AutoLes querelles « d’experts » sur la « taxe chinoise » ne font que commencer

Les « experts » s’emballent (déjà) à propos de la taxe européenne sur les voitures importées de Chine

AutoAlors qu’on attend une première annonce officielle de l’UE concernant la « taxe chinoise », des analyses contradictoires sur ses conséquences sortent déjà d’un peu partout
La taxe européenne freinera-t-elle vraiment les constructeurs chinois?
La taxe européenne freinera-t-elle vraiment les constructeurs chinois? - Aiways / Aiways
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

Terrain glissant. L’Europe a décidé de repousser la publication d’un premier rapport sur les conditions et la mise en place éventuelle d’une future taxe à l’importation des voitures en provenance de Chine. Un report de publication prévu après les élections européennes, pour ne pas influencer le scrutin.

Les « experts », eux, n’ont pas attendu pour avoir un avis. D’un côté, différents bureaux d’analyse, ainsi que la banque d’investissement UBS, affirment que les marques chinoises les plus solides, telles BYD, affichent des marges bénéficiaires si importantes, qu’elles pourraient absorber une taxe européenne allant jusqu’à 30 %, sans répercussion sur le prix de vente.

Sur cette photo de 2023, des voitures électriques BYD en attente d'être chargées sur un navire sont empilées au terminal international à conteneurs dans le port de Suzhou, dans la province orientale du Jiangsu en Chine. (Photo AFP)
Sur cette photo de 2023, des voitures électriques BYD en attente d'être chargées sur un navire sont empilées au terminal international à conteneurs dans le port de Suzhou, dans la province orientale du Jiangsu en Chine. (Photo AFP) - AFP

Quatre milliards de dollars de déficit pour la Chine

Les mêmes experts estiment que les constructeurs chinois commenceraient à être dérangés à partir de 50 % de taxe. Sachant que les USA ont établi une taxe à 100 %, cette affirmation semble tenir la route. Mais tout le monde n’est pas du même avis.

À l’inverse, les chercheurs du Kiel Institute (Allemagne) estiment qu’une taxe de 20 % suffirait à avoir un réel impact sur les ventes de voitures chinoises en Europe, ce qui représenterait un manque à gagner de quelque quatre milliards de dollars par an pour la Chine. De quoi inciter le pays à répliquer avec ses propres taxes ?

Peut-être, mais probablement surtout sur les voitures « à gros moteurs thermiques ». Ce qui concerne donc principalement les constructeurs européens prémium, et des clients chinois aisés, qui ne rechigneraient pas trop à payer l’éventuelle surtaxe sur un produit de luxe. Qui a raison, qui a tort ? Début de réponse après les élections, quand l’Europe abattra ses cartes.