« Murder Club » sur M6 : Une traque de tueur en série qui fait peur… et rire
MINi-série•M6 diffuse ce mardi soir les deux premiers épisodes de « Murder Club » qui joue les équilibristes entre le thriller et la comédieFabien Randanne
L'essentiel
- M6 diffuse le mardi 29 octobre, dès 21h10, les deux premiers des quatre épisodes de « Murder Club ».
- Dans cette série, une jeune policière gaffeuse, Amélia Delcourt, fait équipe bon gré mal gré avec le taciturne Daniel Hansen, un spécialiste des tueurs en série, pour mettre la main sur un serial killer terrorisant le nord de la France.
- La série relève le défi d’ajouter de la comédie à une trame de thriller sombre.
Peut-on rire de la traque d’un serial killer ? Oui, répond M6 avec la série Murder Club dont les deux premiers épisodes sont diffusés ce mardi dès 21h10. Tiphaine Daviot y incarne Amélia Delcourt, une policière gaffeuse cherchant à faire ses preuves à la Crim' qu’elle vient de rejoindre. Pour cela, rien de tel que mettre la main sur Shakespeare, le tueur en série qui terrorise le nord de la France. A son côté, Daniel Hansen, interprété par Éric Cantona, est un spécialiste des serial killers peinant à émerger d’un naufrage médiatique. Il a une réputation à reconquérir… Le jour où une ado disparaît, ils se lancent tous deux dans l’enquête et finissent par se rencontrer…
Le duo que tout oppose est un classique de la comédie policière. Mais là où Murder Club se révèle plus originale, c’est en jouant les équilibristes avec le thriller sombre. A la fin du premier épisode, une courte scène, impliquant un élément gore que nous ne spoilerons pas ici, a de grandes chances de surprendre le public.
« Le décorum gothique aide à faire passer la pilule »
« On a fait attention, le plan est un peu plus court que dans le premier montage », avance M6 qui a eu l’aval de son comité interne pour s’assurer que rien ne s’oppose à une diffusion à l’antenne. Et puis cette image furtive apparaîtra sur le petit écran, aux alentours de 22 heures - les enfants seront sans doute couchés à ce moment-là. « L’atmosphère hyper codée fiction de genre, avec le décorum gothique, aide à faire passer la pilule. Voir ça dans un polar davantage premier degré aurait été plus choquant », estime le réalisateur Renaud Bertrand.
L’une de ses références - toutes proportions gardées –, c’est Killing Eve. « C’est sincère et drôle », dit-il au sujet de cette série britannique d’espionnage bourrée de cynisme où les personnages trépassent parfois de manière choquante ou improbable, mais toujours de façon sanglante.
Murder Club ne va pas si loin, mais essaye, comme son titre tente de le suggérer, de faire allusion aux comédies policières à la A couteaux tirés, ainsi qu’aux cercles d’initiés collectionnant des « murderabilia », des objets ayant appartenu à des criminels. Arielle Dombasle fait d’ailleurs une apparition perchée, comme elle en a le secret, en organisatrice de soirée secrète…
Cette fiction en quatre épisodes a été créée par Nathalie Hug et Jérôme Camut. « Ils ont imaginé l’arène [l’univers de la série]. Ce sont des romanciers spécialistes des serials killers. L’idée était d’explorer la fascination qu’exercent ces tueurs sur le grand public, explique la productrice Nathalie Perus. L’humour du scénario signé Ami Cohen et Hélène Lombard porte davantage sur ce qui nous pousse à nous intéresser aux faits divers et pourquoi certains criminels sont héroïsés par des fans ».
« La France a une angoisse absolue du mélange des genres »
Amélia Delcourt est la protagoniste qui injecte le plus de drôlerie dans le tableau. « C’est génial de jouer cette femme qui a autant confiance en elle alors qu’elle pédale souvent dans la semoule, s’amuse Tiphaine Daviot. Il y a un grain de folie intéressant. » Daniel Hansen, campé par Éric Cantona, à moins le cœur à rire et se montre bien taciturne, mais ses interactions avec la jeune femme font souvent des étincelles. « Ce qui me fait peur, c’est la comédie à gags où on arrive avec les gros sabots, affirme le comédien. Là, je joue une brute au cœur tendre ».
Reste à savoir si ce cocktail mêlant humour, thriller et action trouvera son public. « Je trouve ça dommage qu’en France on ait cette tendance à mettre les choses dans une case très précise. Parfois, on ne sait pas mélanger les genres et c’est dommage, déplore Tiphaine Daviot. Parce que la vie, cela peut être avoir un fou rire le matin et pleurer à midi, ce n’est pas contradictoire. Les Anglais ou les Espagnols maîtrisent cela très bien. Il n’y a qu’en France où on a une angoisse absolue de s’engager dans ce mélange. » A Murder Club de démontrer qu’il n’y a aucune raison d’en avoir peur.