« Dans ''Les Traîtres'', on va voir Laurent Ruquier comme on ne l’a jamais vu », promet Hugo Manos
INTERVIEW•Couple à la ville, Laurent Ruquier et Hugo Manos forment un duo de candidats dans la troisième saison des « Traîtres » diffusée les jeudis sur M6. Ils nous confient ne pas avoir vécu tout à fait l’aventure de la même manièrePropos recueillis par Fabien Randanne
L'essentiel
- Laurent Ruquier et son compagnon Hugo Manos participent à la saison 3 des « Traîtres » lancée jeudi dernier sur M6.
- « Ce qui m’inquiétait n’était pas d’être traître mais de ne pas être à la hauteur de la mission. Quand, avec Hugo ou les copains, on joue à des jeux de société où il s’agit de mentir, de cacher quelque chose, je me fais griller assez vite », avance Laurent Ruquier à 20 Minutes.
- « Avant le tournage, on n’a rien planifié. On ne s’est vraiment donné aucune marche à suivre, assure Hugo Manos. Honnêtement, on aime respecter les règles d’un jeu. Si on fait des pactes qui n’ont pas lieu d’être, ça gâche tout. »
Attention, l’entretien qui suit contient des révélations sur les trois premiers épisodes qui ont été diffusés ce jeudi et jeudi dernier sur M6.
Ils sont fans de jeux de rôles. « On en fait régulièrement depuis quatre ou cinq ans », nous glisse Hugo Manos. « On aime les jeux de société en général. Quand on est en bande, on sort volontiers Code Name, par exemple », complète Laurent Ruquier. Depuis jeudi 15 août, le couple participe à la saison 3 des « Traîtres » sur M6 et, à en juger par les trois premiers épisodes, les amoureux seront au coeur des intrigues puisqu’ils sont tous deux « traîtres »…
Lequel des deux était le moteur pour participer aux « Traîtres » ?
Hugo Manos : Plutôt moi ! Mais ça n’a pas été très difficile de convaincre Laurent de me suivre. C’est une émission qu’on adore. On ne l’a pas regardée ensemble mais on l’a aimée tous les deux.
L’aspect jeux de dupes et manipulation ludique, ça vous plaît ?
H. M. : Oui, j’aime la psychologie, je suis très observateur des comportements humains en règle générale. J’analyse beaucoup de choses dans la vie de tous les jours. Là, c’est un concentré dingue de tout cela avec des alliances, des trahisons…
Vous, Laurent, ne vouliez absolument pas être choisi pour être traître…
Laurent Ruquier : Ce qui m’inquiétait n’était pas d’être traître mais de ne pas être à la hauteur de la mission. Quand, avec Hugo ou les copains, on joue à des jeux de société où il s’agit de mentir, de cacher quelque chose, je me fais griller assez vite. Je sais que je ne suis pas le meilleur dans ce domaine. J’ai progressé ces dernières années, mais ce n’est quand même pas mon fort.
On a l’impression que, ces derniers temps, comme l’a montré votre participation en tant que juré de « Mask Singer », vous êtes dans le lâcher prise. C’est votre état d’esprit du moment ?
L. R. : Pas plus que ça. On croit que, d’un seul coup, j’ai une liberté que je n’avais pas avant, mais non. Cette liberté est juste contractuelle, ce n’est pas dans ma tête. J’ai toujours eu envie de faire des émissions de variété, de m’amuser… J’aurais accepté ces propositions il y a dix ans si j’avais été libre de le faire quand je travaillais pour France Télévisions.
Avant le tournage, vous avez discuté ensemble de comment l’aventure pourrait se passer ? Lors des deux saisons précédentes, parmi les couples en lice, il y avait toujours un traître…
H. M. : On n’a rien planifié. On n’a pas émis d’hypothèse, on ne s’est vraiment donné aucune marche à suivre.
L. R. : J’espérais que ce soit Hugo le traître (rires). Je sais qu’il peut très bien l’être. Je l’ai vu faire dans des jeux où il tenait très bien le rôle. Je me disais que s’il était l’était, je serais tranquille et je ne le dénoncerais pas tout de suite…
H. M. : Honnêtement, on aime respecter les règles d’un jeu. Si on fait des pactes qui n’ont pas lieu d’être, ça gâche tout. Et puis, on sait que la réalité viendrait de toute façon contrecarrer tout ce que l’on aurait imaginé.
L. R. : J’anime « Les Grosses têtes », qui est un jeu, et je déteste qu’on triche et qu’on ne respecte pas les règles. Donc je ne vois pas pourquoi je ferais ça en tant que candidat.
Hugo, quand dans le premier épisode, vous êtes allé voir Laurent en lui disant : « Je sais que tu es traître », vous bluffiez ? Ou vous l’aviez vraiment grillé ?
H. M. : Cela ressemble à une conviction mais, les heures passant, n’importe quelle conviction peut s’effriter. Au moment où je lui dis ça, je suis convaincu qu’il est traître. Quatre heures après, quand j’imagine qu’il va se passer des choses mais qu’elles n’arrivent pas, je commence à avoir des doutes.
L. R. : Quand il est venu me dire qu’il savait que j’étais traître, ça a été un choc. Je ne m’attendais pas à être si lisible, même si Hugo a tendance, quand on fait des jeux de société, à lire facilement en moi. J’ai eu un petit instinct de survie quand je lui ai rétorqué : « Tu dis peut-être ça parce que c’est toi le traître »… Mais c’est arrivé bien au bout de dix minutes de conversation. Et puis, au fil de la journée, je me suis dit qu’il n’était peut-être pas si certain que ça que j’étais traître.
Il vous a fallu batailler longtemps auprès des autres traîtres pour qu’elles acceptent de recruter Hugo ?
L. R. : C’était très compliqué pour moi. Il y avait plein de sentiments qui se mélangeaient. Un : je voulais sauver ma peau parce que j’avais été repéré. Deux : je désirais faire plaisir à Hugo qui, manifestement, souhaitait être traître. Trois : Je ne suis pas un dictateur, donc je n’avais pas à imposer ça à mes deux camarades traîtres qui, elles, avaient d’autres idées, également pour sauver leur peau. Je gère une équipe au quotidien aux « Grosses Têtes », j’ai un sens du management, de la psychologie et de la stratégie… Je l’ai utilisé subtilement pour les convaincre de choisir Hugo mais je ne voulais pas l’imposer de manière forte.
H. M. : Quand j’ai trouvé l’enveloppe le lendemain matin, je ne savais pas ce qu’il y avait dedans. C’était les montagnes russes. Soit le contenu m’apprenait que j’étais éliminé, soit que j’étais recruté parmi les traîtres et donc, que j’avais atteint mon objectif…
L. R. : Tiens, je pense à un truc : quand tu as appris que tu étais recruté parmi les traîtres, tu n’étais pas encore sûr que j’en faisais partie, si ?
H. M. : Si, si. Quand j’ai ouvert l’enveloppe, je savais que c’était la conséquence de mon chantage.
L. R. : Tu aurais pu être recruté sans que je sois traître…
H. M. : Cela aurait été une folie. C’est une hypothèse que je n’ai même pas envisagée. D’ailleurs, quand la journaliste m’a demandé qui, selon moi, étaient les traîtres, j’ai eu deux bonnes réponses…
Vous avez appris des choses l’un sur l’autre au cours de ce jeu ?
L. R. : J’ai eu la confirmation qu’Hugo était un joueur et qu’il avait la gagne. J’ai toujours su qu’il avait une forte personnalité, c’est aussi pour ça que je l’aime et que je vis avec lui. Je n’apprécierais pas d’avoir quelqu’un à côté de moi qui serait fade, toujours de mon avis, sans force de caractère. Là, je suis servi (il éclate de rire). Je me suis rendu compte qu’il sait faire de la télé. Je l’ai aperçu un peu à travers « Touche pas à mon poste », mais c’est quelque chose d’un peu plus spécial. Là, je l’ai vu essayer de convaincre les autres de sa loyauté et le faire très bien.
H. M. : J’ai constaté que, en tant que compagnon, je lis en lui mais que les gens étaient plus que dupés et qu’il était plus que capable d’avoir des stratégies pertinentes, de ne pas se faire soupçonner. Il a un style singulier dans ses tentatives de passer pour un loyal.
L. R. : Il y a des choses qui, même sans qu’elles soient volontaires, ont joué en ma faveur dans un premier temps. J’ai un naturel gaffeur, je suis distrait et, parfois, je commets des erreurs de débutant. Cela m’a été favorable : les gens se disaient que je ne pouvais pas être traître.
Votre image a-t-elle aussi été un atout ? Je veux dire par là que les autres candidats ont pu se dire : « On ne peut quand même pas éliminer Laurent Ruquier… »
L. R. : Hugo pense que oui, moi je pense que non.
H. M. : Ce n’est pas moi qui le pense. Quand on arrive, chacun est sur la ligne de départ avec son background, l’aura qu’il dégage de par sa carrière ou son charisme. Naturellement, il y a des personnes qui sont plus difficilement « attaquables », car on y réfléchit à deux fois, et d’autres qu’on ne connaît pas et face auxquelles on se lance plus facilement. Valérie [Trierweiler], aux « Grosses Têtes », elle travaille pour Laurent. On ne peut pas faire comme si ça n’existait pas et qu’on partait tous comme des inconnus.
L. R. : Je ne suis pas d’accord. Ça joue peut-être en ma faveur un temps, mais s’ils sont persuadés que je suis traître, j’ai beau être Laurent Ruquier, ils m’éliminent.
Etre traîtres en couple, c’est plus facile ? Quand Hugo vous a rejoint, cela vous a soulagé ?
L. R. : Plutôt, oui, quand même. C’est une épine dans le pied en moins en tant que traître. Après, dans le jeu, le fait d’être ensemble est encore plus compliqué. On n’était pas d’accord sur toutes les stratégies et c’est un petit poids supplémentaire.
H. M. : Ce qui est le plus confortable quand on est en couple, c’est d’avoir le même rôle. Les désaccords sur les stratégies, c’est normal, et les choses s’avèrent plus compliquées quand on n’a pas le même rôle et que l’on doit « s’attaquer ». Si, par exemple, il m’avait éliminé la première nuit au lieu de me recruter, honnêtement, je l’aurais très mal vécu, même si au fond je sais que ce n’est qu’un jeu.
L. R. : (Il éclate de rire) Je l’ai échappé belle ! Moi, à l’inverse, je l’aurais accepté. Ce n’est qu’un jeu. Mais on ne vivait pas la même chose. Hugo, c’est la première émission de ce genre qu’il faisait. Moi, j’en ai vu d’autres.
Cette saison nous est vendue par M6 comme « plus intense, plus cruelle, plus diabolique ». Vous confirmez ?
H. M. : Le mot « cruelle » est un peu caricatural mais, ce que je peux dire, c’est que chaque joueur, loyal ou traître, avait une réelle envie d’avancer, donc tous les coups étaient permis. On n’a pas reculé devant des décisions qui peuvent parfois être étonnantes. Je pense que les téléspectateurs vont être très surpris.
L. R. : Pour moi, c’était un spectacle. Je l’ai pris en tant que professionnel de la télé. Je suis ressorti de cette émission en me disant que ça allait être un énorme succès – j’espère ne pas me tromper pour M6 – parce qu’elle est réussie en matière de casting, de rebondissements… On va par exemple voir Stomy Bugsy comme on ne l’a jamais vu.
H. M. : Et on va voir Laurent Ruquier comme on ne l’a jamais vu.
L. R. : Moi peut-être, mais je ne m’en rends pas compte.
H. M. : Moi, je te le dis, je me rends compte (il sourit).
L. R. : Il y a aussi Bruno Solo qui traverse l’émission à sa manière, c’est intéressant aussi. Je l’ai découvert humainement, il est généreux, touchant… Je ne peux pas tout vous dire mais, si on avait voulu écrire dans un scénario tout ce qu’il s’est passé, on n’y serait pas arrivé.
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