SOCIALUn petit travail d'insertion, payé à la journée

Un petit travail d'insertion, payé à la journée

SOCIALUn dispositif pour les jeunes en errance est testé à Bordeaux...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

"On fait du désherbage et du nettoyage de rue pendant quatre heures, une fois par semaine. On touche 40 euros à la fin de la journée. C’est un petit tremplin et ça évite de faire la manche", explique Maria, 25 ans. Après quatre mois au sein du dispositif Travaux alternatifs payés à la journée (TAPAJ), elle suit actuellement une formation dans le domaine de la petite enfance. Elle habite avec son compagnon Philippe, 37 ans, dans un camping-car installé rive droite. " Si tu gères bien tu peux tenir trois à quatre jours avec 40 euros. C’est bien, nous, on en a parlé à un pote qui ne connaissait pas", précise Philippe.

Le dispositif, unique en France, a été mis en place il y a un an mais officiellement lancé ce mardi. Il est géré par le comité d’étude et d’information sur la drogue et les addictions (CEID) qui accompagne les jeunes sur ces petits chantiers. Les premiers retours constatés par les travailleurs sociaux sont très positifs.

Une pérennisation possible

Les TAPAJ s’adressent aux jeunes de moins de 25 ans, non bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). La ville de Bordeaux a offert 800 heures de travail dans les espaces verts et la fondation Auchan a soutenu les débuts du projet. La Sncf vient de s’engager via une convention annuelle à faire travailler des volontaires à partir de cet été.

"On a constaté qu’il fallait proposer des palliers successifs. Des chantiers d’insertion peuvent être trop exigeants pour ces jeunes très éloignés du monde du travail", souligne Jean-Hugues Morales, éducateur au sein du CEID. Environ 150 jeunes ont participé au dispositif, depuis un an, sur l’agglomération Bordelaise.

" À l’issue, beaucoup entrent en formation. En CAP cuisine, petite enfance et en contrats professionnels. Ils se se sentent valorisés et ça se voit : ils ont envie d’être à l’heure et leur présentation change ", s’enthousiasme Agnès Creyemey, éducatrice au CEID.

Le projet a des origines Québécoises

C’est une association québécoise Spectre de rue qui a créé les travaux alternatifs payés à la journée (TAPAJ) en 2000. " L’idée était de donner une alternative aux métiers de la rue c’est-à-dire la prostitution, le vol, le lavage de vitre ou la manche", a expliqué Gilles Beauregard, directeur général de l’association. Outre Atlantique le projet a concerné 1500 jeunes jusqu’à maintenant, dont 80 % de filles.