Essai Cupra Formentor VZ : dites « 333 »
Auto•Le Cupra Formentor entame sa deuxième moitié de carrière avec une mise en beauté qui s’accompagne d’un gain de puissance bienvenu : 333 chevaux pour la version VZStéphane Lémeret
Le Formentor, c’est le point zéro de la marque Cupra. Exception faite des Ateca et Leon, qui étaient des SEAT à peine rebadgées, l’arrivée en 2020 de ce SUV coupé a permis à Cupra d’émerger comme une marque à part entière au sein du groupe Volkswagen, deux ans seulement après sa création. Et le pari s’est avéré payant, puisqu’il est devenu son best-seller, en France comme dans le reste de l’Europe, et l’a conforté à s’affirmer réellement par rapport à SEAT, tant sur le plan du style que de l’audace technologique. Les derniers Tavascan et Terramar sont là pour nous le rappeler.
Une prise de risque bienvenue
Pour continuer à surfer sur ce succès, le constructeur espagnol a revu très sérieusement la copie de son Formentor, qui devient encore plus sportif, et rebelle. La face avant se veut beaucoup plus acérée et agressive qu’auparavant, avec un traitement plus marqué des surfaces, des projecteurs à la signature lumineuse triangulaire, un capot en nez de requin et une gigantesque entrée d’air au niveau du bouclier. C’est plus subtil à l’arrière, mais les nouveaux feux, les catadioptres verticaux et le logo Cupra désormais éclairé confirment ce changement de personnalité. Exit le SUV de père de famille, le Formentor ne veut plus faire de compromis entre conservatisme et sportivité, et c’est tant mieux.
333 chevaux pour la version VZ
Mais son ramage se rapporte-t-il à son nouveau plumage ? Et bien oui, puisque même si l’on regrette la disparition du chantant 5 cylindres Audi (390 ch tout de même), il inaugure en version VZ le 4 cylindres 2,0 L TSI de 333 chevaux. C’est 23 cavaliers de plus que sur le Formentor d’avant restylage, et Cupra en a profité pour lui greffer un système de répartition du couple en virage, ainsi qu’un mode Drift pour s’amuser sur circuit. Mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour en profiter pleinement. Sur route ouverte, et sans même fanfaronner, on sent déjà tout le potentiel de l’auto. Ça accélère fort à peine le pied posé sur la pédale de droite, on n’est pas chahuté de toutes parts dans les courbes (merci la transmission intégrale), et le châssis semble littéralement nous scotcher à la route.
Mort-né à cause du malus écologique
C’est d’autant plus étonnant, que, rappelons-le, on se trouve au volant d’un SUV, catégorie qui ne brille habituellement pas franchement pour ses qualités dynamiques. Cupra annonce un 0 à 100 km/h en 4,8 sec, et une vitesse de pointe de 250 km/h. Bon, il faut savoir ce que l’on veut, car le Formentor VZ, et ses 198 g de CO2/km, a droit au malus maximal de 60 000€, qu’il faut additioner à ses 55 730€ de prix de base. Ajoutez à cela une conso de 8,7 l/100 km en moyenne, et l’on comprend que ce bel oiseau est réservé à une élite fortunée, ou bien à nos chanceux voisins exemptés de malus ! C’est dommage, car pour le reste c’est un SUV confortable et rassurant à conduire, avec qui on se verrait bien avaler les kilomètres, maintenant que les prix à la pompe sont redescendus à des niveaux raisonnables. Allez, direction le cap de Formentor, sur l’île de Majorque…
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