Blague sur le viol de Bigard dans «TPMP»: Yann Moix défend «l'humour choquant»
POLEMIQUE•Le chroniqueur a remis l'un de ses «Moix d'or» à l'époque, en mode «aujourd'hui, on ne peut plus rien» mais, en fait, il le dit quand mêmeV. J.
C’est ce qu’on appelle être « corporate ». Alors que le CSA compte déjà plus de 1.500 signalements pour la « blague » (on insiste sur les guillemets) de Jean-Marie Bigard lundi dernier dans TPMP sur C8, Yann Moix a décidé de prendre la défense du comique dans Les Terriens du samedi, une autre émission de la chaîne.
L’écrivain a en effet profité de sa chronique Les Moix d’or pour expliquer que selon lui, il n’était pas question d’apologie du viol mais d’humour choquant : « L’humour a pour fonction de s’emparer de la réalité, de la dire avec son langage, de la tordre dans tous les sens. Et il ne peut pas y avoir d’humour choquant, pour une raison simple : c’est une tautologie. L’humour doit dépayser, étonner, choquer. »
« Chaplin ne pourrait plus être Charlot »
« Ce n’est pas la blague qui devrait nous dégoûter, continue le chroniqueur, c’est le viol qui devrait nous mettre en colère. Je voudrais défendre Jean-Marie Bigard, car c’est le viol que je n’aime pas, et non Jean-Marie et ses blagues sur le viol. » Il prend ensuite l’exemple de Charlie Chaplin pour illustrer son « aujourd’hui, on ne peut plus rien dire » : « Si Chaplin jouait Charlot aujourd’hui, on aurait tous les SDF dans la rue pour dire "c’est dégueulasse, il se moque des pauvres". Chaplin ne pourrait plus être Charlot. »
« L’humour choquant n’existe pas, ce qui existe, c’est l’humour raté, conclut Yann Moix. Reprocher à Jean-Marie Bigard d’être vulgaire, c’est comme reprocher à Marcel Proust d’utiliser des imparfaits du subjonctif, ça n’a aucun sens » Et de convoquer Pierre Desproges : « Un homme seul et vulgaire vaut mieux qu’une meute nombreuse et débile ».