TELEVISIONLa génération TikTok à l'assaut de « Danse avec les stars »

« Danse avec les stars » : Wejdene, Bilal, Michou, Lola Dubini… La génération TikTok valse avec ses communautés

TELEVISIONQuatre des personnalités au casting de la saison 11 de l’émission de TF1 ont assis leur notoriété grâce aux réseaux sociaux… Elles pourraient faire revenir devant la télé leurs fans qui ont tendance à bouder le petit écran
La chanteuse Wejdene sur le plateau de Danse avec les stars.
La chanteuse Wejdene sur le plateau de Danse avec les stars. - Laurent VU / TF1
Fabien Randanne, avec Clément Rodriguez

Fabien Randanne, avec Clément Rodriguez

L'essentiel

  • La onzième saison de Danse avec les stars a été lancée vendredi 17 septembre sur TF1.
  • Parmi les personnalités au casting : Michou, Bilal Hassani, Wejdene et Lola Dubini qui ont entre 17 et 27 ans et ont en commun d’avoir assis leur notoriété sur les réseaux sociaux et bénéficient d’une grande communauté de fans.
  • Pour TF1, c’est une opportunité pour attirer à nouveau vers la télévision leurs publics respectifs qui se sont détournés du petit écran.

A eux quatre, ils représentent 1,6 million d’abonnés sur Twitter, 6,4 millions sur Instagram, plus de 10 millions sur YouTube et encore davantage sur TikTok. Michou, Bilal Hassani​, Wejdene et Lola Dubini sont au casting de la onzième saison de Danse avec les stars, lancée vendredi dernier sur TF1.

Si l’émission a déjà fait appel à des figures des réseaux sociaux par le passé – EnjoyPhoenix en saison 6, Caroline Receveur en saison 7 –, c’est la première fois qu’elle mise sur un contingent aussi large de personnalités ayant principalement construit et assis leur notoriété sur ces plateformes. Tous les quatre, chacun et chacune à leur manière, visent un public jeune préférant regarder des vlogs (contraction de « vidéo » et de « blog ») et des stories plutôt que les classiques émissions de télé. En les conviant à enchaîner les pas de samba ou de fox-trot sur le parquet, la première chaîne espère les voir amener dans leur sillage la génération Z, c’est-à-dire les 11-24 ans, peu passionnés par le petit écran. Les chiffres de la première de la saison sont encourageants avec une part d’audience de 46 % sur les 4-14 ans et de 47 % sur les 15-24 ans, soit le meilleur score du programme sur ces cibles depuis, respectivement, 2016 et 2014.

« Si on peut retrouver les vendredis soirs partagés en famille, c’est trop cool. Des gens comme Michou, Bilal, Wejdene ou moi, pouvons créer un pont entre les générations, avance Lola Dubini, 27 ans. On entend souvent parler du fait que les parents ne savent pas ce que les enfants regardent sur Internet ou ne connaissent plus trop les centres d’intérêt des ados, cette émission est un bon moyen de fédérer, de permettre à des parents de s’intéresser à Michou. »

« Représenter une communauté, ça met la pression »

Ceux-ci se rendront compte qu’en dehors du pseudonyme, le vidéaste de 19 ans aux 6.5 millions d’abonnés sur YouTube n’a rien à voir avec le noctambule qui s’habillait de bleu pour ambiancer les nuits montmartroises. « Représenter une communauté, ça met la pression, explique le Nordiste qui compte 3 millions de followers sur Instagram et 5,2 millions sur TikTok. On a envie d’aller loin, de les rendre fiers. Je n’ai pas de doute sur le fait qu’ils vont nous suivre dans l’aventure. J’ai déjà eu plein de retours, ils sont hyper intéressés, veulent savoir comment se passent les entraînements, avec qui je danse, etc. Ils sont à fond dedans ! »

Bilal Hassani, que sa participation en 2019 à l’Eurovision a fait connaître à un plus large public, espère lui aussi voir sa communauté de fans se mobiliser. Sa chaîne YouTube recense plus d’un million d’abonnements et son compte TikTok encore davantage. « Je pense que nos publics sont déjà très engagés. Mentalement, ça aide beaucoup de sentir un soutien fort. Après, ça ne va pas trop nous monter à la tête non plus parce qu’avoir une énorme communauté ne fait pas tout », nuance le chanteur qui vient de fêter ses 22 ans.

Il suppose que « l’évolution en danse » est un des critères principaux sur lesquels téléspectateurs et téléspectatrices s’appuient pour motiver leurs votes. « En vrai, j’ai un public qui ne me laisse pas tranquille ! S’ils trouvent que quelque chose n’est pas très bien, que les notes attribuées ne sont pas top, ils vont me dire "Bon bah c’était pas ouf, tu te débrouilles maintenant [pour les votes]" », prédit-il en riant. Pour l’heure, il n’a pas trop de souci à se faire. Lors de la première, vendredi dernier, son partenaire de danse Jordan Mouillerac et lui ont décroché les quatre buzzs du jury synonymes de qualification d’office pour la suite de l’aventure.

« C’est juste des followers tu vois, c’est nul »,

Wejdene, elle, a dû en passer par le face-à-face final avant d’être repêchée par les jurés. L’émission était enregistrée, comme le sera celle de vendredi avec les sept autres candidats n’ayant pas encore foulé la piste – dont Michou et Lola Dubini. Le direct fera son retour à l’occasion du troisième prime de la saison. Les téléspectateurs et téléspectatrices auront alors leur mot à dire (ou plutôt, leurs SMS surtaxés à envoyer). « Imagine, t’es là, tu fais un prime et personne vote. Mais genre ta fanbase elle est où, en fait ? C’est juste des followers tu vois, c’est nul », se demande Wejdene, balançant entre plaisanterie et inquiétude. Elle reconnaît que le soutien de sa communauté de fans est « un avantage ». « J’ai un public qui est super à l’affût, je pense qu’il va voter. Quoi que je fasse, les gens vont me reposter [partager ses contenus sur les réseaux sociaux], etc. On va tous donner le meilleur de nous-mêmes donc je ne pense pas qu’ils auront un truc négatif à dire », suppose l’artiste de 17 ans.

Le quatuor archi-connecté doit cependant faire attention à ce qu’il poste sur les réseaux et ne peut pas faire n’importe quoi en coulisses. Si TF1 « est hyper ouvert », dixit Michou, quant à ce qu’ils postent, ils doivent veiller à ne pas trop en révéler. « Il faut juste qu’on conserve des surprises, ne pas dire qui est notre partenaire ou quelles seront nos danses. Mais on peut partager nos ressentis », explique le vidéaste. Lui qui aime « trop tout partager » trouve « hyper frustrant » de devoir se restreindre.

« Cela me permet aussi d’envisager mes réseaux autrement »

Lola Dubini est d’accord : « On vit des choses très intenses maintenant mais on ne pourra en parler que dans quelques semaines, déclarait-elle début septembre. On n’aura sûrement pas perdu l’intensité mais c’est frustrant parce que j’aime trop partager mes émotions à chaud. C’est une autre logique. On l’apprend et cela me permet aussi d’envisager mes réseaux autrement. »

« On connaît un peu ça avec les vidéos, note Michou. Quand on fait des trucs de fous pour YouTube, sur Instagram, on ne dévoile pas tout non plus pour que les gens aient la surprise. » Se préparer à un cha cha cha sur TF1 ou concevoir du contenu pour leurs plateformes virtuelles ne leur semble au final pas si différent que ça. « Le métier qu’on fait, là d’où l’on vient, consiste à diffuser des ondes positives, à être des représentations positives pour les gens de notre âge et plus jeunes. On sera heureux si ça permet d’apporter une sorte de souffle et d’énergie au programme, glisse Lola Dubini. L’idée est de nous amuser, de nous montrer tels qu’on est, de ne pas tricher. Donc, en vrai, vous allez regarder un vlog ! »