TRASHComment «Fleabag» coche à la perfection toutes les cases de la romance

«Fleabag»: Comment la série coche à la perfection toutes les cases de la romance

TRASHLa géniale série britannique est de retour ce vendredi sur Amazon Prime Video
Phoebe Waller-Bridge dans la saison 2 de «Fleabag»
Phoebe Waller-Bridge dans la saison 2 de «Fleabag» - IMDB / AMAZON
Laure Beaudonnet

L.Be.

L'essentiel

  • La saison 2 de la géniale série britannique Fleabag est diffusée ce vendredi sur Amazon Prime Video.
  • Fleabag y tombe amoureuse d’un prêtre, joué par Andrew Scott, qui éprouve aussi des sentiments pour elle.
  • Phoebe Waller-Bridge s’attaque au tabou ultime pour en faire une romance touchante et particulièrement réussie.

Arrêtez tout ! Vous pouvez même annuler votre rendez-vous galant : Fleabag, la géniale série signée Phoebe Waller-Bridge (devant et derrière la caméra), est de retour ce vendredi sur Amazon Prime Vidéo pour une ultime saison. Au terme de ces 12 épisodes, la trentenaire autodestructrice abandonne le petit écran, au grand désespoir des adeptes d’humour noir (sa plume corrosive part du côté de James Bond).

En saison 1, la jeune femme sombrait dans la dépression après la disparition de sa meilleure amie. En saison 2, elle se fait un petit kif en s’offrant une vraie romance pour oublier la déprime. Tout ce que touche Phoebe Waller-Bridge, elle le réussit. Ici, elle s’amuse avec les codes du genre pour servir un drame résolument désespéré et parfaitement romantique. On fait le point sur la recette de la Britannique la plus trash du petit écran anglais.

ATTENTION SPOILERS

Un amour impossible

Qui dit obstacle dit désir. Une histoire d’amour digne de ce nom ne peut pas faire l’impasse sur une dose d’obstacles et la saison 2 de Fleabag ne déroge pas à la règle. La série ajoute même une petite touche d’impertinence à son histoire en se payant le tabou ultime : détourner un homme d’église du droit chemin. Le prêtre (Andrew Scott), qui doit marier le père de Fleabag avec sa belle-mère, une plasticienne hystéro et revancharde, rencontre la trentenaire dans un dîner de famille.

Attirée par l’interdit (et son physique), l’héroïne passe six épisodes à tenter de séduire ce curé ultra-sexy et rock’n’roll (il a toujours de quoi boire un petit apéro). Si l’intrigue peut paraître caricaturale à première vue, elle se révèle beaucoup plus sensible que sur le papier. L’interdit nourrit une tension charnelle dangereuse entre les deux personnages, rattrapés par leurs vieux démons. Le duo est électrique et surtout déchirant. Phoebe Waller-Bridge a tout compris.

Un humour incisif et trash

Fleabag ne serait pas Fleabag sans son humour noir et son ton caustique. Avec la saison 2, Phoebe Waller-Bridge fait un pas de plus dans le trash, utilisant le tabou comme levier comique (et romantique). L’héroïne parfaitement déjantée est secondée par ce nouveau personnage qui modernise la figure du prêtre. La série s’amuse avec la morale et chatouille par la même occasion la susceptibilité cléricale. Phoebe Waller-Bridge ose tout, même coucher avec un homme d’église (il s’agit de fiction, rassurez-vous).

Le goût de l’aparté

Un regard complice, un sourire entendu, l’héroïne multiplie les apartés face caméra et les clins d’œil au téléspectateur. Le procédé du « quatrième mur » est une ancienne convention théâtrale souvent empruntée dans le cinéma. Ces dernières années, plusieurs films d’amour en ont fait un gimmick narratif comme Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et High Fidelity.

Dans Fleabag, ces parenthèses intimes disent quelque chose des fêlures et des secrets de la jeune femme. Elle en profite souvent pour rire avec le public et le prendre à partie dans un conflit familial. Mais cette connivence lui sert bien souvent à laisser apparaître son visage authentique : une femme douloureuse et triste. Le petit écran va se retrouver bien seul sans Fleabag.