Occitanie : Le boom des tournages de séries a-t-il boosté les cours de comédie ?
TELE•A Montpellier, une nouvelle école est née et les effectifs du Cours Florent ont augmentéNicolas Bonzom
L'essentiel
- Dans l’ex-Languedoc-Roussillon, les tournages de séries sont nombreux : « Un si grand soleil » et « Tandem » à Montpellier, « Demain nous appartient » et « Candice Renoir » à Sète et « Ici tout commence » à Saint-Laurent d’Aigouze.
- Cet essor a un sans doute un impact sur les cours de comédie. Par exemple, une nouvelle école est née, et au Cours Florent, les effectifs ont bondi cette année.
- « Ce n’est plus un rêve, ni un fantasme, ça peut devenir réalité », confie Julien Masdoua, acteur dans « Un si grand soleil » et formateur de jeunes comédiens.
A l’est de l’Occitanie, l’essor des tournages de séries est inédit : Un si grand soleil et Tandem à Montpellier (Hérault), Demain nous appartient et Candice Renoir à Sète (Hérault) et Ici tout commence à Saint-Laurent d’Aigouze (Gard). C’est sans compter les fictions et longs-métrages qui installent leurs caméras dans l’ex-Languedoc-Roussillon. Mais ce boom des tournages a-t-il un impact sur les cours de comédie ?
Est-ce cet écosystème jamais vu en France, ou en partie, qui l’explique, mais au Cours Florent, à Montpellier, les effectifs sont en hausse : malgré l’épidémie, il y a 320 élèves, contre 280 l’année dernière. Sans compter les 180 enfants et adolescents qui suivent les cours de la célèbre école, dont l’antenne montpelliéraine a été ouverte en 2015. Plusieurs des élèves du Cours Florent ont tourné dans des feuilletons dans le coin, comme Sarah-Cheyenne, qui interprète le rôle d’Elodie, dans Ici tout commence.
Les séries, « un attrait supplémentaire pour le Cours Florent »
« Le fait qu’il y ait autant de séries dans la région, c’est évidemment un attrait supplémentaire pour le Cours Florent, confie son directeur, Fabrice Michel. Les jeunes de 18 ou de 19 ans viennent souvent par le désir de faire de l’image, des séries. On se rend compte d’ailleurs qu’étonnamment, les élèves à Montpellier ont plus de possibilités de tourner que les élèves à Paris. Il y a eu longtemps l’idée qu’il fallait monter à la capitale pour "percer". Mais désormais, la tendance s’inverse. »
A Castelnau-le-Lez, une nouvelle école de comédie a ouvert il y a peu : Trac. Cet « incubateur artistique » est accessible aux professionnels, comme aux amateurs. « Au départ, avec la multiplication des tournages dans la région, nous avions envie d’ouvrir une école made in Montpellier », indique son cofondateur, le comédien Pascal Mirallès. L’école propose d’ailleurs des cours d’art dramatique, de danse, de clown, de jeu face à la caméra, d’expression corporelle, mais aussi de préparation aux castings.
« Ce n’est plus un rêve, ni un fantasme, ça peut devenir réalité »
« Une directrice de casting vient les voir toutes les semaines, et c’est l’un des cours qui les motive le plus, reprend Pascal Mirallès. C’est un milieu qui attire. La "génération écran" a la volonté de passer des castings, et d’aller très vite sur des tournages. » Mais tous ne sont pas dans ce cas : d’autres sont là, aussi, par pure passion.
Tout comme les élèves formées par Julien Masdoua. L’acteur montpelliérain, qui interprète le rôle d’Enric dans Un si grand soleil, forme de jeunes comédiens depuis de longues années, avec sa compagnie du Capitaine. Pour lui, il n’y a pas vraiment eu de boom des élèves avec l’essor des tournages. Et pour cause : tous les cours, les siens et ceux de ses camarades, étaient déjà pleins à craquer, partout en ville.
En revanche, les attentes des élèves ont quelque peu évolué. « Il y a toujours beaucoup de personnes qui prennent des cours pour le plaisir, souligne Julien Masdoua. Mais j’ai une demande plus importante qu’auparavant sur les cours particuliers, le coaching en "one to one", sur l’acting ou le passage d’un casting. Parce que les gens, en particulier les jeunes, réalisent que, peut-être, dans pas si longtemps que ça, ils vont avoir l’occasion de passer un casting. Ce n’est plus un rêve, ni un fantasme, ça peut devenir réalité. Et ils veulent être prêts pour le jour où ça va leur arriver. »