposition socialiste dénonce un scandale financier autour du parking des Grands Hommes
POLITIQUE•Les élus socialistes estiment que le traité de concession du parking des Grands-Hommes est largement en faveur de l'opérateur privé Vinci. Ils vont demander au maire de renégocier le contrat...Elsa Provenzano
«Depuis 2005, dans l'indifférence la plus complète d'Alain Juppé, les usagers du parking des Grands Hommes sont la vache à lait de l'entreprise Vinci», écrit le groupe muncipal socialiste dans un communiqué, envoyé ce dimanche. Après avoir épluché les comptes de l'année 2013, Matthieu Rouveyre, président du groupe PS, estime à 5,6 millions d'euros le bénéfice cumulé en neuf ans par l'opérateur privé, sur ce seul parking qu'il exploite dans le cadre d'un partenariat public-privé avec la Ville. Sur l'année 2013, le bénéfice est de 732 000 euros alors que de son côté, la municipalité ne perçoit que 152 euros par an de droits d'occupation du domaine public.
«Renégocier le contrat»
«Sur des contrats de délégation très longs comme ça (33 ans) un bon gestionnaire de l'argent public se doit de renégocier», souligne Emmanuelle Ajon, élue municipale socialiste. Sur l'année 2013, le groupe estime le manque à gagner pour la municipalité à 366 000 euros.«Une somme qui n'est pas négligeable, surtout dans contexte actuel d’augmentation des impots, de réduction des services publics et de réduction des subventions aux associations», pointe Matthieu Rouveyre.
«Il n'y a rien qui justifie qu'on s'assoit sur la moitié des bénéfices»
Lundi prochain, la concession de ce parking est abordée en conseil municipal, pour une information. Le groupe socialiste abordera le dossier et compte adresser un courrier officiel au maire, afin de lui demander la renégociation du contrat. En cas de refus, les socialistes se tourneront vers le tribunal administratif. «On peut mettre la situation en perspective avec les atermoiements de Juppé auprès de Platini...Là, il a les moyens d'agir directement sur les contrats bordelais. Alors qu'est ce qu'il attend? Il n’y a rien qui justifie qu'on s'assoit sur la moitié des bénéfices», lance le président du groupe socialiste. Il précise que selon le contrat conclu en 1988, la Ville a perçu la moitié des bénéfices pendant les quinze premières années.
Le groupe espère aussi que le maire puisse rapidement relever les droits liés au domaine d'occupation. «Il l'a fait pour les terrasses des commerçants, aujourd'hui rien ne l'empêche de les relever pour le parking des Grands Hommes. 152 euros par an, c'est moins que ce que paient certains cafetiers!» souligne Emmanuelle Ajon.
La mairie, contactée par 20 minutes, n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce dossier, pour le moment.
Les élus socialistes lancent une campagne sur ce dossier via le web et les réseaux sociaux, dès ce lundi.