« Pékin Express » : L’étrange quotidien des binômes de remplacement, entre espoir et « petite dépression »
PLAN B•Le jeu de M6 prévoit chaque saison des duos prêts à entrer en course en cas de défection d’un binôme. C’est le cas cette année avec Romain et Laura, qui remplacent les jumeaux belges qui ont abandonné dès le premier épisode. Ils racontentFabien Randanne
L'essentiel
- Le deuxième épisode de « Pékin Express, sur les traces du tigre d’or » a été diffusé jeudi 15 février sur M6.
- En début d’épisode, Romain et Laura, un binôme composé d’un coiffeur et de sa cliente, ont fait leur apparition. Ils remplacent les jumeaux belges Brandon et Nathan qui ont abandonné à la fin du premier épisode.
- Romain et Laura étaient ce que la production appelle un « binôme spare », c’est-à-dire un binôme de réserve. Ils avaient pris part au casting comme les autres candidats mais n’avaient été retenus que pour partir en cas de défection d’un autre binôme. Une situation pas forcément facile à vivre pour ces deux fans de « Pékin Express » qui racontent à « 20 Minutes » comment ils ont vécu tout cela.
Brandon et Nathan, les jumeaux belges, ont jeté l’éponge à la fin du premier épisode de la nouvelle saison de « Pékin Express » diffusé jeudi dernier sur M6. Un abandon volontaire qui n’a pas vraiment réjoui la production. « Quand cela arrive, on est déçus, parce qu’il y a tellement de personnes qui veulent participer », confiait Stéphane Rotenberg lors de la conférence de presse. « Cela ne sert à rien de retenir quelqu’un qui n’a plus la motivation. On préfère préparer la suite », affirmait de son côté le producteur Thierry Guillaume. Et l’animateur de reprendre : « Si l’abandon intervient au début du tournage, on est davantage à l’aise parce qu’on a la capacité technique, logistique, éditoriale de pallier ce problème. On a ainsi des duos spare prévus dès le départ. »
« Spare », c’est-à-dire, « de rechange ». Ces binômes, sur lesquels la production peut se replier en plan B, « sont vaccinés et ont des visas comme les candidats en course, poursuit Stéphane Rotenberg. C’est très spécial pour eux parce qu’ils sont chez eux, ils mènent leur vie et attendent un coup de fil hypothétique… »
« Cela a été une grosse déception »
C’est ce qui est arrivé cette saison à Romain et Laura qui ont intégré le jeu au début du deuxième épisode diffusé jeudi. Ils se connaissent depuis dix ans : il est son coiffeur, elle est sa cliente. Grands fans de « Pékin Express », ils avaient l’habitude de s’inscrire aux castings chaque année avec leurs chéris respectifs. En vain. Alors l’an passé, ils ont décidé de tenter leur chance ensemble.
Tous deux ont passé les différentes étapes de sélection pour apprendre au final qu’ils n’avaient pas été retenus mais qu’ils étaient envisagés comme binôme « spare ». « Cela a été une grosse déception. J’ai fait une petite dépression. Frôler son rêve du bout des doigts et ne pas pouvoir y accéder, c’est horrible. Pour moi, c’était impossible d’intégrer la course en tant que binôme de remplacement », raconte le coiffeur à 20 Minutes. Laura, elle, gardé un peu plus d’espoirs : « J’avais préparé ma valise. Elle était au bout de mon lit et, à chaque fois que je passais devant, ça me fendait le cœur, parce que je me disais que mon rêve s’envolait ».
Elle a eu raison de continuer à y croire quand même un peu. Un samedi, à 11 heures, Romain a reçu l’appel « qui a bouleversé [sa] vie ». « C’était Nathalie, de la production, elle m’a demandé comment ça allait. Je lui ai répondu que j’étais frustré. Elle m’a dit, "Petite question : si jamais vous veniez à partir, comment vous organiseriez-vous avec Laura ?" Nos congés étaient posés, cela ne créait aucun problème, on n’attendait que ça, de partir. Et là, Nathalie me dit : "Je suis devant l’ordinateur et je vois qu’il y a un vol pour ce soir à 21 heures". Je me suis mis à pleurer, je n’y croyais plus. Tout de suite j’ai appelé Laura. On a pleuré tous les deux. »
« Mon conjoint a fait une petite crise d’angoisse »
Cela a été « un mélange d’émotions, d’excitation, de peur », confirme la mère de famille. « Concernant l’organisation pour ma fille, l’école, je n’étais pas préparée. Mon conjoint a fait une petite crise d’angoisse puis m’a dit "C’est bon, je vais gérer, tu pars ! Vis ton rêve" ».
« J’ai donné les responsabilités de mon travail à mon conjoint qui est également coiffeur, explique Romain. Je lui ai dit : "Si tu reçois des appels de clientes, tu trouves une excuse, un truc à dire, mais moi, je pars faire Pékin Express" » se marre-t-il.
Le soir même tous deux retrouvent Nathalie à l’aéroport de Roissy. « On était le 2 septembre, les candidats étaient partis le 31 août, on ne savait pas si le tournage avait commencé mais on savait qu’ils avaient besoin de nous au plus vite, avance le jeune homme. Quand on a appris qu’on allait en Indonésie, on était comme des fous. »
« Ça remet un petit coup de pression »
« On avait quand même une grosse appréhension d’intégrer le jeu après tout le monde, précise sa partenaire. On pensait qu’on serait le binôme à abattre mais on a été accueillis à bras ouverts. »
« Quand les autres candidats voient qu’on a gardé un binôme, ça remet un petit coup de pression », souligne cependant Thierry Guillaume. Un autre duo spare était également sur le qui-vive, cette saison. Mais, dans le cas où un abandon surviendrait dans l’un des prochains épisodes, il ne sera pas fait appel à lui. « Quand on a trop avancé, c’est le binôme éliminé à l’étape précédente qui peut revenir en cas de défection, rappelle Stéphane Rotenberg. Certaines années, on en a rattrapé certains alors qu’ils étaient à l’aéroport, voire déjà rentrés en France. »
Les binômes de réserve restés dans l’Hexagone peuvent toujours garder espoir d’être contactés pour participer à une prochaine édition de « Pékin Express ». Sans citer de noms, la production nous affirme que « ça peut arriver ».