«The Voice»: Leona Winter a «l'honneur» d'être la première drag-queen candidate de l'émission
INTERVIEW•Rémy Solé, qui participe à la huitième saison du télécrochet de TF1 en tant que Leona Winter, le personnage féminin qu'il incarne sur scène, a répondu aux questions de « 20 Minutes »Propos recueillis par Fabien Randanne
En huit saisons de The Voice, c’est une grande première. Samedi, les téléspectateurs de TF1 verront une drag-queen, Leona Winter, se présenter aux auditions à l’aveugle du télécrochet. Ce personnage féminin est incarné par Rémy Solé, un jeune homme de 23 ans, qui évoque pour 20 Minutes sa carrière de transformiste, ce que représentent pour lui son double scénique et sa passion pour l’ Eurovision…
Dans votre portrait de présentation de « The Voice », vous dites être « transformiste » et non « drag-queen », pourquoi ?
« Drag queen », évidemment, je le suis, mais ce mot a tendance à évoquer quelqu’un de plus exubérant. Je préfère dire « transformiste », qui est un terme plus général, que les gens vont comprendre et qui connote le côté artistique du métier.
Comment est né le personnage de Leona Winter ?
A l’âge de 17 ans, je suis parti vivre en Espagne. Là-bas, avec mon mari – qui est aussi mon manager et professeur de chant –, on a monté un bar, un petit cabaret. Un jour, on a organisé une soirée karaoké live, avec un show. Pour ajouter un peu de piquant et de folie, on s’est « transformés », autant lui que moi. Ça a très bien marché auprès du public, davantage que quand je chantais « en homme ». J’ai poursuivi dans la voie du transformisme en apprenant à me maquiller, à trouver des looks, à faire évoluer le personnage.
Au printemps dernier, vous avez remporté la saison 2 de « The Switch Drag Race », une compétition internationale de drag-queens diffusée à la télévision chilienne. C’est un peu un galop d’essai avant « The Voice » ?
Complètement ! The Voice, c’est quand même un autre niveau de compétition, qui n’est basé que sur la voix, tandis que dans The Switch on pouvait tirer son épingle du jeu avec plusieurs autres aspects. Cette émission chilienne, je l’ai tournée il y a deux ans et demi mais elle n’a été diffusée que récemment. J’en ai retiré un certain bagage en termes de personnalité, cela m’a appris à faire face aux critiques.
J’ai aussi découvert les coulisses de la télévision et rencontré d’autres drag-queens du monde entier. En France, on a un style de transformisme différent de celui qu’on peut trouver aux Etats-Unis ou ailleurs. J’ai pu emprunter à chacune pour compléter mon personnage.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être le premier talent transformiste en lice dans « The Voice » en France ?
C’est un honneur et un grand plaisir car, dans le milieu transformiste, on est très peu à chanter en live. Mais ça va surtout permettre de passer un message, de montrer qu’avant d’être transformiste, qu’avant d’être des personnages avec des caractères forts et drôles, on est surtout des artistes. On vit de la passion de l’art. Le grand public va peut-être découvrir cela.
Chanter sur scène en tant que Rémy, vous l’envisagez ?
Pour le moment, je ne pense pas. Leona est un personnage qui me permet de lever la barrière de ma pudeur et qui m’aide à me sentir à l’aise sur scène. Après, pourquoi pas chanter en tant que Rémy, en fonction de l’évolution de l’émission ou de mon personnage public ? Je laisse toujours les portes ouvertes et je vois ce que m’apporte le destin.
Vous tentez votre chance aux auditions à l’aveugle avec une chanson qui a été en lice à l’Eurovision il y a plusieurs années et qui est très peu connue du public français…
J’adore l’Eurovision ! Si un jour j’y participais, j’accomplirais mon rêve ultime. J’ai aussi choisi cette chanson parce que j’aime beaucoup l’artiste qui l’interprète. Le côté opératique, moderne, me plaît et correspond à mes différentes techniques vocales.