L’Europe va-t-elle se pencher sur « le cas pick-up » ?
Auto•Une lettre signée par huit organisations demande à la Commission européenne de s’intéresser aux énormes pickups importés des Etats-UnisStéphane Lémeret
Il n’est plus rare, même bien loin des zones rurales, de croiser sur la route de colossaux pick-ups américains, arrivés par le biais d’importateurs indépendants. Et alors que les constructeurs officiellement représentés sur le marché européen doivent soumettre leurs modèles à des réglementations de plus en plus strictes dans le domaine des émissions polluantes, et celui de la sécurité (notamment des piétons), ces véhicules passent à travers les mailles du filet, sans réel contrôle. Quelques procédures administratives suffisent à les immatriculer, par la grâce de leur statut de véhicule utilitaire.
Sport
Sauf que ces utilitaires ont sous les capots des moteurs qui pourraient équiper de très sérieuses sportives. Sportives qui seraient sévèrement taxées en raison de leurs émissions, ce qui n’est pas le cas ici. Par ailleurs, ces monstres accélèrent comme des dragsters, mais n’ont pas la puissance de freinage d’une sportive. Le risque d’accident est plus élevé, et vue la surface frontale d’un pick-up « Made in America », ça peut faire de gros dégâts, notamment sur un usager faible.
Voilà donc les points soulevés par huit organisations dont la Fédération internationale des piétons et la Fédération européenne des cyclistes dans une lettre adressée le 4 juillet à différents commissaires de l’Union européenne. Dans sa réponse à la lettre, rapporte Politico Pro, la Commission européenne dit comprendre ces préoccupations, mais ne dit pas spécifiquement qu’elle étudiera le problème. Nul doute, toutefois, que ça finira par être le cas, ces véhicules représentant tout de même plus d’une demi-douzaine de milliers d’immatriculations par an en Europe.