Une exposition internationale à Bordeaux en 2023 ?
EVENEMENT – Bordeaux pourrait présenter sa candidature en 2017, pour accueillir une exposition internationale en 2023…Elsa Provenzano
Une exposition internationale attire au minimum 6 à 7 millions de visiteurs et braque pour trois mois les projecteurs sur une ville. A la différence d’une exposition universelle, elle s’étend sur un périmètre limité à 25 hectares et aborde un thème précis. Deux élus centristes, Joan Taris, conseiller régional et Fabien Robert, adjoint au maire de Bordeaux, ont annoncé, ce mardi, qu’une candidature bordelaise pourrait être présentée en 2017. Aucune ville française n’a accueilli d ‘exposition internationale depuis 1937.
Une candidature jugée sérieuse
L’idée d’organiser un tél événement a germé pendant la campagne des élections régionales menée en 2010 par Jean Lassalle (Modem). Les deux élus bordelais estiment que ce « méga-événement » conférerait un statut de métropole européenne et internationale à la ville. Ils se sont donc présentés au printemps, au siège du bureau international des expositions (BIE) à Paris. Cette organisation intergouvernementale regroupe 166 pays, dont les représentants votent pour accorder à un gouvernement le droit d’organiser une exposition. Le projet d’une candidature bordelaise a été jugée sérieux par le BIE et l’ensemble des collectivités (région, CUB, conseil général, ville) ont eu des réactions positives. Pour l’instant aucune autre candidature sérieuse n’existe en France ni même en Europe. «S’il n’y en a pas d’autres, on peut imaginer être parrainé, ou soutenu par l’UE», avance Fabien Robert.
Le thème de la sauvegarde du patrimoine avancé
Les pays candidats sont invités à choisir un thème tourné vers l’avenir et qui véhicule un message d’alerte. Saragosse, qui a accueilli une exposition en 2008, avait choisi le thème de l’eau et du développement durable. Les élus évoquent celui de la sauvegarde du patrimoine pour 2023. Il fera bien sûr l’objet d’un débat, encadré par le BIE. « On a envie de retrouver la dynamique qui s’était installée lors de la candidature pour la capitale européenne de la culture. Peu de projets rassemblent les quatre collectivités », souligne Fabien Robert.
Il est trop tôt pour connaître le lieu choisi pour l’événement mais Fabien Robert estime qu’il serait judicieux de l’installer à proximité du fleuve. «On pense tous à un geste architectural qui pourrait marquer l’Expo», précise Joan Taris.
Un accélérateur de développement
L’investissement est lourd, de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros, et sera assumé par la puissance publique mais aussi par des partenaires privés. Le financement intègre le recyclage des pavillons, qui pourront avoir une seconde vie après la fin de l’exposition ( gymnase, bibliothèque etc). «Avant le démarrage de l’exposition à Saragosse, 60 % des bâtiments avaient été recyclés», rappelle Fabien Robert. Les organisateurs fournissent les pavillons bruts qui sont ensuite aménagés par les pays et organisations internationales présentes à l' exposition. Les retombées économiques attendues sont importantes. «Tous les pays qui ont accueilli une exposition parlent d’un accélérateur de développement», assure Fabien Robert pour répondre à ceux qui pourraient se montrer sceptiques sur la pertinence d’un tel projet en temps de crise.
Le calendrier de la candidature
Des représentants des quatre collectivités vont se rencontrer en janvier, pour discuter du projet. Si une volonté politique se dessine, les deux élus Modem proposent qu’une association soit créée pour porter la candidature. Son rôle serait d’organiser des missions d’expertise en 2014, pour évaluer la viabilité du projet (visites à Saragosse et à Bruxelles qui ont déjà organisé de tels événements.)
Le contenu de la candidature sera élaboré en 2015 / 2016, sachant qu’elle doit être déposée en 2017.