La recette en question est de proposer une berline au look original, à la poupe plongeante, et qui adopte certains codes du SUV, comme la posture légèrement surélevée. Pour faire la C4 X, Citroën est partie d’une C4, lui a greffé un coffre séparé et a bien sûr modifié la ligne de toit en conséquence. Mais attention à illusion d’optique : l’empattement est resté le même. Ce qui signifie que l’allongement profite uniquement au coffre, pas à la banquette arrière.

Marchés spécifiques

Pourquoi proposer cette version ? Parce que Citroën désire renforcer sa position sur certains marchés, toujours amateurs de voitures à coffre vraiment séparé de l’habitacle. Le constructeur cite notamment la Turquie et certains pays méditerranéens. Ca se confirme quand on découvre le prix de base : quelque 27.000€ pour une version essence 100 ch. C’est très comparable au prix d’une Fiat Tipo, autre voiture dont le marché principal est la Turquie. La C4 X a-t-elle donc le même parfum de bon plan que la Fiat ? Oui… mais pas pour tout le monde. Car en Allemagne ou en Belgique entre-autres, elle ne sera vendue qu’en version électrique (136 ch, batterie 50 kWh promettant 360 km WLTP), à partir de 38.122€. Pourquoi ce choix stratégique, alors que la France, heureusement, a droit aux versions essence et diesel ? Les lois du marketing sont impénétrables.

Bizarre…

Nous ne nous en cachons pas, nous aimons absolument toutes les Citroën actuelles, pour plusieurs raisons. Nous aimons l’originalité esthétique (ça, c’est évidemment très personnel), le fait que chaque modèle offre un confort nettement au-dessus de la moyenne de sa catégorie respective, et que les voitures de la marque soient honnêtes : ce qu’elles promettent, elles le donnent. Ce qui signifie entre autres que le parti-pris du confort donne des autos pas du tout dynamiques, mais en tout cas toujours compétentes, même si on conduit de façon plus engagée. Et bizarrement, nous n’avons pas retrouvé certaines de ces choses dans la ë-C4 X. Première chose : nous n’avons pas retrouvé l’accueil si doux des sièges, qui sont pourtant un des atouts de la C3, du C5 Aircross, de la C5 X, etc. Nous n’avons pas non plus retrouvé cette compétence que nous venons d’évoquer, pour cause train avant un peu paresseux qui, sans se montrer dangereux, affiche un peu trop tôt les premiers signes de décrochage.

Ensuite, nous avons des réserves sur l’honnêteté. Car l’une des promesses évidentes de la voiture, c’est d’avoir du coffre. 510 litres selon la fiche technique, c’est effectivement généreux pour une compacte. Oui mais… les grosses charnières du couvercle viennent copieusement empiéter sur ce volume. Si on n’y prend garde, on chargera le coffre à fond, puis au moment de fermer… ben ça ne fermera pas.

Heureusement, une chose est indiscutable : le confort d’amortissement, lui, est totalement et dignement Citroën. La ë-C4 X a donc pour elle cela, une silhouette plutôt réussie (pour peu qu’on soit sensible au design de la marque), et des mécaniques agréables. Mais au fond du fond, on reste avec le sentiment que les ingénieurs ont dû faire quelques sacrifices pour proposer une voiture concurrentielle… sur d’autres marchés que le nôtre.