Les « nouvelles » Audi Sport dévoilent leurs caractères sur le circuit d’Alès-Cévennes
Auto•Malgré le départ des TT RS et R8, Audi n’a pas encore totalement enterré ses sportives thermiques. La preuve : les S3 et RS3 viennent d’être mises à jour, et nous avons pu les prendre en main sur le circuit des Cévennes.Stéphane Lémeret
Après avoir célébré son quarantième anniversaire l’an dernier, Audi Sport, la filiale de la marque dédiée aux modèles de sport et de compétition, a profité de l’année 2024 pour mettre à jour plusieurs de ses modèles. Et, comme les temps changent, les célèbres badges « S » et « RS » ne coiffent plus seulement des modèles thermiques, mais aussi désormais des modèles 100% électriques.
Nous avons donc pris en main, sur le circuit d’Alès-Cévennes les « nouvelles » Audi S3, et RS3. Oui, le terme est entre guillemets, car ces deux nouveautés sont en fait des mises à jour de modèles figurant au catalogue depuis plusieurs années déjà. Mais les sensations demeurent intactes.
Audi S3 et RS3 : de beaux points communs…
Le 4-cylindres 2.0L TFSI de la S3 développe la bagatelle de 333 chevaux (23 ch de plus que le modèle de pré-restylage), et le 5-cylindres 2.5L TFSI de la RS3 porte ce chiffre à 400 ch. Toutes deux ont en commun une transmission intégrale Quattro, une boîte automatique à double-embrayage à sept rapports, et un « Torque Splitter » (développé à l’origine pour la Volkswagen Golf R) qui, une fois le mode « Dynamic Plus » activé, envoie davantage de couple à la roue extérieure au virage.
Au volant, l’une comme l’autre accroche de fait beaucoup mieux à la route et on amorce les courbes avec beaucoup plus de facilité qu’avec un différentiel à glissement limité classique, le roulis étant encore moins prononcé
…mais des caractères bien trempés !
Mais qu’est-ce qui différencie réellement la RS3 de la S3 alors ? Et bien déjà, le rugissement grave et rauque du 5-cylindres, beaucoup plus bruyant quand on appuie franco sur la pédale d’accélérateur. Il ne délivre aussi pas les mêmes performances, puisque son couple de 500 Nm (420 Nm pour la S3) permet à la RS3 d’abattre le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes seulement, contre 4,7 secondes pour la S3. Et sur circuit, surtout sur un tracé aussi sinueux que celui d’Alès-Cévennes, ça fait toute la différence.
La RS3 est beaucoup plus permissive, et jouit en exclusivité d’un mode « RS performance », qui raffermit les suspensions, ouvre en grand les volets d’échappement et améliore la direction déjà très précise, à la simple pression d’un bouton sur le volant. En virage, elle plonge ainsi plus volontiers vers le point de corde et veut vous faire quitter le plus vite possible la courbe pour passer à la suivante, là où la S3 est plus coquine et semble vouloir vous faire sous-virer plus facilement, même si, heureusement, l’ESC Sport (commun aux deux modèles) vous rattrape en toutes circonstances. La voilà, la vraie différence avec la S3 : l’une est sportive et sans doute plus adaptée à un usage quotidien, l’autre est radicale et faite pour le circuit.