replayLes cinq vies criminelles du talentueux M. Ripley

D’Alain Delon à Andrew Scott… Les 5 vies criminelles du talentueux M.Ripley

replayCet aventurier au charme ravageur est toujours aussi fascinant sous les traits d’Andrew Scott pour « Ripley », mini-série disponible ce jeudi sur Netflix
Caroline Vié

Caroline Vié

L'essentiel

  • Tom Ripley est chargé de surveiller le fils d’un milliardaire qui s’est installé en Italie.
  • Cette mission va lui permettre de s’enrichir aux dépens de ses nouveaux amis.
  • Andrew Scott est le cinquième acteur à prêter ses traits au séducteur vénéneux créé par la romancière Patrica Highsmith.

C’est le plus grands des escrocs et ce n’est pas un gentleman même s’il peut en prendre l’allure. Ripley, héros inventé par l’autrice Patricia Highsmith, donne son nom à une mini-série disponible sur Netflix ce jeudi. Avant de prendre les traits d’Andrew Scott dans cette nouvelle adaptation signée Steven Zaillian, ce personnage au charme trouble a fasciné de nombreux créateurs.

Tom Ripley a été le héros de cinq romans signés par Patricia Highsmith depuis 1955 et d’une « biographie » réjouissante écrite par Paul Pavlowitch qui s’est pris de passion pour ce personnage fictif. Ce jeune homme pauvre frétille comme un gardon dans une rivière chez plus fortuné que lui et s’arrange pour organiser une meilleure réparation des richesses à son profit. Arnaque, meurtre et usurpation d’identité font partie des passe-temps favoris de cet insaisissable feu follet.

Tom Ripley en plein soleil

Alain Delon a été le premier à prêter ses traits réguliers à Tom Ripley dans Plein Soleil de René Clément en 1960. Son charme fait des étincelles entre Maurice Ronet et Marie Laforêt, victimes de ses trafics. Le réalisateur reprend les grandes lignes du premier roman, Le Talentueux M. Ripley, avec un sens du suspense remarquable. Alain Delon au somment de sa beauté apporte une séduction unique au héros, retrouvant ce qui faisait son charme inquiétant dans les livres. Seul regret : René Clément choisit de donner une fin morale à son film ce qui gâche un peu la fascination qui se dégage du personnage.

Tom Ripley chez Wim Wenders

Donner au charismatique Dennis Hopper le rôle de Tom Ripley dans L’Ami américain en 1976 est une idée de génie qu’a eue Wim Wenders ! Le livre Ripley s’amuse devient un thriller diabolique où notre héros, devenu trafiquant d’œuvres d’art, manipule Bruno Ganz, épatant en galeriste malade. L’ambiguïté de l’escroc a rarement été aussi bien rendue que grâce à Dennis Hopper magnétique dans l’un de ses plus beaux rôles. John Malkovich s’y collera à son tour dans Ripley’s Game, nouvelle version de cette histoire réalisée par Liliana Cavani en 2002.

Tom Ripley en bonne compagnie

Le Talentueux Monsieur Ripley d’Anthony Minghella donne un coup de jeune au personnage en 1999. Le réalisateur fait revivre l’Italie des années 1950 autour de Matt Damon dans le rôle-titre. Sa relation ambiguë avec l’héritier incarné par Jude Law est soulignée dans cette fresque qui laisse clairement apparaître le côté queer du personnage. Gwyneth Paltrow, Cate Blanchett et Philip Seymour Hoffman complètent une distribution haut de gamme. Barry Pepper a repris le rôle pour M. Ripley et les ombres de Roger Spottiswoode en 2005 mais le film jamais sorti dans les salles françaises n’a pas marqué les mémoires.

Tom Ripley revu mais pas corrigé

Andrew Scott est parfaitement chez lui dans la peau de Ripley dans la série Netflix, riche en invités surprises. Le comédien, vu récemment dans Sans jamais nous connaître d’Andrew Haigh et Fleebag a été le vénéneux Moriarty dans la série Sherlock et un adversaire redoutable pour James Bond dans Spectre de Sam Mendes. Ces deux personnages l’ont sans doute préparé à devenir à son tour l’aventurier séduisant et fatal. Jaloux de ce qu’il ne peut posséder, cet homme ambitieux et retors vit par procuration comme un coucou humain qui s’empare du nid de ses proies.

De superbes images en noir et blanc signées Robert Elswit, notamment connu pour son travail avec Paul Thomas Anderson, ajoutent à l’atmosphère envoûtante d’un récit toujours aussi sulfureux. Il est si doux de détester Ripley qu’on ne s’en lasse jamais. On verrait bien Andrew Scott s’emparer de nouveau du rôle pour des adaptations des romans suivants.