L’Ukraine a écarté ce lundi la candidate qui était pourtant arivée en tête des votes du public pour concourir à l’Eurovision. La télévision nationale et la chanteuse s’accusent mutuellement de vouloir « politiser » la compétition, prévue en mai en Israël. Selon AP, plusieurs hommes politiques ukrainiens auraient critiqué le fait que la chanteuse de 27 ans, dont le nom de scène est Maruv, se produit régulièrement en Russie. La Russie et l’Ukraine sont en conflit depuis l’annexion de la Crimée en 2014.

La télévision publique UA PBC a donc rédigé un contrat à l’attention de la chanteuse, lui interdisant temporairement de se produire en Russie. Mais la société de diffusion a indiqué qu’elle n’était pas parvenue à trouver un accord avec la chanteuse.

« Une artiste qui effectue des tournées dans l’Etat agresseur ne peut pas représenter l’Ukraine »

Maruv n’accepte effectivement pas de servir d'« ambassadeur culturel de l’Ukraine » et comme « une porte-parole de l’opinion publique ukrainienne dans le monde », a poursuivi UA PBC. « Je ne suis pas prête à me produire avec des slogans, faisant de mon spectacle au concours une promotion de nos politiciens, a-t-elle écrit sur Instagram. Je suis une musicienne, pas un outil dans le jeu politique. » Elle a assuré que la clause l’interdisant de se produire en Russie n’était pas « le principal » obstacle, même si des concerts sont prévus en avril à Moscou.

Il n’est pas clair dans l’immédiat qui représentera l’Ukraine à l’Eurovision et quand cela sera décidé. « Malheureusement, l’ébullition nationale autour de l’Eurovision 2019 est devenue partie intégrante de la guerre tous azimuts menée par la Russie contre l’Ukraine », a commenté sur Twitter le vice Premier ministre ukrainien, Vyacheslav Kyrylenko. « Une artiste qui effectue des tournées dans l’Etat agresseur, prévoit de le faire dans l’avenir et qui ne voit rien là d’inacceptable ne peut pas représenter l’Ukraine », a-t-il ajouté.