TELEVISION« Spectaculaire », show sur scène, chaud pour l'organisation

« Spectaculaire » sur France 2 : Show sur scène, chaud pour l’organisation en pleine crise du coronavirus

TELEVISIONLa nouvelle émission de divertissement lancée sur France 2 à 21h05 réunit plus de 150 artistes d’une vingtaine de nationalités différentes. Une prouesse en pleine épidémie de coronavirus
Fabien Randanne

Fabien Randanne

L'essentiel

  • France 2 diffuse Spectaculaire samedi, à 21h05.
  • Jean-Marc Généreux est l’animateur de cette nouvelle émission qui présentera douze numéros : acrobaties, cascades…
  • Les artistes représentent une vingtaine de nationalités différentes. Les faire venir sur le plateau était une gageure. « Ça a été un casse-tête, il a fallu tout vérifier, négocier, traduire plein de protocoles médicaux », explique le producteur Clément Chovin de Kiosco TV.

Intituler une émission Spectaculaire, c’est se mettre d’emblée la pression : le résultat doit être à la hauteur de cette promesse. France 2 a décidé de relever le défi avec son nouveau divertissement lancé samedi, à 21h05. Cela va commencer en mode The Greatest Showman, avec caméra virevoltante et paires de jambes sautillantes. Et Jean-Marc Généreux à la place de Hugh Jackman, en maître Loyal de ce grand barnum.

Suivront sur scène douze numéros : acrobaties, jonglerie, prouesses de cascadeurs… « On voulait avoir les meilleurs de chaque discipline, d’où qu’ils viennent », avance Matthieu Grelier, d’ITV Studios, qui coproduit le programme. Attendez-vous à voir les plus grands gars barrés du monde.

L’autre challenge de la chaîne sera de clouer le bec aux esprits mesquins prompts à évoquer un certain « cabaret » qui a fait ses belles audiences jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Pas question pour France 2 de mélanger les torchons et les (tourner de) serviettes. « Patrick Sébastien a offert de très belles émissions pendant de très longues années. Doit-on considérer que le monde du spectacle s’arrête avec lui ? », s’interroge Alexandra Redde-Amiel, la directrice des divertissements de France Télés. Une question purement rhétorique. « Jean-Marc Généreux va raconter une autre histoire. Notre mission de service public est de mettre en lumière ce spectacle » d’autant plus, ajoute-t-elle, en « cette période particulière » de crise sanitaire où les artistes sont en stand-by.

Un décor, de multiples possibilités

L’histoire que va raconter Jean-Marc Généreux s’inscrit dans un décor aux multiples possibilités. « Le mapping [pour les béotiens, comprendre : des projections lumineuses] nous permet de changer d’univers à chaque tableau. On va passer d’un opéra à un cirque, à une forêt magique, à un château suisse, à un fond sous-marin… », énumère Matthieu Grelier.

Le réalisateur Tristan Carné enchaîne : « L’idée était de faire une vraie création par numéro. » Et de préciser ses intentions : « A chaque fois que je réalise, je me demande toujours ce que le téléspectateur voudrait voir, c’est pour cela que j’essaie de laisser vivre des plans longtemps. J’aime donner le sentiment au spectateur qu’il est avec nous dans la salle. Qu’il se dise qu’il aurait aimé être là tout en étant content d’avoir pu capter à la télé des détails qu’il n’aurait peut-être pas pu vus sur place. »

Et puis, en restant confortablement installé dans son canapé, le public n’a pas trop à se soucier du Covid-19. Du côté de Spectaculaire, il fallait prendre toutes les précautions pour que le coronavirus ne finisse pas en tête d’affiche. « On s’est posé maintes fois la question de savoir s’il fallait reculer ce tournage, glisse Tristan Carné. On n’en avait pas envie, on s’est relevé les manches, on s’est battus pour y arriver. »

« Un casse-tête »

Le réalisateur n’exagère pas, dans la mesure où il a fallu convier sur le plateau quelque 150 artistes, d’une vingtaine de nationalités différentes, à une période où les gestes barrière et restrictions de voyage sont autant d’obstacles à surmonter.

« On a dû manier les conditions de sécurité inhérentes à la vie des artistes et à la réalisation des numéros (certains sont à 12 m du sol, d’autres dans des véhicules…), les faire cohabiter avec les différentes normes de chaque pays par rapport au Covid, liste Clément Chovin, producteur chez Kiosco TV. Sur scène, les artistes ne sont en contact qu’avec les personnes constituant leur foyer social. Cela a changé nos manières de produire, de travailler. »

Il explique que, pour sélectionner les douze numéros de la soirée, il disposait d’une quarantaine de plans A. Ce qui n’était pas de trop puisque certains artistes ont annulé leur présence une semaine avant le début du tournage – qui s’est déroulé la semaine passée. « On a évité d’aller chercher des artistes sur la zone Amérique du Nord, mais on a pu compter sur des Nord-Américains en résidence en Europe. La zone russe, gros pourvoyeur de talents a été aussi problématique. On a réussi à obtenir des visas de travail temporaires avec des artistes ukrainiens en justifiant de toutes les normes que les ambassades nous demandaient. Sur la zone suisse, des contraintes nous ont obligés à changer notre fusil d’épaule. Ça a été un casse-tête, il a fallu tout vérifier, négocier, traduire plein de protocoles médicaux. » Et ça aussi, c’est spectaculaire.

Des opportunités

A chaque chose malheur est bon. La situation sanitaire a aussi été à l’origine de certaines opportunités. « Des équilibristes allemands se produisant sur une structure d’ordinaire intransportable, la plus grande d’Europe, ont pu se déplacer, informe Matthieu Grelier. C’est une usine à gaz de faire venir cette plateforme, de la monter, mais comme ils n’avaient pas d’engagement, cela a été possible. »