« Mariés au premier regard » : Les hommes étaient-ils particulièrement lâches cette saison ?
not all men ?•L’émission de M6 dresse le bilan de cette saison, et pour certains candidats, il n’est pas fameuxBenjamin Chapon
L'essentiel
- La saison 8 de « Mariés au premier regard » s’achève ce lundi 24 juin sur M6.
- Plusieurs mariages ont échoué, comme chaque saison, avec cette année des maris parfois lâches dans leur déclaration.
- Pour Blandine Lehout, humoriste et fan de « Mariés au premier regard », il n’y a pas de guerre des sexes dans l’émission, juste des archétypes.
Jaloux, lâches, menteurs, superficiels… Cette saison 8 de « Mariés au premier regard », dont M6 diffuse le bilan ce lundi, aura permis de découvrir un panel des comportements souvent reprochés aux hommes. Il y a eu, bien sûr, le coup de sang puis la fuite de Jérémy, qui a laissé Marie interloquée, mais aussi Romain qui refuse d’épouser Clémence après l’avoir toisé une fois de haut en bas. On a aussi eu droit à Jean-Nicolas qui se dit déçu parce qu’il voulait une femme « qui fasse l’unanimité à 200 % » auprès de ses potes grâce à son physique (déclaration faite devant l’intéressée…). Ou encore Benjamin qui espérait une femme « pétillante, rayonnante » mais qui a eu Maurine. « Après la pauvre, elle est arrivée hyper stressée », plaide, magnanime, le jeune époux…
Pour autant, « Mariés au premier regard » n’adopte pas vraiment un point de vue féministe sur la construction des couples. Plusieurs candidates ont été présentées, au gré des émissions, comme impatientes, versatiles, jalouses… Et les téléspectateurs et téléspectatrices (surtout les téléspectatrices d’ailleurs) ne s’y sont pas trompés au moment de commenter les épisodes sur les réseaux sociaux. Si Jérémy fait bien l’unanimité contre lui, de nombreux fans de l’émission reprochent une naïveté, peut-être feinte, de la part de candidates.
« On serait tous un peu lâche »
« Il n’y a pas d’un côté les hommes de l’autre les femmes, tranche Blandine Lehout, humoriste et fan de l’émission. Même si, cette année, on a plusieurs gros lâches, si on est parfaitement honnêtes, on les comprend au fond. Franchement, si on te met face à quelqu’un qui ne te plaît pas, à la première seconde tu le sais. Les femmes vont peut-être avoir tendance à mieux le cacher… »
Ainsi, comme nombre de ses followers qui se régalent de ses commentaires sur l’émission chaque semaine, Blandine Lehout sait que « c’est mort quand tu vois le mec qui ressemble à Shrek face à la super belle nana. L’émission te met sur le fait accompli, tu dis oui, mais en profondeur… » Chez ses abonnés, il y a ainsi un peu d’indulgence. « On serait tous un peu lâche, on dirait "oui oui" en sachant que "non non" en fait. Nicolas, c’est loin d’être un avion de chasse pourtant, mais on sait dès le début qu’elle ne lui plaît pas. Tout le monde le voit, c’est ça qui est drôle. »
« L’amour doit faire mal »
Ainsi, ce que des téléspectatrices et téléspectateurs reprochent à l’émission plutôt qu’aux candidats, c’est de maintenir les femmes dans un stéréotype de l’épouse qui fait des efforts. « Pour la téléréalité, l’amour doit faire mal, l’amour n’est pas sain, analyse Constance Vilanova, autrice de Vivre pour les caméras (JC Lattès). Les relations toxiques créent de l’image. Il faut du clash, de la jalousie… »
Et dans cette machine à histoires d’amour qui finissent mal, les femmes et les hommes ont souvent leurs rôles à tenir. « Valérie Rey-Robert l’a bien expliqué dans son essai Téléréalité : la fabrique du sexisme (Éd. Les Insolentes), explique Constance Vilanova auprès de Marie-Claire. Il y a une survalorisation du personnage du séducteur qui va s’auto-baptiser "le charo" comme Illan Castronovo ou "le jaguar" comme Kevin Guedj. Dans la téléréalité, il y a cette masculinité toxique et ces femmes qui veulent changer ces insatiables séducteurs en hommes à marier. »
« A chaque saison, il y a une tête de turc »
Pour Blandine Lehout, dans « Mariés au premier regard », « tout est mis en œuvre pour que ça fasse parler. » L’humoriste se demande si le montage est bien honnête : « Si ça se trouve le Jeremy n’est pas une grosse ordure… Si ça se trouve c’est la prod qui a gardé les moments où il jette des regards de connard… La fille qui avait 30 chiens, elle a raconté que la prod avait insisté sur le fait qu’elle voulait un grand. Le montage a amplifié ça et comme elle a eu un petit, forcément, c’était elle la sorcière… A chaque saison, il y a une tête de turc. Cette année, c’est plutôt des mecs, mais ça tourne en vrai. »
Finalement, les spécialistes de l’émission (celles et ceux qui regardent, pas les experts qui forment les groupes et font l’unanimité contre eux), il serait temps, pour les téléspectatrices et téléspectateurs de comprendre que tout ceci est de la télé. « On n’est pas à la première saison franchement, souffle Blandine Lehout. Les gens savent dans quoi ils s’embarquent, les candidats mais aussi nous derrière la télé. Si tu regardes au premier degré, la Ophélie qui dit des atrocités au mec introverti, tu la traites de connasse. Mais au troisième degré, tu te marres juste. »
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