GENERATION« Hashtag Boomer », la série où les millenials font la leçon aux boomers

« Hashtag Boomer » : Une héritière de « Friends » où les millenials font la leçon aux boomers

GENERATION« Hashtag Boomer » suit une bande de trentenaires et leurs déboires avec leurs boomers de parents
Anne Demoulin

Anne Demoulin

L'essentiel

  • La nouvelle série OCS Signature Hashtag Boomer débarque ce jeudi à 20h40 sur OCS Max.
  • Cette comédie en huit épisodes suit une bande de trentenaires et leurs déboires avec leurs boomers de parents
  • La série explore la fracture numérique et culturelle des générations avec autant d’humour que de tendresse.

Quatre trentenaires, leurs parents, une révolution numérique et les aléas de la vie à surmonter… Hashtag Boomer, comédie en huit épisodes créée et réalisée par Constance Maillet et diffusée ce jeudi à 20h40 sur OCS Max, explore les relations parents-enfants à l’âge adulte entre millenials et boomers. A l’origine du projet ? « Cette inversion de la transmission à la suite de la révolution numérique », résume Constance Maillet à 20 Minutes lors de la dernière édition du Festival de la Fiction TV de La Rochelle où la série, produite par Alexandra Crucq et Maïtena Biraben pour Mesdames Productions, a été présentée.

A la manière de Friends, Hashtag Boomer suit une bande d’amis trentenaires très soudés : Dany (Manon Hazem, vue dans Un homme d’honneur), Raoul (Jules Sagot, vu dans Le Bureau des légendes), Margot (Allison Chassagne, vue dans Irresponsable) et Hassan (Bellamine Abdelmalek, vu dans Hippocrate). « Le groupe est un personnage à part entière. Ils sont bienveillants et très cools les uns avec les autres, parce qu’ils ne sont pas en concurrence. C’était important pour qu’ils puissent tous exploser dans leurs bizarreries », souligne la créatrice.

« On parlait tout le temps de nos parents »

« Constance Maillet est ma meilleure amie et ce projet est né dans mon canapé », revendique fièrement Manon Azem. « On s’est rendu compte qu’on parlait tout le temps de nos parents. On s’est dit qu’on devrait peut-être faire une série là-dessus », poursuit Constance Maillet.

Dany, jeune bisexuelle au caractère bien trempé, essaye de s’émanciper de la relation fusionnelle qu’elle entretient avec sa mère, Christiane (Christine Citti). Femme très libre sexuellement, Christiane a fait son bébé toute seule. Dany est sa raison de vivre jusqu’au jour où sa fille lui fait découvrir Adopte un mec. Alors que Christiane redécouvre sa féminité, Dany décide d’en savoir plus sur son géniteur et ses origines.

« Un schéma familial chaotique »

Hassan, jeune franco-algérien, doit apprendre à gérer sa future paternité, sans reproduire le modèle parental. « Il est terrifié à cette idée parce qu’il a un schéma familial chaotique », explique Bellamine Abdelmalek. Son père André (Olivier Marchal), un mangeur de viande qui ne pige rien au monde post-MeToo, et sa mère (Noor) sont incapables de rester dans la même pièce depuis leur séparation il y a dix-huit ans. « Il a peur de reproduire ce qu’il a vécu en tant qu’enfant », résume l’acteur.

Margot vit encore chez ses parents. « Margot gère le karaoké de son père dans le 20e. Elle s’occupe beaucoup des autres et s’oublie un petit peu », résume Allison Chassagne. Sa mère Laurence (Laurence Bibot), obsédée par la dangerosité des ondes, s’oppose farouchement à la révolution numérique, son père Marc (Grégoire Oestermann) est bipolaire. En plus de la dépression de son père, Margot va devoir affronter son problème : l’anorgasmie.

« Cette liberté absolue des années 1980 »

Si Raoul, le colocataire de Dany, s’habille au rayon femme, il aime pourtant les femmes. Pour apprivoiser pleinement sa féminité, il va devoir régler ses comptes avec la femme de sa vie, sa mère Amanda Lear (Amanda Lear, dans son propre rôle) dont il est l’enfant caché. « J’ai tout de suite Amanda Lear en tête. Dans mon adolescence, avec Queen of Chinatown, c’était pour moi une icône absolue. Elle représente aussi pour moi cette liberté absolue des années 1980 du Palace, le fantasme de ces années-là », explique Constance Maillet.

La série brise le 4e mur pour matérialiser la fracture numérique entre millenials et boomers avec des tutos hilarants où l’on explique aux vieux Tinder, TikTok, Uber ou les fake news. « Cette génération ne transmet pas que les nouvelles technologies mais aussi plein de valeurs », souligne la productrice Alexandra Crucq. Et c’est précisément là que Hashtag Boomer révèle toute sa pertinence.

« Les boomers dédramatisent beaucoup notre monde oppressant »

« L’écriture de Constance, tellement précise, a changé mon regard sur les trentenaires. Sur le papier, on riait comme des malades. En images, il y a une sorte de mélancolie qui raconte comme cette génération est grave », confie la productrice Maïtena Biraben.

« J’ai une image de la génération des boomers extrêmement libres. Ils ont pris des drogues, fait la fête, ont vécu l’extraordinaire euphorie des années 1980. On se retrouve au même âge qu’eux devant des images du réchauffement climatique », estime Constance Maillet. Et de conclure : « On n’a pas du tout le même niveau de conscience et de pression. C’est quelque chose qu’on peut jalouser, mais qui est très frais aussi. Cette génération de boomers nous apporte un vent de fraîcheur. Ils dédramatisent beaucoup notre monde oppressant. »