Faut-il passer dix heures devant la série The Day of The Jackal sur Prime Vidéo ?
un bond en avant•Cette nouvelle série sur Prime Vidéo, avec Eddie Redmayne, Oscar du Meilleur acteur, n’est pas la première adaptation du roman d’un classique de la littérature policièreChristophe Séfrin
L'essentiel
- La nouvelle série The Day of the Jackal est diffusée à partir du 6 décembre 2024 sur Prime Vidéo.
- Nouvelle adaptation du roman de Frederick Forsyth déjà porté deux fois à l’écran, cette nouvelle mouture nous plonge dans le quotidien d’un tueur à gage implacable.
- Eddie Redmayne dans le rôle principal surprend au cœur d’une série millimétrée aux ressorts James bondiens.
Il a tous les talents Eddie Redmayne. L’oscar du meilleur acteur en 2015 pour Une merveilleuse histoire du temps (ou il incarnait l’astrophysicien Stephen Hawking), également remarqué à la télévision pour le rôle principal de la série Les Animaux fantastiques, est le héros de la nouvelle série The Day of the Jackal. En dix épisodes d’une heure environ, elle est mise en ligne sur Prime Vidéo, dès ce 6 décembre 2024. Mais ce n’est pas la première fois que cette histoire de tueur insaisissable nous est racontée.
Des dizaines de millions par contrat
Tout commence par le meurtre d’un politicien populiste allemand. Personne n’a rien vu, c’est du travail propre, sans trace, celui d’un pro. L’œuvre du Chacal qui, tapis dans l’ombre d’un lointain appartement, a atteint sa cible d’un simple appui sur une gâchette. Tueur à gage aux méthodes expéditives et millimétrées, le Chacal n’accepte que les contrats réglés en dizaines de millions de dollars. Une sorte de sniper premium qui agit pour le compte de riches commanditaires. Lesquels ne règlent pas toujours leur facture…
Ainsi débute The Day of the Jackal du show runner Ronan Bennett. On est ici assez loin de la première adaptation du roman Chacal de Frederick Forsyth (éd. Folio) dont la première adaptation au cinéma en 1973 mettait en scène un tueur recruté par l’OAS pour assassiner le général de Gaulle ! Un classique. Guère plus de la seconde, en 1997, où c’est Bruce Willis qui s’y collait pour abattre un politicien américain. Pas de véritable remake, donc.
Un rôle presque à contre-emploi
Mais nous voici binge-watchant un thriller extrêmement bien réglé, haletant, qui humanise son personnage. Caméléon de glace, maître du déguisement, impavide, le Chacal campé par Eddie Redmayne séduit aussi par sa fragilité apparente, face à sa compagne (incarnée par Úrsula Corberó Delgado, vue dans La Casa de papel), qui le suspecte de le tromper et qui tentera de percer ses mystères.
Un rôle presque à contre-emploi pour Eddie Redmayne, que l’on découvre aussi bodybuildé, alors qu’on l’avait vu prêtant ses traits juvéniles au personnage transgenre de The Danish Girl en 2016…
L'actu des Séries TVDes accents James bondiens
À ses basques, une jeune agent du MI6 qui ne lâche rien. Bien décidée à dépoussiérer les vieilles méthodes du Bureau londonien, Bianca (Lashana Lynch) n’aura de cesse de traquer les indices, aussi fins soient-ils, pour retrouver le tueur. Ce n'est peut-être pas par hasard que l’actrice, agent double zéro dans Mourir peut attendre, est au casting de The Day of the Jackal. Car à bien y regarder, cette série à tout de la véritable émanation télévisée James bondienne. Jusqu’à la chanson du générique (This Is Who I Am, interprété par Celeste), qui rappelle de nombreuses autres partitions portant le sceau 007…
Alors, question habituelle : la série The Day of the Jackal mérite t-elle d’occuper notre temps de cerveau disponible durant une dizaine d’heures (et alors que la saison 2 de Silo bat son plein sur Apple TV+ !) ? Oui, si l’on est fan de ce type de thriller précis, concis, bien écrit, qui prend aussi son temps. Et qui tient évidemment par l’interprétation de ses acteurs dont celle de Redmayne, désarçonnant de froideur, dont on se demande toujours à propos de son personnage ce qu’il a à l’esprit.
Non, si l’on s’attend à une série purement d’action. Si certaines scènes virtuoses sont ici extrêmement bien ficelées et rythment pleinement la narration, elles ne constituent pas pour autant le ressort principal du récit, qui privilégie la psychologie de ses personnages et celle d’un héros qui n’en finit pas de révéler ses différentes facettes.