Top 14: L’impressionnante régularité de Chalmers, Clarkin et Madaule, les trois costauds de l’UBB
RUGBY•Jamais blessés ou presque depuis deux ans, les trois qui forment la troisième ligne sont de véritables leaders pour le groupe…Marc Nouaux
C’est ce que l’on appelle être résistant. Depuis août 2012, les troisièmes ligne titulaires de l’UBB, Hugh Chalmers (29 ans), Matthew Clarkin (33 ans) et Louis-Benoît Madaule (25 ans), sont presque toujours sur les feuilles de match en championnat. Lors des 56 dernières rencontres de Top 14, Madaule est apparu 46 fois pour 41 titularisations, Clarkin 47 fois pour 42 titularisations et Chalmers 51 fois pour 40 titularisations. Au total, le capitaine Clarkin n’a loupé que neuf matchs de championnat, Madaule dix et Chalmers simplement cinq. Des chiffres plutôt éloquents.
Une régularité au plus haut niveau qui n’est pas banale à un poste aussi exposé. «C’est plurifactoriel, estime Loic Arnoul, kiné du club. Il y a d’abord le travail de la cellule de préparation physique avec beaucoup de prophylaxie, c'est-à-dire de prévention des blessures. Il y a aussi le paramètre génétique, ce sont des mecs assez résistants. Pour arriver au plus haut niveau, il faut cette qualité génétique, qui fait que l’on a des ligaments, des muscles un peu moins fragiles. C’est aussi une prise en charge et un souci de soigner l’hygiène de vie, d’effectuer des étirements, de venir avec assiduité aux soins. Ce qui les caractérise aux trois, c’est leur approche très professionnelle»
«Je ne plaque pas trop fort pour ne pas me faire mal»
«Je touche du bois, préfère sourire le capitaine, Matthew Clarkin. Physiquement, on est bien préparé, on fait le travail nécessaire. Je ne veux pas parler pour les deux autres mais moi, je me gère bien. Je ne plaque pas trop fort pour ne pas me faire mal et j’évite les contacts au maximum [Rires].» La méthode de management instaurée est également pour beaucoup dans la régularité des performances des joueurs cadres. «Les semaines de Challenge européen, normalement, les plus âgés, on a une petite semaine de récupération et de remise en forme, se satisfait Clarkin. En fin de saison dernière, c’était plus dur. On a enchaîné à trois car les autres étaient blessés. Je ne suis jamais triste de jouer mais on ne peut pas toujours être au pic de notre forme quand on enchaîne tous les week-ends.»
Et le facteur chance? «Il est difficilement évaluable, estime Arnoul. Mais je pense que cela rentre aussi en jeu mais je pense que plus tu travailles, plus ce facteur diminue, c’est comme à l’école, plus tu bosses moins tu es surpris à l’examen. Là, ils travaillent énormément, ce qui leur permet de passer entre les gouttes.» «Bien sûr, il y a un peu de chance aussi, car même si tu es le mieux préparé, tu peux prendre un mauvais coup», reconnaît Clarkin.
Plus de concurrence cette année, vraiment?
Chance ou pas, la régularité de ces trois «monstres physiques» de l’UBB ne laisse pas beaucoup de place pour les autres. Depuis deux ans, les troisièmes ligne se sont succédés sur le banc sans jamais arriver à gratter du temps de jeu. Larrieu, Gibouin ou encore Luafutu en ont fait les frais. Seul Tuifua, 16 apparitions dont 7 titularisations l’an passé, arrive à entrer dans la rotation régulièrement. Bertrand Gury, arrivé de Perpignan cet été, peut aussi faire valoir des arguments.
«Quand je vois Tai Tuifua et Bertrand Guiry, et même Jean-Blaise [Lespinasse] qui a fait une très bonne rentrée à Toulon il va y avoir aussi du turn-over à ce niveau-là car il y a de la qualité, espère Vincent Etcheto, l’entraîneur des arrières de l’UBB. Ils vont être six minimum pour trois postes donc ça va être intéressant pour Régis [Sonnes, l’entraîneur des avants].» Il faudra pour cela déloger les trois de l’équipe type. Et ce n’est pas sûr que le staff arrive à s’en passer aussi facilement.