La Tesla abordable pour tous c’est fini. Du moins pour l’instant. Selon un long article de Reuters, relayé par Automotive News Europe, le personnel de la firme automobile aurait reçu du grand patron l’ordre d’arrêter tout travail concernant le véhicule à 25.000 dollars, que certains appelaient déjà Model 2.

À l’origine, c’était pourtant l’un de grands rêves de Musk : développer Tesla en lançant d’abord des modèles haut de gamme, puis utiliser les profits pour développer une voiture électrique accessible au plus grand nombre. Mais depuis 2006, beaucoup de choses ont changé. Le marché mondial de la voiture électrique s’essouffle, la rentabilité de Tesla est déséquilibrée en raison des énormes réductions de prix des derniers mois, et même la marque de Musk a du mal à lutter contre la déferlante chinoise, qui comprend déjà des électriques de plus en plus bons marchés.

La logique semble donc être de mettre au frigo un projet qui aurait du mal à trouver sa place d’ici le lancement prévu, mi ou fin 2025. Cela dit, les investissements déjà consentis ne sont pas perdus.

Un taxi autonome à la place

Toujours selon les témoignages internes et les documents obtenus par Reuters, Musk aurait demandé à ses troupes de désormais concentrer tous les efforts sur le nouveau grand projet de Tesla : le taxi autonome sans conducteur, véhicule qui utilise la même base technique que la voiture à 25.000 dollars. Un pari peut-être encore plus risqué, mais rien, ni les incidents à répétition de ses propres voitures, ni les expériences discutables des robots-taxis dans certaines villes américaines, ne semble ébranler la confiance d’Elon dans son système de conduite autonome. Les investisseurs sont en revanche bien moins convaincus, puisque dans la foulée de la publication de l’article Reuters, l’action de Tesla a perdu 3 % de sa valeur. Rien de trop grave, mais ça montre que les marchés regrettent l’abandon d’un projet qui aurait pu générer de confortables volumes. Autre réaction à l’article, celle d’Elon Musk lui-même, qui a déclaré sur X : « Reuters ment (une fois de plus) ». Chacun jugera.