Premier du championnat, Evreux accueille Bordeaux, dernier, ce vendredi, avant un déplacement chez le co-leader Pau-Orthez. Vous n’avez pas peur de la démobilisation de vos troupes pour ce match?

Non, car on ne fonctionne pas comme cela depuis le début du championnat. J’ai des joueurs qui connaissent très bien la division, et savent qu’en Pro B il n’y a aucun match facile. Et si jamais ils devaient le penser, le travail vidéo va leur prouver le contraire.

Qu’ avez-vous pensé du match de Bordeaux contre Antibes?

Si on ne connaît pas le classement avant de voir ce match, on ne peut pas imaginer que Bordeaux est dernier du championnat. J’ai vu une équipe agressive, autoritaire, toujours dans les bons timing, avec beaucoup de réussite, bref qui récite son basket. C’était un match de patron, de leader…

Le classement de Bordeaux vous étonne?

Oui, dans la mesure où le potentiel joueurs est là. Mathieu Guichard, Gauthier Darrigand, Markel Humphrey, que je connaissais… Ce sont de très bons joueurs. La situation de Bordeaux me fait penser à celle de Vichy l’an passé : ils ont perdu beaucoup de matchs de quelques points, et à cinq-six paniers près, ils ne seraient pas derniers, mais dixièmes… C’est pour cela que je trouve la situation faite au coach (Jean-Marc Dupraz a été écarté «provisoirement» avant le match contre Antibes) très dure.

On peut cependant penser que c’était une bonne décision, au vu de la réaction de l’équipe…

Bordeaux venait de perdre deux matchs de 25 points contre Reims et Saint-Quentin. Après deux telles valises, si les joueurs voulaient encore se regarder devant une glace, ils se devaient de réagir, changement de coach ou pas.

Vous vous attendez donc à un match difficile?

S’ils restent sur ce niveau de jeu, oui. On sait qu’ils vont changer un ou deux systèmes dans le cours de la semaine, donc à nous de rester concentrés sur nous-mêmes, et à ne faire l’impasse sur aucun joueur adverse.

Et Bordeaux vient d’intégrer un nouveau joueur, Samba Dia…

Il nous avait fait très mal l’année dernière avec Rouen. C’est un très bon joueur, et c’est une bonne idée de la part du club de l’avoir intégré, plutôt que de prendre encore un Américain qui ne connaît pas le Championnat…

Vous disiez qu’à cinq ou six paniers près, Bordeaux serait dixième. N’est-ce pas un peu le cas pour Evreux, leader surprise de ce début de championnat: à cinq-six paniers près, vous pourriez être quelques places derrière…

Je dirais plutôt qu’à cinq-six paniers près, on ne serait pas premiers avec deux défaites, mais avec aucune. Les deux matchs que l’on perd, contre Saint-Quentin et Antibes, on les perd sur le fil. Sinon, nous avons cinq victoires à l’extérieur, remportées avec huit-neuf points d’écart, notamment la dernière à Aix. Cela me va très bien que l’on dise que nous sommes la surprise du championnat, mais je rappelle qu’il y a trois ans nous sommes restés leaders pendant quatorze matchs, que l’an passé nous sommes restés longtemps dans le top du championnat, et après un passage à vide nous avons accroché la huitième place, puis on se fait sortir au premier tour des play-offs contre Limoges sur une décision arbitrale litigieuse.

Vous êtiez dans le top du championnat ces dernières années, mais là, vous êtes premiers, c’est différent…

Premier à la dixième journée cela ne veut rien dire. Si on l’est encore à la fin des matchs aller, là ça commencera à avoir du sens.