Au Parlement européen, le PPE veut revenir sur la fin programmée de la voiture thermique
Auto•Selon un document de travail obtenu par Reuters, le plus important groupe politique du Parlement européen prépare une campagne contre l’interdiction des moteurs thermiques en 2035Stéphane Lémeret
Le groupe de centre-droit PPE (Parti Populaire Européen), le plus puissant du Parlement européen, aussi majoritaire à la Commission, souhaite revenir sur l’avenir de la voiture sur le continent. Selon le « brouillon » qu’a pu lire Reuters, le groupe est d’avis que la loi européenne interdisant la vente véhicules émetteurs de CO2 en 2035 devrait être abrogée, de manière à ouvrir la porte aux biofuels et autres carburants alternatifs.
Le document dit aussi qu’il est nécessaire de soutenir les véhicules hybrides rechargeables, et que la loi de 2035 devrait être réévaluée dès l’année prochaine, et non en 2026, comme initialement prévu.
Pas de pénalités en 2025
Le PPE se prononcerait aussi pour ne pas infliger d’amendes aux constructeurs qui ne réussiraient pas à atteindre les quotas d’émissions de CO2, qui seront réduits de 15 % en 2025 par rapport aux normes de 2021. Les constructeurs risquent ainsi collectivement 15 milliards d’amendes, « argent qui n’ira pas aux investissements », déclare Luca de Meo, CEO de Renault, et président de l’Association des Constructeurs.
Le PPE se met donc du côté de l’industrie automobile européenne, qui est en assez mauvaises postures, et de certains pays de l’Union, qui contestaient déjà les normes de 2025. Jusqu’en septembre dernier, Wopke Hoekstra, le « Monsieur Climat » de l’Europe, se montrait encore inflexible. Mais depuis, se sont multipliés les spectres de fermetures d’usines, et de licenciements. Par ailleurs, Trump a été réélu, et ses menaces de tarifs douaniers font trembler les constructeurs européens.