AutoL’Italie attaque à nouveau le tout-électrique en 2035

L’Italie attaque à nouveau le tout-électrique en 2035

AutoÀ l’occasion du forum économique de Cernobbio, deux ministres italiens ont fait savoir qu’ils se tenaient prêts à remettre à nouveau en question la décision de l’Europe de bannir les voitures thermiques en 2035
L'Italie veut reparler de la fin du thermique sans attendre 2035 (illustration: une Fiat 500)
L'Italie veut reparler de la fin du thermique sans attendre 2035 (illustration: une Fiat 500) - Pixabay
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

«La vision idéologique de l’Europe est un échec, il est temps d’adopter une vision pragmatique. » C’est ce qu’a déclaré le ministre italien de l’Industrie, lors d’un sommet économique qui se tient chaque année sur les rives du Lac de Côme. Vous l’avez compris, il parlait bien sûr du fameux projet européen de 100 % de voitures électriques en 2035.

Ces remarques interviennent alors qu’en effet, il est de plus en plus clair que cette voie électrique voulue par l’Europe a du plomb dans l’aile. Sur le marché européen, la sauce VE prend beaucoup moins bien qu’espéré, ce qui met de gros acteurs de l’économie du continent en péril. On pense notamment au géant VW, qui a pour la première fois laissé entrevoir la possibilité de fermeture d’usine en Allemagne, une première en plus de 80 ans.

Ventes en berne, lourdes amendes en vue

« Le gâteau est de plus en plus petit, et il y a de plus en plus de monde à table », a dit le patron de VW, en référence au déclin du marché VE, et à l’arrivée massive de concurrents chinois. Par ailleurs, non seulement les constructeurs peinent à vendre les véhicules dans lesquels ils ont investi des milliards, mais ils sont en plus sous la menace de lourdes amendes de la part de l’Europe, pour non-respect des quotas de CO2.

Quotas évidemment plombés par la part moins importante que prévu des ventes de voitures électriques. Dans une récente interview, Luca de Meo, patron de Renault, et président actuel de l’ACEA (Association des constructeurs automobiles européen) a déclaré que selon les règles actuelles, les marques européennes risquaient collectivement une amende de 15 milliards d’euros.

Matteo Salvini, ministre italien des Transports et de la Mobilité durable.
Matteo Salvini, ministre italien des Transports et de la Mobilité durable. - LaPresse/Roberto Monaldo/Shutterstock

C’est donc dans ce contexte que l’Italie appelle l’Europe à ne pas tuer l’une des principales industries du continent. Elle lui enjoint de réévaluer son projet 2035 dès le début de l’année prochaine, et non en 2026 comme prévu. Matteo Salvini, vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure et de la Mobilité, s’est dit prêt à œuvrer pour que son pays révoque unilatéralement la loi européenne sur la fin du thermique. On n’a pas fini d’en parler…