Nice : Yann et son père explosent sur les réseaux sociaux en faisant de l’urbex « pour toutes les générations »
FAMILLE•Sur TikTok, ils sont à plus de 26.500 abonnésElise Martin
L'essentiel
- David a toujours fait de l’exploration urbaine, même quand il ne savait pas qu’on employait ce terme pour qualifier la pratique.
- Naturellement, il transmet sa passion à son fils Yann. Avec le confinement, ce dernier décide de se lancer dans la création de contenus vidéos en faisant de l’urbex. Il inclut « directement » son père dans cette aventure.
- Le duo a alors créé un concept qui plaît puisqu’il totalise près de 10.000 abonnés sur YouTube et 26.500 sur TikTok.
David Blondel, 52 ans, arrivé à Nice en 1992, a toujours « adoré l’aventure ». Déjà quand il vivait en banlieue parisienne dans les années 1980, il traînait dans des usines désaffectées par curiosité. « J’ai toujours été fasciné par la nature qui reprend ses droits et tout l’imaginaire qu’on se construit autour de ce qu’il reste des bâtiments. À l’époque, on disait juste que c’était de l’exploration », indique-t-il. Aujourd’hui, c’est son fils, Yann, 24 ans, qui l’emmène partout dans la région Paca à la découverte de lieux « chargés d’histoires » tout en l’impliquant dans son domaine : faire de leurs sorties urbex, des vidéos sur les réseaux sociaux.
Lancée il y a un an, leur chaîne YouTube « Addyharmo » compte bientôt 10.000 abonnés. Sur TikTok, la famille Blondel est suivie par plus de 26.500 personnes. « L’urbex, une pratique un peu illégale et qui consiste à visiter des bâtisses abandonnées, des lieux atypiques, souvent photographiés et très souvent secrets, est devenue à la mode sur la plateforme en 2017-2018, raconte Yann. Avec mon père, on s’émerveillait devant les vidéos. Depuis que je suis petit, il me raconte des histoires liées à des lieux qu’on visite. Alors quand j’ai décidé, impulsé par le confinement, de me lancer dans la création de contenus, c’était évident de l’inclure. »
« L’idée est de faire rêver les gens avec nos histoires »
Au début, le duo se prend des remarques, notamment David. « On me disait que j’étais un éternel adolescent. Pourtant, je voulais juste partager ma passion avec mon fils. L’idée est de faire rêver les gens avec nos histoires parce que nous, on s’éclate. » Finalement, ce concept plaît, ils inspirent et sont même repérés « par un groupe d’urbexeurs connus sur YouTube » avec qui ils font ensuite des collaborations.
Ils donnent ainsi un autre regard à cette pratique parfois décriée. « L’urbex peut avoir une mauvaise image à cause des risques qu’on prend. Mais on a montré que c’était une activité qui pouvait être réalisée, ou au moins regardée, par toutes les générations. C’était notre but et c’est notre première réussite », se félicite David.
Ancien gérant d’une boutique de matériel médical, le quinquagénaire s’est embarqué dans cette aventure un peu à l’opposé de ses pratiques habituelles. « Je viens de loin, plaisante-t-il. J’ai eu mon premier portable il y a six mois. Même pour parler à la caméra, ce n’était pas facile au début. C’est pour cette raison qu’on parle d’échange de passions : Yann me transmet tout ce qui est de l’audiovisuel et je lui apporte mon savoir et mes connaissances sur l’exploration. »
Plus crédible et sécurisé quand « le papa est là »
C’est d’ailleurs cet aspect qui rassure les personnes qui suivent leur travail. « Ça paraît plus crédible et plus sécurisé quand il y a le papa qui est là », sourit David. Il poursuit : « Au départ, c’était pour le lancer dans la vie. Je me laisse porter par son travail mais je me suis pris au jeu. » C’est le jeune Niçois qui effectue les recherches historiques en amont des sorties qu’ils font ensemble.
Pour Yann, il n’est pas envisageable de faire ses vidéos sans son père. « C’est l’essence même de la chaîne. Une fois, j’ai fait un contenu sans lui et on l’a réclamé. On vit des expériences incroyables tous les deux. » Ils se souviennent d’une fois, courir dans la nuit pour éviter de se faire attraper par un vigile. Ou une autre fois où ils étaient dans un palais de luxe face à la mer et où un hélicoptère est passé plusieurs fois au-dessus de leur tête. « Chaque endroit à son lot d’émotions différentes », expliquent-ils.
Des points sur la carte des aventuriers, il y en a encore plein, rien que dans le secteur. « On est les seuls urbexeurs sur YouTube à Nice, donc on a la chance de découvrir des lieux inédits et de représenter la région à notre manière », affirme le duo. Il rappelle tout de même les « règles » notamment, le caractère secret pour éviter « la détérioration des lieux » par des personnes « mal intentionnées ». « Il faut aussi faire très attention à là où on marche, il ne faut rien voler. » Respecter les lieux, tout simplement.