« Jarry Show » : « Je ne deviendrai jamais youtubeur, je me souhaite mieux dans la vie », lance Jarry
INTERVIEW•L’humoriste et néoanimateur se lance dans une nouvelle version du « Jarry Show » sur YouTube, une émission née pendant le confinementPropos recueillis par Clément Rodriguez
L'essentiel
- Le confinement a profité à Jarry qui a lancé le Jarry Show, une émission dans laquelle il recevait une célébrité en live sur Instagram.
- Par la suite, l'entreprise spécialisée dans les médias en ligne Webedia s'est associé à lui pour en faire un programme à part entière sur YouTube.
- Pour 20 Minutes, l’humoriste revient sur les raisons qui l’ont poussé à accepter ce défi.
Le confinement, période propice à l’émulsion créative ? Il semblerait que la magie a opéré pour Jarry qui s’est lancé, comme beaucoup d’artistes, dans des lives quotidiens sur Instagram durant cette période. Une fois libéré et délivré, il a été approché par Webedia et tous les deux ont retravaillé quelque peu le concept pour en faire le Jarry Show, une nouvelle émission à part entière proposée sur la chaîne YouTube de l’humoriste.
Dans cette nouvelle version, Jarry reçoit des artistes « pour de vrai » afin de recueillir leurs confidences. En quelques semaines seulement, le programme s’est également exporté en Belgique, cette fois-ci pour une diffusion à la télévision, sur la chaîne Plug RTL. L’humoriste fait part à 20 Minutes de sa joie d’animer ce nouveau format, des conditions dans lesquelles Webedia l’a approché, et de son avenir en tant qu’animateur.
Le Jarry Show est une idée née dès le début du confinement. Comment s’est-elle exportée sur YouTube ?
C’est un concours de circonstances. J’ai créé ça pour trouver un sens à ma vie pendant le confinement et retrouver les artistes comme je les connais hors de la scène. À la fin du confinement, je décide d’arrêter le Jarry Show, le risque de dépression étant quasi-néant, mais les gens me disaient que c’était super de découvrir les gens comme ça. À ce moment, je vais à Webedia parce que Guillaume Pley m’invite à faire Le QG. Je ne connaissais pas du tout Webedia, je n’en avais jamais entendu parler. Je rencontre Anne Duval [directrice associée chez Mixicom, filiale de Webedia, N.D.L.R.] qui avait suivi les lives sur Instagram et elle trouvait que c’était dommage de ne pas les mettre sur la chaîne YouTube que je venais de démarrer. Et là, coup de téléphone de la Belgique qui veut acheter ce concept. S’il n’y avait pas eu le Covid, je ne l’aurais jamais fait.
Vous accouchez les stars de confessions intimes. Est-ce que vous êtes un peu la Faustine Bollaert de YouTube ?
Moi je veux savoir leurs peurs, leur plus gros complexe. J’essaie de normaliser les gens qu’on voit tout le temps comme des stars. Souvent, on sous-entend le parcours des gens, on a l’impression que les célébrités ne sont pas concernées par la maladie, le décès, le doute, la peur. On a l’impression que la notoriété nous protège de ça alors que c’est le contraire. Il y a une séquence où les invités font tomber le masque. Ils parlent de choses que ni eux ni moi n’avions prévu d’aborder auparavant. On oublie qu’on vient faire une promo, on est dans un vrai langage. Ce sont des moments comme ceux-là que je trouve jolis.
Le Jarry Show est à la fois un mélange d’humour et de moments confessions. Est-ce que c’est la recette qui fait tout le sel de cette émission ?
Ça me ressemble. Mon métier, c’est de jouer des personnages donc j’ai envie d’être profondément moi dans la vie. J’ai envie que l’on montre qui on est vraiment. Je m’intéresse toujours à l’homme. Les gens ont toujours des idées sur nous, et moi je ne suis pas journaliste ou présentateur, je suis artiste et je reçois pour faire des choses stupides, poser des questions pour mieux nous cerner et parler de choses qui nous touchent et qui nous agacent.
Grâce au partenariat avec Webedia, vous comptez devenir youtubeur ?
Je ne deviendrai jamais youtubeur, je me souhaite mieux dans la vie. J’espère proposer un meilleur contenu. Les youtubeurs, ce n’est pas trop ma génération, j’ai parfois du mal à comprendre ce qu’ils font. Quand ils font du placement de produit, je trouve ça triste. Youtubeur, c’est une génération, moi j’apprends à découvrir ceux de Webedia. Aujourd’hui, les nouvelles générations, je ne les connais pas mais je pourrais être le grand-père de Michou donc on n’est pas sur les mêmes codes. Je veux faire du bien aux gens, je ne veux pas péter plus haut que mon cul, je ne serai jamais à la hauteur des Nikos et Arthur parce qu’ils sont hypertalentueux et ont un background en télé. Je veux faire quelque chose qui me ressemble. Webedia n’avait jamais fait la transversale avec la télévision et on le fait. On développe plusieurs émissions qui pourraient se développer à la télé. Ils ont le talent, j’ai les idées, on pourrait mettre les deux en lien.
Vous parliez d’un « ouragan de pression » au moment du lancement de Good Singers. J’imagine qu’elle est moindre sur YouTube ?
Good Singers, c’est une énorme machine. J’ai un prompteur, j’ai douze candidats et six invités. Là, je n’ai qu’une personne face à moi. C’est comme si vous veniez manger à la maison, faire n’importe quoi dans la chambre et la cuisine. Ce que j’aime dans ma vie, c’est tout ça. J’aime que mon quotidien soit différent tous les jours.
Pour parler un peu télé, Good Singers sera-t-elle de retour sur TF1 ?
Aujourd’hui, je n’en ai pas eu la confirmation. Je ne sais pas. En télé, d’autres choses sont en train de se préparer, mon envie première c’est de jouer mon spectacle. J’ai très envie de jouer et le Covid m’a retiré les gens. Je suis vraiment en manque et des fois à des terrasses je me vois faire des sketchs. Et je trouve ça horrible de pas pouvoir faire ce que j’aime le plus au monde.