ARMEE« Sentinelles », une passionnante plongée au cœur de l’opération Barkhane

« Sentinelles », une passionnante plongée au cœur de l’opération Barkhane

ARMEEOCS diffuse ce mardi, « Sentinelles », une série qui nous emmène au cœur d’une section de combat au Mali
Anne Demoulin

Anne Demoulin

L'essentiel

  • Sentinelles, série créée par Thibault Valetoux (Totems) et Frédéric Krivine (Un village français) est diffusée ce mardi à 20h40 sur OCS City.
  • Cette fiction en 7 épisodes suit une section de combat déployée dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali.
  • Une série qui pose la question de l’engagement, des jeunes soldats sur le terrain, et des forces françaises au Sahel.

Que peut l’armée française contre le terrorisme islamique au Mali ? Projetée en avant-première au Festival Séries Mania, la nouvelle série d’ OCS, Sentinelles, diffusée ce mardi à 20h40 sur OCS Max, nous embarque dans la région de Mopti au Mali au sein d’une section de jeunes soldats déployée dans le cadre de l’ opération Barkhane. Les 7 épisodes de cette série, créée par Thibault Valetoux (Totems) et Frédéric Krivine (Un village français) et réalisés par Jean-Philippe Amar (Engrenages), ont pour ambition de mettre en scène le quotidien de ces jeunes soldats français tout en interrogeant les tenants et les aboutissants de la guerre au Sahel.

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L’idée de la série est née à l’été 2015 lorsque Thibault Valetoux passe devant un bistrot où de jeunes soldats en uniforme buvaient une bière. « Je me suis dit qu’ils me ressemblaient puisqu’ils buvaient des bières et en même temps, pas tant que ça parce qu’ils avaient fait des choix de vie différents des miens. C’est devenu l’envie de faire une série sur un groupe de jeunes engagés dans l’armée, qui se retrouvent aux prises avec les conséquences de leur choix », explique le scénariste.

Le portrait d’une jeunesse qui s’est engagée dans l’Armée

Dans Sentinelles, Pauline Parigot (Les Revenants) campe la lieutenante Anaïs Collet, un rare exemple d'officier féminin de l’armée de Terre à la tête d’une section de combat. Sous ses ordres, Julien Ravalet (Louis Peres, vu dans Germinal et Mental), tête brûlée écrasée par la figure écrasante d’un père général plusieurs fois décoré, Mendy Martial (Birane Ba, artiste auxiliaire à la Comédie-Française depuis septembre 2018), jeune caporal idéaliste, noir et musulman dont les convictions vont se heurter à la réalité du terrain, et Djibril Saadi, engagé par désœuvrement à la suite des attentats du bataclan, commis au nom d’un islam qui n’est pas le sien. La section est sous la responsabilité du capitaine Philippe Lefort (Yannick Choirat, vu dans Victor Hugo, ennemi d'Etat), officier profondément humain, vétéran de l’Afghanistan, sans cesse tiraillé entre ses missions et sa morale. « Il y a autant de raisons de s’engager que de soldats », commente Thibault Valetoux.

Une situation géopolitique inextricable

Sentinelles s’ouvre sur une embuscade aux conséquences dramatiques, qui ravive les tensions entre les militaires et la population malienne qui accepte de moins en moins la présence française. « Il a une question autour du postcolonialisme, qu’est qu’on fout là-bas au Mali ? Quand j’ai rejoint ce projet, je n’avais pas de réponse, mais c’est une vraie question », explique Frédéric Krivine. Au cours de ses recherches pour la série, il découvre « une apparente accumulation de succès », relayée dans les médias. « Les images ne montraient pas des succès, mais la vie quotidienne des soldats quand il fait chaud, pas exactement des grandes victoires contre le djihadisme », souligne-t-il.

Et le scénariste de partager son analyse : « Ma conviction, qui s’est faite et qu’on partage avec Thibault, c’était qu’il fallait y aller en 2013, il n’y avait pas de choix. Mais aujourd’hui, il n’y a plus aucune chance de faire une action qui soit réellement bénéfique ni pour la France, parce qu’on ne protège absolument pas du terrorisme en métropole par cette action Barkhane, ni pour le Mali malheureusement. Les problèmes majeurs de la population malienne peuvent être liés aux djihadistes, mais fondamentalement, l’État malien qui n’arrive pas à jouer son rôle. […] La population voit qu’il y a l’armée française qui est là et qui ne résout rien des problèmes qu’ils ont au quotidien et même pas les problèmes avec le djihadisme. Du coup, c’est une impasse qui ne peut que durer. Les Américains ont rencontré à peu près dans un pays très différent, l’Afghanistan, à peu près la même situation. […] Le coup d’État et cette junte donnent à la France une porte de sortie formidable. »

« Il y a les séries dans lesquelles le public s’identifie à des gens qui vont résoudre en gros les problèmes du monde et des leurs, et des séries qui identifient des gens qui ne vont pas vraiment résoudre les problèmes, mais vont comprendre qu’ils ne peuvent pas. Dans ces deux familles dramatiques, on est clairement dans la deux », conclut Frédéric Krivine.