LOISIRSDes visites coquines pour mieux découvrir l'histoire de Lyon

Lyon: Des visites coquines pour mieux découvrir l'histoire de la capitale des Gaules

LOISIRSL'association Cybèle, spécialisée dans les visites insolites, propose des balades érotiques les samedis après-midis...
Cybèle propose désormais des visites guidées coquines de la ville de Lyon.
Cybèle propose désormais des visites guidées coquines de la ville de Lyon.  - Cybèle
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • L'association Cybèle, spécialisée dans les visites insolites, propose des déambulations érotiques dans les rues de Lyon.
  • L'occasion de découvrir le passé sulfureux des Lyonnais d'autrefois, sans aucune vulgarité.

Lyon, capitale du libertinage ? C’est en tout cas ce qui se murmure dans les ruelles de la capitale des Gaules. Si le sujet fait toujours sourire et se prête facilement aux blagues grivoises, les statistiques sont là.

Avec une trentaine de clubs, saunas ou boîte de nuit échangistes, la métropole lyonnaise serait celle qui détiendrait la plus forte concentration d’établissements de ce type en France. De là à en faire une caractéristique de la ville ? Et de porter haute et fort l’étendard de la coquinerie ? Il n’y a qu’un pas que l'association Cybèle a souhaité franchir, non sans humour.

Spécialisée dans les visites guidées insolites de la ville, elle propose désormais une déambulation érotique pour plonger les visiteurs au cœur de l’histoire sensuelle des Lyonnais d’autrefois. Certes, si vous scrutez bien les alentours, vous verrez toujours les sirènes de la place des Jacobins se masser le sein d’un œil aguicheur ou vous pourrez admirer quelques éphèbes de bronze, installés sur les places publiques, montrant fièrement leurs attributs masculins… mais l’essentiel n’est pas là. Il est parfois secrètement caché, enfoui dans les vieilles pierres.

Des nonnes bien peu catholiques

N’ayons pas peur des mots : les Lyonnais sont autant friands de bonne chère que des bonnes chairs. Et les vestiges de la ville en attestent. En témoigne le palais Saint-Pierre, ancien couvent de bénédictines aux pratiques bien peu catholiques. Pour mettre fin à la réputation sulfureuse de l’établissement et aux relations charnelles entre certaines pensionnaires, l’évêque de l’époque, Monseigneur de Rohan, concocte en urgence une réforme, imposant aux sœurs le port de l’habit monastique. Les appartements privés dont elles disposaient sont interdits. A la place, elles doivent désormais dormir dans des dortoirs. Qu’importe, les lieux restent hantés. Et chaque nuit, un esprit Malin vient encore caresser l’abricot des jeunes demoiselles.

A quelques encablures des Terreaux, la rue Montribloud (rue Mulet aujourd’hui) a sans doute accueilli ce si chaste docteur Jacques de Béthencourt, médecin qui a inventé le terme de maladie vénérienne. Si l’homme de sciences intimement persuadé que le coït desséchait le corps et abrégeait la vie, quelle ne fût pas sa surprise lorsqu’il fut obligé de passer une nuitée agitée dans une maison de débauche de la rue, peuplée de clients aux mœurs légères.

Parti défendre sa voisine de chambre, qui hurlait à la mort, il fut bien contraint d’admettre que la malheureuse, se trouvant « dans une position déconseillée pour avoir des enfants », agonisait en réalité de plaisir.

De l’ancêtre du Kama-sutra à Casanova

Que dire de cet imprimeur, qui avait décidé d’éditer une gravure circulant sous les manteaux et évoquant seize postures de l’Aretin, censé apprendre aux gones à faire l’amour comme des Dieux. Ou Casanova, qui réussit à convaincre la marquise de d’Urfé, de 20 ans son aînée, de lui verser 50.000 francs pour qu’il puisse l’honorer de son frétillant. La sainte semence du galant devait, selon ses promesses, lui assurer la jeunesse éternelle.

Au travers de cette visite, vous découvrirez les débauches notoires qui ont marqué l’histoire locale. Le tout avec délicatesse et surtout, avec une certaine part de fiction. « C’est un sujet tabou, encore polémique dont nous voulions parler avec humour. C’est aussi l’occasion d’aborder la place des femmes, l’homosexualité », conclut Clémence, la guide du jour, précisant que la visite n’est néanmoins pas autorisée pour les enfants.

Les visites intitulées « La Gaule et le mont Venus » se dérouleront les samedis à 17h à partir du 30 juin et pour tout le mois de juillet. Elles reprendront ensuite dès le 22 septembre.

Tarif préférentiel de lancement : 7,5 euros. Tarif public : 15 euros. Les réservations se font en ligne uniquement : https://www.cybele-arts.fr/