RESEAUX SOCIAUXFacebook est un «gangster numérique» pour les parlementaires britanniques

Facebook, ce «gangster numérique» que les parlementaires britanniques veulent réguler

RESEAUX SOCIAUXLes parlementaires britanniques veulent un « code de déontologie contraignant » pour les réseaux sociaux et un régulateur capable d’infliger de lourdes amendes
20 Minutes avec agences

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Des « gangsters numériques ». Voici comment les parlementaires britanniques qualifient les réseaux sociaux, en particulier Facebook, dans un rapport très critique publié ce lundi. Selon eux, ces outils doivent être davantage régulés afin de les empêcher notamment de publier des infox.

« Les entreprises comme Facebook ne devraient pas être autorisées à se comporter comme des "gangsters numériques" dans le monde en ligne, en se considérant au-dessus des lois », souligne ainsi la commission sur le numérique, la culture, les médias et le sport de la Chambre des communes (DCMS) dans son rapport.

Vers « un code de déontologie contraignant » ?

Durant plus d’un an, cette commission a enquêté sur le phénomène des « fake news » et son impact sur les récents scrutins au Royaume-Uni, dont le référendum sur le Brexit en juin 2016. Elle s’est principalement attardée sur les pratiques du géant américain Facebook, déjà empêtré dans plusieurs affaires.

Pour lutter contre les « contenus préjudiciables » ou « illégaux » et protéger les données personnelles des utilisateurs, le rapport d’une centaine de pages recommande l’instauration d’un « code de déontologie contraignant ». Un régulateur indépendant serait habilité à déclencher des poursuites judiciaires et à infliger de lourdes amendes.

Facebook défend sa politique

Se disant « ouvert à une réglementation significative », Facebook a assuré ne pas avoir attendu la publication du rapport pour agir. « Nous avons déjà opéré des changements substantiels pour que toute annonce politique sur Facebook soit autorisée, mentionne son financement et soit ensuite classée dans des archives consultables durant sept ans », a détaillé Karim Palant, responsable de la politique publique de Facebook au Royaume-Uni, dans un communiqué.

Il a affirmé que l’entreprise avait « triplé la taille de l’équipe œuvrant à détecter et protéger les utilisateurs de mauvais contenus [en la portant] à 30.000 personnes et investi massivement dans l’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle et la technologie de vision par ordinateur pour aider à empêcher ce type d’abus ».

Mark Zuckerberg accusé d’avoir « manqué de leadership »

Mais les membres de la commission britannique estiment que « Facebook ne fait pas assez pour lutter contre la désinformation et d’autres formes de contenus nuisibles, ni pour protéger la confidentialité des données et agit de manière agressive contre d’autres entreprises qui pourraient représenter une menace commerciale pour Facebook ».

Le patron du géant américain, Mark Zuckerberg, est également mis sur la sellette par les députés pour s’être dérobé à leurs convocations et avoir envoyé à sa place un de ses adjoints. Damian Collins l’a accusé d’avoir « manqué de leadership ».

Une « enquête indépendante » sur le référendum du Brexit demandée

Le rapport appelle également le gouvernement britannique à mener une « enquête indépendante » sur l'« influence étrangère », russe notamment, et la désinformation lors du référendum sur le Brexit, mais aussi les élections législatives anticipées de 2017 et le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en 2014.

Le ministre de la Culture, Jeremy Wright, s’entretiendra cette semaine aux Etats-Unis avec des représentants des géants Google, Facebook, Twitter et Apple, a indiqué un porte-parole du gouvernement. L’exécutif devrait aussi publier un « livre blanc » dans le courant de cette année, énonçant des propositions pour sécuriser davantage les réseaux sociaux.

Facebook est aussi dans le viseur de la France. En novembre dernier, le Parlement français avait adopté deux propositions de loi pour lutter contre « la manipulation de l'information » en période électorale.