Le Monstre. Alors qu’il se savait attendu pour son premier duel de la saison face à la nouvelle coqueluche française de la NBA Victor Wembanyama, Joel Embiid a sorti sa tenue de soirée, lundi, pour venir à bout des Spurs et inscrire la bagatelle de 70 points.

Le pivot des Sixers a entamé sa rencontre avec le pied bloqué sur la pédale d’accélérateur, à 200 km/h sur l’autoroute du sale. Et en douze petites minutes, le Camerounais affichait déjà des stats hallucinantes avec un total de 24 points à 8/12 au tir. A la pause, le garçon battait son record de points en une mi-temps avec 34 unités les doigts dans le nez.

Conscient du phénomène naissant qu’il avait en face, avec l’ami Wemby et ses tentacules de poulpe géant, Embiid a pris soin de ne pas trop s’approcher du cercle pour éviter de se faire contrer par le français, s’appuyant essentiellement sur du jeu à mi-distance. Bien lui en a pris, celui-ci explosant son record en carrière de onze unités (59 pts vs 70 pts).

Embiid a reçu une immense ovation de la part du public du Wells Fargo Center à sa sortie du terrain et il a pu savourer les derniers instants de la rencontre (et la victoire 133-123 de son équipe) sous les chants de « MVP ! MVP ! » descendant des gradins. Avec ses 70 points, « Jojo » entre dans le cercle très fermé des joueurs ayant atteint ou dépassé cette barre symbolique.

Dans son magnifique short moulant, Elgin Baylor est le premier joueur de l’histoire de la NBA à passer la barre mythique des 70 points (71 en l’occurrence), c’était avec les Lakers face aux Knicks le 15 novembre 1960. A jamais le premier.

Le 2 mars 1962, Wilt Chamberlain réalisait l’impossible : marquer 100 points dans un match, le record le plus mythique du basket américain, lors de la réception par les Warriors des Knicks de New York, à Hersey, en Pennsylvanie. Cette perf de zinzin de l’espace sera immortalisée par ce cliché devenu mythique en NBA.

Le 9 avril 1978, David Thompson explosait son record précédent en match (43 points) en claquant 73 puntos avec les Nuggets face aux Pistons. Une perf' magistrale qui restera dans les mémoires des fans qui ont pu lui rendre hommage lors des finales 2023 à la Ball Arena de Denver.

Au-delà de sa performance historique (71 points), David Robinson décrochera ce soir-là, le 24 avril 1994 face aux Clippers, à l’occasion du dernier match de la saison régulière, le titre de meilleur marqueur devant le grand Shaquille O’Neal. Respect.

Douze ans après David Robinson, Kobe Bryant se décide enfin à entrer lui aussi dans le cercle fermé des gloutons de la NBA. Dans un des matchs qui marquera sa légende à tout jamais, le Black Mamba devient en ce soir du 22 janvier 2006 le deuxième meilleur marqueur de la ligue sur un seul match, derrière Chamberlain, avec un total pas dégueu de 81 points marqués face aux Toronto Raptors. « Je pense que la plupart des gens trouveront ça dingue, mais inscrire 81 points ne m’a pas surpris », dira-t-il à la fin du match en toute modestie.

L’arrière des Suns Devin Booker est lui entré dans l’histoire de la NBA en devenant, à 20 ans, le plus jeune joueur à dépasser le seuil symbolique des 60 points avec ses 70 points marqués contre Boston. Booker a inscrit ce jour-là 70 des 120 points de son équipe, même s’il n’a pas pu empêcher Phoenix de s’incliner face aux Celtics (130-120).

Le 3 janvier 2023, Donovan Mitchell est entré dans l’histoire par la grande porte en plantant 71 points pour porter son équipe vers la victoire face aux Bulls (145-134 a.p), après avoir arraché lui-même, avec la manière - en manquant volontairement son lancer puis en arrachant le rebond offensif pour ensuite marquer avec un tir ultra-compliqué - la prolongation. Patron.

Le 26 février 2023, Damian Lillard bat son record de points en carrière avec 71 points, dont 13 trois points (record en carrière), inscrits face aux Rockets et devient le troisième joueur de l’histoire à marquer au moins 60 points cinq fois en carrière aux côtés de Wilt Chamberlain (32) et Kobe Bryant (6).