Rencontre avec le big boss d’Opel: Électrochoc !
Auto•Douze modèles électrifiés aujourd’hui, toute la gamme en 2024 et rien que de l’électricité dès 2028 : Opel poursuit sa longue mutation vers le 100% électrique. De profonds changements dont nous a parlé son PDG Florian Huettl.Stéphane Lémeret
Quand PSA (aujourd’hui Stellantis) a racheté Opel en mars 2017, son PDG Carlos Tavares n’a pas caché son irritation à l’égard de la situation désastreuse de la marque à l’éclair. Les pertes étaient constantes depuis vingt ans, à cause notamment des millions d’amendes payées pour des émissions de CO2 excédentaires. Il a pratiqué un spectaculaire jeu de chaises musicales et récemment nommé Florian Huettl à la tête de la marque allemande. Le nouveau boss a fait ses classes à la concurrence, chez Ford, Volkswagen et - comme Carlos Tavares – Renault, avant d’occuper diverses fonctions chez Opel.
Devenue rentable
On sait que depuis 2018, les finances d’Opel se sont progressivement redressées malgré un taux d’inflation qui a eu un impact énorme, et le manque de semi-conducteurs. Mais ce n’est pas le seul sujet de satisfaction du nouveau patron : « Notre part de marché a progressé. Certes pas de manière spectaculaire, de 4,1 à 4,2 %, mais elle a progressé et c’est l’essentiel. Qui plus est, elle est de 4,7% pour les véhicules électriques, et dans le domaine des utilitaires électriques, nous sommes tout simplement leaders avec une part de marché de 17% ». Électricité, le mot est lâché et c’est l’un des plus importants…
« Ma devise tient en trois mots : électricité, portefeuille, international. Pour le portefeuille, c’est évident, Opel est devenue rentable, mais il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers, car il y a encore du pain sur la planche. Pour l’international, nous souhaitons conquérir de nouveaux marchés. Il est vrai qu’en dehors de l’Europe, les ventes sont assez anecdotiques, sauf en Turquie, en Égypte et au Maroc. »
Reste le plat de résistance, l’électrification…
Deux tiers de nouveaux acheteurs
C’est en 2017, dans le cadre du programme de relance Reboot, qu’Opel a décidé de se lancer dans l’aventure électrique, donc bien avant qu’on ne parle d’une prochaine obligation d’abandonner le moteur thermique. « Nous nous y attendions et nous avons pris les devants. Notre calendrier est clair, nous avons déjà au catalogue douze modèles électrifiés, y compris les hybrides rechargeables. En 2024, tous les modèles auront une version électrique, et en 2028 nous ne produirons plus que des voitures à zéro émission ».
L’un des problèmes importants de la voiture électrique, c’est son prix. Le boss en est conscient : « Nous travaillons sur des solutions comme par exemple offrir une seconde vie aux batteries ou instaurer un système de location. Il est encourageant de constater que les deux tiers des acheteurs de nos modèles électriques sont de nouveaux clients ». Opel compte aussi beaucoup sur la vente en ligne : « Ça se développe lentement, mais il y a des pays où les ventes en ligne concernent déjà 20% des achats ».
Opel a annoncé trois premières mondiales pour le Salon de Bruxelles, qui se tiendra en janvier 2023 : le Grandland GSe, l’Astra SportTourer GSe et une nouvelle batterie pour l’Astra. On se souvient des mythiques Opel Commodore GSE et Monza GSE. Aujourd’hui, le E veut bien sûr dire électrique mais l’ADN de la série reste le même. À voir donc au Salon. En attendant peut-être un jour la Manta-e GSe dont le prototype a fait grand bruit mais dont la commercialisation n’est pas pour demain !
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