Nissan annule le mariage avec Honda
Auto•Ca se présentait comme une fusion importante, qui allait donner naissance à un nouveau géant de l’automobile, mais l’un des partenaires a finalement crié pouce, de peur d’être dévoré.Stéphane Lémeret
Rien n’est jamais simple dans le monde des grosses industries, surtout pas quand il s’agit des épousailles de deux acteurs importants de ladite industrie. En décembre dernier, à peine quelques jours après qu’un cadre de Nissan ait déclaré que la situation de la marque était presque désespérée, on annonçait un projet de fusion avec Honda, dont le résultat aurait été le troisième ou quatrième plus grand groupe automobile, pesant près de 60 milliards $. Mais tout indique désormais que cette fusion n’aura pas lieu.
Prise de contrôle
Selon différents médias financiers, dont le très bien informé journal japonais Nikkei, Honda aurait commencé à manifester son impatience face à la lenteur de Nissan dans son processus de restructuration. Ce qui n’arrange rien, c’est que la valeur de Nissan ne cesse de dégringoler, et ne représente plus aujourd’hui que 20% de celle d’Honda. Voilà qui modifie les rapports de force, et Honda a donc proposé de prendre les choses plus en main pour accélérer la restructuration. Mais cela ressemble à une prise de pouvoir et à une rétrogradation au statut de simple filiale. Ca ne plait évidemment pas à Nissan qui, selon le projet de fusion initial, était considérée comme l’égale de Honda, et conservait tout son pouvoir décisionnel. Bref, face à ces « désaccords irrémédiables », le divorce a lieu avant le mariage. Reste donc à Nissan à se chercher un nouveau partenaire, et c’est plus urgent que jamais.
À lire aussi