INTERVIEW«Leur gestion du stress pendant le direct, je ne la découvre que le jour J»

Miss France 2019: «Leur gestion du stress pendant le direct, je ne la découvre que le jour J», raconte le directeur artistique

INTERVIEWStéphane Jarny, le metteur en scène et directeur artistique du prime de Miss France, nous en dit plus sur le spectacle qu'il prépare avec les trente miss depuis quinze jours...
Claire Barrois

Propos recueillis par Claire Barrois

L'essentiel

  • Samedi, les trente miss régionales candidates à la couronne de Miss France 2019 assureront le spectacle pendant trois heures, en direct sur TF1.
  • Depuis le 28 novembre, elle s'entraînent à Lille, où aura lieu la cérémonie.
  • Le directeur artistique de l'élection, Stéphane Jarny, nous en a dit un peu plus sur leur préparation.

Samedi, c’est le grand jour. Et en attendant, les trente prétendantes à la couronne travaillent d’arrache-pied pour l’élection de Miss France 2019. Stéphane Jarny, le metteur en scène et directeur artistique, prépare les miss régionales pour offrir un spectacle digne de ce nom aux près de huit millions de personnes qui suivront le prime diffusé en direct sur TF1 samedi 15 décembre à 21h. Il a partagé avec nous les coulisses de cette préparation qu’il mène depuis le 28 novembre, à Lille.

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Quel est votre rôle dans l’émission ?

En mai, j’ai participé au choix du thème de l’émission, Les miss font leur show. A partir de ça, je décline tous les tableaux et choisis la musique, les costumes, quelles images vont être projetées dans les écrans, les décors, la lumière, et les chorégraphies des filles et des huit danseurs qui les accompagnent. Je suis le directeur artistique, je lance le thème, donne une tendance, une direction. Mais après il y a des gens compétents dans chaque poste, dont c’est le métier.

En quoi l’émission Miss France est-elle spéciale ?

Je fais plein d’autres émissions, mais Miss France a un format bien particulier. Je dois décliner chaque tableau avec une ambiance, mais en plus je dois respecter une parfaite équité de présence à l’écran entre les filles, un peu comme pour les hommes politiques pendant la campagne présidentielle. En ce qui concerne la musique, je dois respecter des respirations, faire que ce soit télévisuel… Je dois aussi décliner le thème, sans redite. Cette année, pour Les miss font leur show, il y aura donc un tableau Bollywood, un tableau cirque, princesse, joyaux…

Comment cela se passe-t-il pour les chorégraphies ?

Les chorégraphies sont relativement simples parce que les filles ne sont pas pros, mais l’appellation Les miss font leur show ne doit pas être gratuite, elles doivent assurer un minimum. J’ai vu le potentiel des filles le premier jour de répétition à Lille, au lendemain du retour de l’Ile Maurice. Il y en a qui n’ont jamais pris de cours de danse de leur vie, ne savent pas respecter un compte, un espace, n’ont pas de notion du groupe. Il faut toujours prendre ça en compte.

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Le niveau n’est pas plus fort que les années précédentes, mais je remarque un investissement au travail très appréciable. Elles se prennent en charge, sont très solidaires, dans le collectif. Elles ont un regard bienveillant entre elles. Portées par des filles comme Limousin, Tahiti, Guadeloupe, Nord-Pas-de-Calais ou Lorraine. Ce sont des filles avec un vrai tempérament et une énergie positive qui tirent le groupe vers le haut. Ce ne sont pas les meilleures danseuses, mais elles ont une bonne énergie.

Et dans le détail, comment se passe la mise en scène d’un spectacle avec des amateurs ?

Je leur fais du sur-mesure pour qu’elles ne soient pas mal à l’aise. Il ne faut pas oublier qu’elles n’ont jamais mis les pieds sur un plateau télé. J’arrive à verrouiller suffisamment leur place, ce qu’elles doivent faire, leur pose, etc. Mais leur gestion du stress pendant le direct, je ne la découvre que le jour J. Personne n’avait remarqué Iris Mittenaere , et le jour J on ne voyait qu’elle parce qu’elle rayonnait. A l’inverse, il y a deux ans, Mayotte était tombée et ça lui avait fait perdre toute son énergie. Elle n’était plus réapparue sur scène dans ses tableaux par la suite.

Pour m’assurer qu’aucune fille n’empiète sur le temps de passage de l’autre, je formate les tableaux. Et pour qu’elles s’en aillent au bon moment, j’ai un drapeau, que je baisse, qui leur donne le go pour quitter le plateau. Ma petite astuce en plus, ce sont mes assistants qui leur font la chorégraphie en miroir à côté de la caméra gros plan. Ça donne l’impression qu’elles regardent la caméra gros plan, mais elles regardent le danseur en miroir.

Et comment faites-vous répéter les tableaux des douze, puis des cinq, alors que personne ne sait qui va être sélectionnée ?

Pour les trente, chacune a une place définie avec un ordre de passage. Les filles savent précisément où elles vont, à quelle place elles doivent se positionner, quelle pose faire… Je ne connais pas l’ordre de passage des douze, on le découvre au moment de la lecture de Jean-Pierre Foucault. Elles se placent selon leur ordre d’appel. Je fais en sorte qu’elles répètent toutes les places pour connaître la mécanique de défilé.

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Le tableau des douze a la chorégraphie la plus simple, parce que c’est le moment où les miss ont une énorme charge émotionnelle et où beaucoup perdent leurs moyens. Cette année, Maëva défile à ce moment-là. Cela crée un effet de surprise et ça m’offre un temps de repos pour les filles.

La musique change souvent dans les tableaux, quelle en est la raison ?

Le tableau des maillots de bain dure 9 minutes et 52 secondes. C’est très long avec un passage de 15 secondes par filles. On est content de voir défiler les premières, puis on passe au deuxième puis au troisième bloc de dix filles et ça peut être un peu long. On préfère diffuser un medley à ce moment-là parce que ça donne un rythme. Il ne faut pas que la fin de la séquence soit dévalorisante pour les dernières filles.

Mais depuis l’année dernière, je mets parfois une seule musique sur les derniers tableaux qui durent environ 3’30. Une seule chanson, c’est plus poétique.

Comment la musique est-elle choisie et renouvelée chaque année ?

C’est mon travail de savoir me renouveler. Ça fait trente-cinq ans que je suis dans le métier, je m’occupe de The Voice, The Voice Kids, Miss France et plein d’émissions à la télé. Je mets un point d’honneur de me surprendre moi-même en exploitant le plateau différemment. Cette année j’ai fait installer une caméra zénithale pour avoir une valeur ajoutée sur la réalisation.

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Pouvez-vous nous confier les petites surprises du jour J ?

Il y aura deux petits chiens sur le tableau de cirque, huit danseurs pour accompagner les miss sans leur voler la vedette. Ils sont aussi là en contrôle, leur présence me garantit que les filles ne sont pas perdues sur le plateau. Si la mauvaise miss défilait avec un synthé de présentation qui n’était pas le sien, ce serait une catastrophe.