Lille: France 2 sort les gros moyens pour le retour du «Grand échiquier»
TÉLÉVISION•Pour le retour à l’antenne de la mythique émission de Jacques Chancel, le service public a décidé de « prendre des risques »…Mikaël Libert
L'essentiel
- Le «Grand échiquier» sera diffusé, jeudi, en prime time et en direct sur France 2.
- L’émission a élu domicile au palais des beaux-arts de Lille.
- Entre autres invités, Roberto Alagna, Daniel Auteuil, Vanessa Paradis, Jaïn, Aurélie Dupont…
Retour en grande pompe. Jeudi soir, en « prime time » et en direct, France 2 va ramener à la vie une émission culturelle mythique, disparue de l’antenne il y a bientôt trente ans : Le Grand échiquier. Anne-Sophie Lapix sera aux commandes de ce rendez-vous trimestriel, incarné à l’époque par Jacques Chancel. Le Palais des beaux-arts de Lille, choisi pour la première, a été transformé pour l’occasion en opéra, salle de concert et plateau de télévision.
« La culture n’est pas que parisienne »
Le musée Lillois est désormais débarrassé de l’épouvantable échafaudage qui masquait sa façade depuis des mois, « sans doute un peu grâce à nous », assure Yvan Aubé, directeur artistique de l’émission. « L’idée était de trouver un lieu culturel qui ne soit pas une salle de spectacle. Lille et le Palais sont de vrais choix. Il fallait sortir de la capitale et montrer que la culture n’est pas que parisienne », poursuit-il.
A l’intérieur du musée, ça fourmille de partout. Tous métiers confondus, ce sont 450 personnes qui travaillent sur l’émission pour un budget d’un million d’euros. Car, techniquement, c’est une sorte de défi : « En termes de moyens, on peut comparer avec le concert du 14 juillet à Paris », estime Anne-Laure Sugier, la rédactrice en chef. « Nous avons 14 caméras, dont une Spidercam. Mais il ne faut pas sentir la technique, elle doit être au service de l’émotion », explique le réalisateur, François Goetghebeur.
En 2h30 d’émission, se succéderont des tableaux dont chacun doit être « une œuvre d’art ». « Ce sera un moment de création incroyable », s’enthousiasme Alexandre Bloch, chef d’orchestre de l’ONL. Presque tout ce que le téléspectateur verra aura un goût d’inédit, à l’image de la prestation de Vanessa Paradis. La chanteuse offrira une version réorchestrée de sa chanson Ces mots simples, accompagnée par l’orchestre symphonique de l’ONL. Même exercice pour Bigflo & Oli. Angélique Kidjo, la diva Béninoise, proposera un Boléro de Ravel revisité. En cadeau, cinq élèves du conservatoire de Lille auront le privilège de se voir donner un cours par l’ex danseuse étoile, Aurélie Dupont.
« Nous avons décidé de prendre des risques »
Sans se forcer, la programmation devrait plaire au plus grand nombre : « C’est une émission pour tout le monde », martèle la rédactrice en chef. On va quand même passer de la chanteuse Jaïn à un couple de danseurs étoiles qui va interpréter un pas-chassé de sept minutes sur une musique d’Eric Satie.
« Nous avons décidé de prendre des risques, sans tout ramener aux exigences nouées du monde télévisuel », reconnaît Michel Field, directeur du pôle culture de France Télévisions. Côté audience, il assure n’avoir « résolument aucun objectif ». « La case du jeudi soir fait entre 10 et 11 %. Pour nous, c’est jouable. Si on n’y arrive pas, on se dira quand même qu’on a été fiers de le faire », promet-il.