« Fallout » : Pourquoi ce western post-apocalyptique va tout déchirer
BLOCKBUSTER•« Fallout », diffusée ce jeudi sur Prime Video, a tout pour se hisser parmi les grandes sériesLaure Beaudonnet
L'essentiel
- Fallout, série inspirée du jeu vidéo culte, est diffusée ce jeudi sur Prime Video.
- La série suit trois personnages – Lucy (Ella Purnell), La Goule (Walton Goggins) et Maximus (Aaron Moten) – deux cents ans après l’apocalypse nucléaire qui a plongé le monde dans la désolation et la terreur.
- On vous explique pourquoi Fallout va créer l’événement.
Un jeu vidéo à succès, un duo de choc et un univers de western post-apocalyptique délirant… Fallout, la nouvelle série signée Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner diffusée ce jeudi sur Prime Video, a tout pour se hisser parmi les grandes œuvres aux côtés de Westworld, The Last of us ou The Boys. Inspirée d’un jeu vidéo culte, Fallout suit trois personnages – Lucy (Ella Purnell), La Goule (Walton Goggins) et Maximus (Aaron Moten) – deux cents ans après l’apocalypse nucléaire qui a plongé le monde dans la désolation et la terreur.
La communauté des luxueux abris antiatomiques à laquelle appartient Lucy a échappé aux radiations, mais la jeune femme décide de quitter sa communauté pacifique pour retrouver son père. Dans ce western chaotique, cohabitent mutants, créatures irradiées, toxicos mangeurs de chair. C’est drôle, ça gicle et ça fait frissonner. On vous explique pourquoi cette série est un triomphe assuré.
Le duo de « Westworld »
Considéré comme l’un des plus grands phénomènes du petit écran des dernières années, Westworld s’est imposée dans le monde des séries SF en plongeant dans la psyché déviante des démiurges face à leur créature. En quatre saisons, cette œuvre signée Jonathan Nolan et Lisa Joy a brillamment mis en images la question philosophique de la place de l’intelligence artificielle dans les sociétés futures. Les voilà de retour au générique de Fallout dans un décor rétrofuturiste des années 1950. Cette fois, le duo de créateurs – époux à la ville – officie à la production de ce western pété où la moralité n’a pas survécu aux radiations. Jonathan Nolan, célèbre pour avoir coécrit Interstellar avec son frère, Christopher, a réalisé les trois premiers épisodes de cette pépite.
Un jeu vidéo cultissime
Jeux vidéo et séries n’ont pas toujours fait bon ménage. On se souvient des décevantes adaptations de Super Mario Bros, au cinéma en 1993, ou de Resident Evil sur Netflix en 2022. Mais The Last of Us a définitivement plié le game, comme on dit. « Cela nous a énormément aidés que cette série sorte en premier, qu’elle soit si brillante et si bien reçue, parce que cela enlève beaucoup de pression », a expliqué Jonathan Nolan à une poignée de journalistes, dont l’AFP, au festival CanneSeries à Cannes, où Fallout était diffusée hors compétition. Le succès de The Last of Us fait jurisprudence. Mais, à la différence du succès HBO porté par Pedro Pascal et Bella Ramsey, Fallout a pris ses distances avec le jeu vidéo dont elle s’inspire, créant de nouveaux personnages et une nouvelle trame. Rassurez-vous, elle a gardé le même ton : un mélange savoureux de drame, d’émotion et d’humour.
Un western (encore !)
Difficile de passer à côté de l’esthétique des westerns ces dernières années, tant le genre est redevenu à la mode depuis Westworld, en 2016. La série installait son intrigue dans un parc d’attractions où les robots revivaient inlassablement les mêmes scènes dans un décor typique du Far West. Plus récemment, on a vu arriver le carton Yellowstone avec Kevin Costner, 1923 avec Harrison Ford et Helen Mirren ou The English avec Emily Blunt. Même Beyoncé s’y est mise avec son dernier album country Cowboy Carter dont le titre Texas Hold 'em domine le classement.
Fallout renoue avec l’esthétique des grandes plaines arides et désolées de l’Ouest américain. On devine les vestiges des saloons et des ranchs. Les personnages sont dans un état d’urgence, seuls face à la brutalité d’un monde à l’état sauvage. La goule, zombie au visage décharné, est vêtue comme un cow-boy. Il incarne l’archétype du bandit. Fou de la gâchette, solitaire et immoral, il survit en dévorant ses pairs. « Je suis un fan des westerns spaghetti, c’est quelque chose qui me parle. C’est un style qui a ses propres repères, son propre rythme, sa luminosité, son énergie », a insisté Jonathan Nolan dans une interview à Nice-Matin ce dimanche.
Du trash, du trash, du trash… et de l’humour
De la cervelle qui gicle, des membres coupés, des corps broyés… Les combats de Fallout sont graphiques, le sang coule à flots et c’est extrêmement drôle. La série adopte l’hyperbolisation visuelle du gore si chère à The Boys, satire sanglante et cynique des super-héros créée par Eric Kripke. Une débauche de bains de sang et de scènes si outrancières qu’elles forcent le rire du spectateur.
Avec autant d’atouts entre ses mains, difficile d’imaginer que Fallout ne marque pas autant la culture populaire que l’œuvre dont elle s’inspire. A consommer sans modération.