AutoInterview Stéphane De Groodt, le « réalis-acteur » au volant d’une F1 !

Interview Stéphane De Groodt, le « réalis-acteur » au volant d’une F1 !

AutoAvant d’être la coqueluche des médias et du public français, il fut l’un des meilleurs pilotes belges. Récemment, le Bruxellois a profité de sa notoriété pour re-goûter au sport automobile… et même réaliser un vieux rêve : piloter une F1.
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

L'essentiel

Sa préparation

« D’abord, j’ai fait du simulateur à Enstone, la base anglaise de l’écurie, pour me familiariser avec Monza. Une expérience que j’ai moyennement appréciée, je ne suis pas de cette génération-là. Par la suite, je me suis aussi rendu au Castellet pour y piloter d’abord une F4 (la monoplace la plus basique par laquelle les jeunes pilotes passent après le karting, Ndlr) puis une Formule 1 de 2011 très puissante, très violente et très bruyante. Ce qui m’a permis d’être moins perdu quand j’ai posé les fesses dans cette Alpine A521 qui a permis à Esteban Ocon de remporter le Grand Prix de Hongrie 2021. »

Le 14 septembre dernier, quelques jours après le Grand Prix F1 d’Italie, à Monza, l’acteur belge Stéphane De Groodt a pu prendre le volant d’une Alpine F1. Il nous raconte…

Mais comment vous êtes-vous retrouvé au volant de cette bombe ?

C’est parti sur une boutade. Quand j’ai noué les premiers contacts avec les gens d’Alpine pour participer à des épreuves de leur coupe promotionnelle en A110 Cup, ils m’ont dit : « Si tu as d’autres idées, n’hésite pas à nous les soumettre ». Je les ai pris au mot en disant : « En monoplace, ma carrière s’est arrêtée en Formule 3000, le stade juste avant la Formule 1. Ce serait génial que 20 ans après avoir tourné la page du sport automobile, je puisse réaliser ce rêve. Si je peux m’installer au volant d’une Alpine de Grand Prix, je pense pouvoir en faire quelque chose avec Canal +. Et je crois aussi que je ne serais pas totalement ridicule. À mon avis, je devrais tourner à moins de dix secondes de Fernando Alonso, le pilote titulaire. » Dans la foulée, j’ai appelé le patron de la chaîne cryptée qui a marqué son accord pour réaliser un documentaire de 52 minutes sur ma double vie « pilote-comédien ». Ce magazine s’appellera « De la piste aux étoiles » et devrait sortir en fin d’année.


Stéphane De Groodt et un autre Belge, un certain Jacky Ickx
Stéphane De Groodt et un autre Belge, un certain Jacky Ickx - DR

Est-ce vrai que vous avez trouvé le pilotage de cette F1 plus facile que la F3000 de l’époque ?

Absolument ! Pour une raison très simple : nos monoplaces n’étaient pas équipées de direction assistée. Il fallait des bras d’haltérophile bulgare, des biceps de maréchal ferrant et des épaules de déménageur pour les piloter durant une course entière. La direction de la F1 dans laquelle j’ai eu la chance de me glisser était toute légère grâce à l’assistance. C’est aussi un bolide d’une extrême précision. Je me dois aussi de rappeler le contexte de cet essai. Au total, j’ai effectué deux séries de 3 tours dont deux révolutions, seulement, m‘ont permis d’exploiter la monoplace. J’avais aussi la consigne très stricte de ramener la voiture en un seul morceau. Pas question de repousser mes limites puisque Jacques Villeneuve (Champion du monde F1 1997, Ndlr) et Julien Fébreau, le journaliste qui commente les GP sur Canal +, essayaient la voiture après moi. J’en ai donc gardé sous la pédale. En d’autres termes, je n’ai pas essayé de tourner 10 secondes moins vite qu’Alonso. Je n’ai même, à ce stade, aucune idée de mes performances.


Stéphane De Groodt au volant de la F1 Alpine
Stéphane De Groodt au volant de la F1 Alpine - DR

De quoi, malgré tout, vous forger une opinion précise ?

Et comment ! Les sensations au volant de cet engin, je vais les garder jusqu’à mon dernier souffle. Il m’a fallu plusieurs semaines pour descendre de mon petit nuage. J’étais dans une autre dimension, un autre monde. L’accélération, c’est extraordinairement bluffant mais le freinage l’est encore plus. Au bout de la ligne droite, vous avez l’impression que quelqu’un tente de vous arracher la tête en poussant votre casque vers l’avant.

Pas trop éprouvant physiquement ?

Non parce que l’essai fut de courte durée. Mais si j’avais tourné 30 minutes sur Monza, on m’aurait certainement ramassé à la petite cuillère !


Son actualité dans les prochaines semaines…

« Du 25 janvier au 12 février, je serai à l’affiche de « À la vie, à la mort », une pièce de Gilles Gaston-Dreyfus montée au théâtre du Rond-Point à Paris. Je me suis aussi remis à l’écriture d’un bouquin. Dans quelques semaines, TF1 diffusera une série qui s’appelle « Lycée Toulouse-Lautrec ». J’y joue le rôle d’un proviseur. C’est inspiré d’une histoire vraie. Et puis… je planche aussi sur une appli que je présenterai bientôt et sur la fabrication de… chips ! »