« Un si grand soleil » : Dans les coulisses de l’impressionnant stock de décors de France Télévisions
TOURNAGES•A Vendargues, dans l’Hérault, un immense entrepôt abrite tous les mobiliers et les objets nécessaires à la construction des décors des productions du groupeNicolas Bonzom
L'essentiel
- Dans l’Hérault, un immense entrepôt abrite tous les mobiliers et les objets nécessaires à la construction des décors des productions de France Télévisions, dans le sud de France. Notamment pour « Un si grand soleil » et « Plus belle la vie ».
- C’est Laurence Astier, une ancienne régisseuse plateau de la série quotidienne de France 3, qui gère ce stock impressionnant, constitué de milliers d’éléments.
- L’autre partie du boulot de l’équipe de Laurence Astier, c’est la retape. Dans son atelier, à deux pas des studios, elle répare et transforme des tas d’objets.
Les studios d’Un si grand soleil, à Vendargues, près de Montpellier (Hérault), abritent une immense caverne d’Ali Baba. Sur des étagères géantes, des palettiers hérités de l’ancienne usine qui logeait ici, sont entreposés d’innombrables mobiliers et objets en tout genre. La statue d’un soldat, l’enseigne d’un commissariat, le panneau d’une commune, un feu tricolore, ou des luminaires, de la vaisselle et des jouets en pagaille.
C’est ici que l’équipe de France TV Studio déniche tous les éléments qui constituent les décors la série de France 2. Mais pas seulement. Ce lieu, unique dans le sud de la France, est aussi ouvert aux autres productions du groupe, comme Cassandre, Mongeville ou Alex Hugo. Et, bien sûr, Plus belle la vie. Tout est stocké ici, une fois que les tournages sont terminés. Et, régulièrement, des camions chargés de trouvailles quittent Vendargues, direction Marseille (Bouches-du-Rhône), pour construire de nouveaux décors pour le feuilleton quotidien de France 3.
« Le chef décorateur reçoit le scénario et, ensuite, il se retourne vers moi »
C’est Laurence Astier qui gère ce stock impressionnant. Cette ancienne régisseuse de plateau de Plus belle la vie pioche dans l’entrepôt, en fonction des besoins des tournages. « Le chef décorateur reçoit le scénario et, ensuite, il se retourne vers moi, en m’expliquant ce qu’il recherche, explique l’accessoiriste en chef. En me précisant pour quel personnage, si c’est une femme, un homme, son âge, son métier, son environnement, si ce personnage a de l’argent ou pas beaucoup. Son état mental, aussi. Si c’est quelqu’un qui va plutôt bien, ou pas. En fonction, on fait des propositions. »
Ce stock, il est encore difficile de le quantifier. Mais sa responsable a entrepris son référencement précis. Bientôt, tout sera accessible sur une base de données. Avec des détails qui ont leur importance, comme la taille ou le poids. Plus simple, pour répondre aux demandes du chef décorateur. Et aussi pour les équipes de tournages, qui pourront faire leurs petites emplettes, comme une véritable boutique en ligne. « J’ai pris 1.400 meubles en photo, et je n’en suis même pas à la moitié, confie-t-elle. On peut estimer qu’il y en a, environ 3.000. Et des accessoires, il y en a des milliers, sans doute. Mais il a toujours des besoins. Nous manquons de moderne, par exemple, en ce moment. » Alors pour enrichir le stock, les équipes de France Télévisions sillonnent les brocantes et les vide-greniers, les Emmaüs, ou se servent directement dans les magasins.
« J’évide les réfrigérateurs »
L’autre partie du boulot de Laurence Astier, c’est la retape. Dans son atelier, avec son équipe, elle répare et transforme des tas d’objets. « Je resserre, je recolle, je repeins, confie-t-elle. J’ai fabriqué dernièrement un établi d’un bijoutier avec un bureau. Je découpe des meubles, aussi, à l’arrière, souvent, pour laisser passer une caméra. Ou j’évide les réfrigérateurs ou les machines à laver, pour qu’ils pèsent moins lourd. »
Notre dossier sur « Un si grand soleil »
Dans son bureau, Laurence Astier abrite quelques trésors. Des objets fétiches, fragiles, qui ne dorment pas sur les immenses étagères du hangar, comme les autres. Notamment de très vieux appareils photos, dont elle raffole. Et elle le confie volontiers, si elle n’était pas là, derrière les décors d’Un si grand soleil, elle serait… brocanteuse.