Miss France 2019: Après dix ans de disette, Midi-Pyrénées tient «sa perle rare» avec Axelle Breil
CONCOURS DE BEAUTE•Depuis le sacre de Chloé Mortaud en 2008, Midi-Pyrénées est en souffrance dans le concours Miss France. Cette année, le comité compte énormément sur Axelle Breil, étudiante de 20 ans…Nicolas Stival
L'essentiel
- Historiquement, Miss Midi-Pyrénées a rarement brillé au niveau national.
- Communication, préparation draconienne de sa Miss… Le comité a entrepris un travail de fond pour remédier à cela.
Axelle Breil ne cache pas ses ambitions, avant l’élection de Miss France 2019, samedi à Villeneuve-d’Ascq. « J’y vais pour ramener la couronne, lance Miss Midi-Pyrénées (20 ans) sur le site de son comité. Dix ans après Chloé, ce serait symbolique, non ? » Et historique aussi.
Car l’Ariégeoise Chloé Mortaud, Miss France 2009, est bien seule au palmarès. La Miss Gascogne Germaine Laborde (Miss France 1929) et la Miss Garonne Jeanne Juilla (1931), actrices et mannequins, sont parfois considérées comme ses lointaines devancières. Mais un certain flou pèse sur les temps héroïques du concours.
Dans l’ère contemporaine, les choses sont beaucoup plus claires, et cruelles aussi. Depuis sept ans, aucune Miss Midi-Pyrénées n’a réussi à se glisser parmi les douze finalistes du concours national. « En superficie, nous sommes la plus grande région. Mais nous sommes aussi peut-être celle qui prête le moins d’intérêt aux Miss. » Ce constat sans appel est signé Frédéric Piller.
« On doit créer une adhésion »
Pour la troisième année, le jeune homme de 26 ans fait partie de l’équipe dirigeante du comité Miss Midi-Pyrénées, toujours séparé du comité Miss Languedoc-Roussillon malgré la fusion des régions et la naissance de l’Occitanie en 2016. « Je suis en charge de l’opérationnel, au côté d’Axelle ».
Lui et ses collègues ne ménagent pas leur peine pour éveiller l’enthousiasme des plus de trois millions d’habitants de la région, bien moindre que dans le Nord-Pas-de-Calais (trois lauréates lors des quatre dernières années) ou même que dans la « petite » Alsace (six sacres au total). « On doit arriver à fédérer davantage les gens de Midi-Pyrénées et des zones limitrophes, créer une adhésion ».
Un travail de terrain indispensable
Comment ? « Il faut aller au contact des gens, organiser de belles élections au sein du comité [dix cette année], faire parler de nous. » Un travail de terrain absolument nécessaire : lors du premier tour, le vote du public compte pour 50 % dans le classement (50 % pour le jury). Et une fois les finalistes désignées, seul le public a la parole pour élire la lauréate…
Dans cette bataille d’influence, les réseaux sociaux jouent un rôle majeur. « Sur Instagram, il y a une très bonne tendance par rapport à Axelle », promet Frédéric Piller. « Cette année, on est vraiment allés beaucoup plus loin dans la « prépa ». Outre une coiffeuse-maquilleuse, nous avons intégré une spécialiste de la gestion du stress et de la prise de parole. On a aussi beaucoup bossé la culture générale. »
Et ça, c’est le domaine du jeune homme, qui a fait bosser l’étudiante en droit des heures et des heures. « La culture générale, c’est du par cœur. » Au menu : l’histoire de Miss France – « où les Miss ont été élues, de quelles régions elles viennent… » – mais aussi « de l’économie et du social ». Sans oublier les cours de danse ou de fitness. Une sorte de remake de l’antédiluvien jeu télévisé La tête et les jambes, présenté par Pierre Bellemare…
Axelle Breil découverte lors d’un casting sauvage
« Miss France, ce n’est pas un simple concours de beauté, il y a un travail en amont très sérieux, voire draconien. La beauté, elle est physique mais aussi mentale. » Et selon Frédéric Piller, avec Axelle Breil, le comité tient « la perle rare ».
Comme les candidatures spontanées ne sont pas légion, il a organisé en décembre dernier une sorte de casting sauvage, accompagné d'Anaïs Dufilho, Miss Midi-Pyrénées 2017.
« On s’est dit : “on va aller chercher la fille qu’il nous faut”. On est tombés sur Axelle rue Saint-Rome à Toulouse, alors qu’elle faisait les magasins avec son père. On a échangé avec elle, elle s’est prêtée au jeu. Elle avait quelque chose d’intéressant dans sa façon de s’exprimer, de nous répondre. » »
Une fois convaincue, la jeune étudiante a franchi les étapes – Miss Toulouse puis Miss Midi-Pyrénées – pour gagner le droit de se présenter samedi devant Jean-Pierre Foucault, le boss de fin de niveau.
Si, comme la candidate, Frédéric Piller rêve de titre, il espère dans un premier temps « une place dans les douze ». « Mieux elle sera classée, et plus il y aura d’adhésion pour les années suivantes. » Le fameux principe du cercle vertueux, dont Midi-Pyrénées a tant besoin…