Les foires aux vins ont démarré la semaine passée dans de nombreuses grandes surfaces. L’œnologue Stéphane Toutoundji, qui conseille 60 propriétaires girondins, nous dit comment s’y retrouver entre les prix bradés.

Peut-on faire des affaires dans les foires?

Cette année, on observe un choix plus restreint, une meilleure qualité et des prix moyens en baisse. Entre 7 et 15 euros on trouve des vins de grande qualité, pas forcément de Bordeaux. Traditionnellement, plus de 60% des vins écoulés dans ces foires sont des Bordeaux du fait des volumes importants. Mais les bonnes affaires se font surtout les premiers jours ou pour les invitations privées. On peut alors demander des conseils, ce qui est un problème en grande surface.

Quels conseils donneriez-vous?

De ne pas forcément acheter en fonction du prix, mais réfléchir avant à ce que l’on veut: quel millésime - en Bordeaux, 2008, 2009 et 2010 sont de bonnes années -, et quel usage (encaver, boire à un mariage, etc.). Un cru bourgeois autour de 40 euros n’est pas forcément de bonne qualité; mieux vaut chercher des appellations moins connues, découvrir des vignerons qui se battent pour la qualité que des seconds vins de châteaux renommés. On retrouve toujours les mêmes, Médoc et Pessac-Léognan, alors qu’il y a de très bons vins dans des appellations un peu boudées (Fronsac, Graves, Côtes de Bordeaux, etc.). D’où l’intérêt de consulter les dossiers spéciaux des magazines. Cette année, les liquoreux de 2007 (Sauternes, Barsac) sont une belle affaire.

Les foires aux vins nuisent-elles aux cavistes indépendants?

L’hégémonie des grandes surfaces est bousculée par l’e-commerce, et les cavistes reprennent du poil de la bête. Ce sont désormais tous des passionnés, qui font connaître les petits producteurs. Et près de 20% des vignerons ne sont pas en grandes surfaces…