BEST OFD’« Irma Vep » à « Losing Alice », sept séries sur les coulisses du 7e art

D’« Irma Vep » à « Losing Alice », sept séries sur les coulisses des tournages

BEST OFLa minisérie « Irma Vep », diffusée ce mardi sur OCS, met en scène les coulisses d’un tournage d’une série, remake d’un film
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Une vertigineuse mise en abyme ! Dans Irma Vep, diffusée dès ce mardi à 20h40 sur OCS City en US + 24, Olivier Assayas transpose pour HBO et A24 son film éponyme réalisé en 1996, en minisérie de 8 épisodes. Dans le long-métrage, le cinéaste suivait Maggie Cheung (Maggie Cheung) grande vedette du cinéma asiatique qui débarquait à Paris pour incarner Irma Vep, personnage créé autrefois par Musidora, dans un remake mis en scène par René Vidal ( Jean-Pierre Léaud) des Vampires de Louis Feuillade. Ces célèbres serials, série de films en 10 épisodes sortis en salle entre 1915 et 1916, mettaient en scène les Vampires, une bande d’ apaches qui sévissaient dans le Paris de la Belle Époque, dont Irma Vep (anagramme de Vampire), voleuse virtuose.

La minisérie présentée en avant-première mondiale au cours de la 75e édition du Festival de Cannes, reprend le motif du film. Irma Vep suit Mira (Alicia Vikander), actrice hollywoodienne et star désabusée de blockbusters, sur le tournage d’une série ou plutôt en « un film en huit morceaux », comme le souligne René Vidal (Vincent Macaigne), réalisateur aussi névrosé qu’hilarant, du remake du film d’Irma Vep. Cette œuvre d’Olivier Assayas est une minisérie, adaptée d’un film, sur le tournage d’une série, adaptée d’un film qui suit le tournage d’un film, adapté d’une série de films muets. De quoi donner le tournis et donner matière à une réflexion singulière sur l’industrie audiovisuelle, les séries et le 7e art. A l’occasion du lancement d’Irma Vep, voici six autres séries sur les coulisses des tournages.

« Dix pour cent » ausculte la relation entre les stars et leurs agents

Les travailleurs de l’ombre mis en lumière ! Au fil de ces quatre saisons, Dix pour cent, série créée par Fanny Herrero d’après les souvenirs d’agents de Dominique Besnehard, est entrée au Panthéon des séries françaises les plus marquantes des années 2010-2020 grâce à la promesse de nous faire entrevoir l’envers du décor de l’industrie cinématographique. Portée à ses débuts par Cédric Klapisch, réalisateur des épisodes 1 et 3, la série s’est fait connaître grâce à la présence de ses guests venus du monde du septième art. Mais les 24 épisodes ont tenu en haleine les spectateurs grâce aux truculentes péripéties des agents artistiques d’A.S.K., défricheur de talents, confidents autant que punching-balls des stars. Dix pour cent, disponible sur Netflix, est désormais une franchise à succès : alors que Mon Voisin Productions développe un long-métrage avec France Télévisions, de nombreux remakes sont en cours de préparation.

« Feud : Bette and Joan » questionne le sexisme et l’âgisme à Hollywood

L’anthologie de Ryan Murphy intitulée « Feud », « querelle » en anglais, met en scène les rivalités légendaires qui ont défrayé la chronique. La première saison, disponible sur Disney+, s’intéresse au tournage, au début des années 1960, du film Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich, qui a réuni deux immenses stars de l’âge d’or d’Hollywood, Joan Crawford et Bette Davis, incarnée ici par Jessica Lange et Susan Sarandon. Les deux actrices se connaissent, s’admirent, mais ne s’entendent guère. Dans l’impitoyable star-system hollywoodien, il est difficile pour une actrice d’un certain âge, même talentueuse, de trouver un rôle sa mesure. Conscientes que le film peut raviver leur gloire passée et leur donner l’occasion de faire leur retour sur un plateau de tournage, Joan Crawford et Bette Davis se lancent dans le projet dans lequel elles campent précisément deux sœurs rivales. La mise en abyme commence. Une série qui aborde le sexisme, la misogynie et l’âgisme à Hollywood.

« The Offer » met en scène la fabrication d’un blockbuster

Les dessous du crépuscule du Nouvel Hollywood. The Offer, minisérie américaine écrite par Michael Tolkin, diffusée sur Paramount + depuis le 28 avril aux Etats-Unis et qui sera présentée en France lors de la prochaine édition du Festival TV de Monte-Carlo, suit la gestation et la production du film culte Le Parrain. Les 10 épisodes racontent comment le best-seller de Mario Puzo est devenu un long-métrage grâce au producteur Albert S.Ruddy (Miles Teller), au patron de la Paramount de l’époque Robert Evans (Matthew Goode) et au cinéaste Francis Ford Coppola (Dan Fogler). La minisérie relate aussi comment le chef de la mafia Joe Colombo (Giovanni Ribisi), préoccupé par le fait que Le Parrain donne une mauvaise image stéréotypée des Italo-Américains, est venu perturber leurs plans. La bande-annonce de cette minisérie, dont 20 Minutes n’a pas encore vu les épisodes, promet une plongée dans l’industrie hollywoodienne des années 1970, à l’aube d’une nouvelle ère de l’art cinématographique, celle des blockbusters dont Le Parrain marqua un tournant en 1972, en révolutionnant la distribution des films en salle.

« Hollywood », une vision fantasmée et inclusive de l’usine à rêves

Sexe, mensonges, gigolos et quelques vérités… Dans Hollywood, minisérie en 7 épisodes disponible sur Netflix, Ryan Murphy (Glee, American Horror Story) et Ian Brennan (The Politician, Scream Queens) revisitent l’âge d’or du cinéma hollywoodien en présentant une usine à rêves plus inclusive, plus ouverte et plus représentative dès l’après-guerre. Hollywood suit les aventures de Jack Castello (David Corenswet), jeune vétéran qui rêve de devenir acteur et joue les gigolos pour gagner sa vie. Ce personnage est fictif, tout comme une bonne partie du groupe qui aspire à percer dans le showbiz : le scénariste Afro-américain Archie Coleman (Jeremy Pope), le réalisateur d’origine malgache Raymond Ainsley (Darren Criss) ou encore Camille Washington (Laura Harrier), personnage fictif inspiré des actrices Lena Horne et Dorothy Dandridge, première Afro-américaine nommée aux Oscars de la meilleure actrice. Avec son Hollywood fantasmé, Ryan Murphy, corrige l’histoire d’une industrie qui laisse encore trop peu de place aux minorités.

« The Deuce » ou l’essor de l’industrie pornographique

Les dessous de l’essor de l’industrie pornographique. The Deuce, série imaginée par George Pelecanos et David Simon, les créateurs de The Wire, relate comment l’explosion du X dans le New York des années 1970 va dynamiter le quotidien des prostituées, des mafieux et des flics. Tout commence sur la Deuce, cette 42e Rue, épicentre du stupre new-yorkais des Seventies, où se concentraient prostituées, maquereaux et dealers et magasins spécialisés où un autre cinéma se vend sous le manteau. La série raconte comment certaines prostituées comme Candy/Eileen (Maggie Gyllenhaal) passaient du bitume aux studios miteux où se tournent les premiers films pour adultes en super-8. Les prémisses d’une industrie florissante… Aux premières loges de cette révolution culturelle, des frères jumeaux propriétaires de bars servant de couverture aux mafieux du coin, Vincent et Frankie Martino (James Franco). Cinq ans plus tard, la saison 2 montre Eileen reconnue pour la réalisation de films à prétention artistique, dotés d’un scénario. La troisième et dernière salve d’épisodes, sept ans plus tard, montre comment le milieu pornographique se métamorphose au gré des évolutions technologiques (minicaméscopes, lecteurs cassettes…). Une critique acide de la société de consommation américaine, qui ne tombe jamais dans le racolage, disponible sur OCS.

« Losing Alice » analyse les liens entre désir et création

Un thriller psychologique et une plongée dans les coulisses du cinéma. La série israélienne Losing Alice, disponible sur Apple TV+, met en scène Alice Ginor (Ayelet Zurer, vue dans Daredevil), réalisatrice en panne d’inspiration, mère de trois filles, qui forme un couple star du cinéma hollywoodien, avec son mari, David (Gal Toren), un acteur populaire. Alors qu’elle prend un train de banlieue près de Tel-Aviv, Alice fait la rencontre Sophie Marciano (Lihi Kornowski), une jeune autrice et admiratrice de 24 ans, qui lui rend un scénario. La jolie et énigmatique scénariste va peu à peu s’immiscer dans la vie du couple : Alice noue une amitié toxique avec la jeune autrice et se lance dans l’adaptation chaotique de son scénario. David est séduit par le charisme de la jeune femme et la promesse d’un rôle qui pourrait relancer sa carrière. Mais qui est vraiment Sophie ? Son manuscrit est-il pure fiction ou autobiographique ? Alice se lance corps et âme dans la préparation du long métrage. Au risque de s’y perdre comme l’annonce le titre ? Une réinterprétation du mythe de Faust de Goethe qui analyse les liens entre désir et création.