TACTIQUELes leçons à tirer après la Bérézina de Winterfell selon les historiens

«Game of Thrones»: Les conseils stratégiques d’historiens après la Bérézina de Winterfell

TACTIQUEDes historiens font le bilan de la bataille de Winterfell et livrent leurs conseils en stratégie militaire avant l’affrontement final contre Cersei…
Missandei (Nathalie Emmanuel), Daenerys (Emilia Clarke) et Conleth Hill (Lord Varys) dans l’épisode 4 de la saison 8 de «Game of Thrones».
Missandei (Nathalie Emmanuel), Daenerys (Emilia Clarke) et Conleth Hill (Lord Varys) dans l’épisode 4 de la saison 8 de «Game of Thrones».  - HBO
Anne Demoulin

Anne Demoulin

L'essentiel

  • OCS diffuse dans la nuit de dimanche à lundi en simultané avec les Etats-Unis l’épisode 4 de l’ultime saison de Game of Thrones.
  • De nombreux historiens ont critiqué l’absence de stratégie militaire dans la bataille de Winterfell, qui s’est déroulée dans l’épisode 3 face au Roi de la nuit.
  • Alors que le teaser de l’épisode 4 promet « la dernière guerre » face à Cersei, 20 Minutes a demandé à un spécialiste de la Première guerre mondiale et une experte en histoire ancienne de faire le bilan de la dernière bataille et de donner leurs recommandations tactiques pour l’affrontement final.

Attention, cet article contient des spoilers concernant la saison 8 de Game of Thrones.

Quelle Longue nuit ! La bataille de Winterfell, qui opposait les vivants à l’armée des morts du Roi de la nuit dans l’épisode 3 de la saison 8 de Game of Thrones, a tenu ses promesses en termes de rythme et de tension. Dans cet épisode homérique et sombre, nos héros ont cependant frôlé la Bérézina. L’analyse et les conseils tactiques d’historiens avant l’ultime affrontement contre Cersei.

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Une tactique militaire désastreuse dans l’épisode 3

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« L’épisode 3 n’a pas beaucoup de sens sur le plan de l’affrontement militaire », juge, amusé, l’historien André Loez, spécialiste de la Première Guerre mondiale et animateur du podcast Paroles d’histoire.

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Une idée lumineuse visuellement, mais pas brillante sur le plan tactique. La cavalerie des Dothraki a été envoyée au casse-pipe et réduite à néant. « La charge de la cavalerie Dothraki est inconcevable. On ne charge pas dans le noir sans reconnaissance préalable », souligne l’expert. « La cavalerie légère sert normalement à harceler les flancs des troupes ennemis », renchérit l’historienne Aurélie Paci, spécialiste en histoire ancienne et vice-présidente de La Garde de Nuit, site francophone dédié au Trône de fer.

Autres cruelles erreurs : « La présence d’armes de siège devant le fossé de protection », et le positionnement des Immaculés, « l’équivalent des phalanges hoplitiques dans la Grèce ancienne, précise l’experte, devant le fossé ». Les Dothrakis et les Immaculés ont été sacrifiés inutilement. « Cela en dit long sur les créateurs blancs de la série qui ont envoyé à une mort certaine des auxiliaires basanés sans trop de remords, a souligné la presse américaine », rappelle l’historien.

Ralentir l’adversaire

Les troupes nordiennes, dirigées par Brienne, et celles des sauvageons, menées par Tormund auraient dû être « placées sur les remparts », poursuit la spécialiste en histoire ancienne. Et d’ajouter : « Choisir des archers comme garde rapprochée de Bran était un clin d’œil symbolique au fait que Theon est un bon archer. Mais ce n’était pas efficient. »

Quelle aurait été la bonne stratégie ? « Lorsqu’un adversaire est supérieur numériquement, pour le vaincre sur le champ de bataille, il faut le ralentir », recommande le spécialiste. Nos héros auraient dû creuser « plusieurs lignes de tranchées » et « neutraliser l’ennemi à l’aide de leurs forces aériennes, les dragons ».

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Les conseils stratégiques pour l’affrontement contre Cersei

La bataille de Winterfell a donc considérablement réduit les troupes de Daenerys. Dans l’épisode 4, qui sera diffusé à l'heure US dans la nuit de dimanche à lundi à 3 heures du matin et rediffusé ce lundi à 21 heures sur OCS, Cersei se retrouve numériquement en position de force avec la Compagnie dorée, l’armée royale.

Rien n’est perdu cependant pour les ennemis de la reine des Sept couronnes. « Les deux dragons constituent un avantage considérable », se réjouit l’historienne. « Cette force aérienne doit être mieux utilisée », insiste l’historien. En cas de bataille navale – peu probable selon nos experts –, Drogon et Rhaegal permettraient de prendre le dessus. « Les navires sont particulièrement vulnérables au feu des dragons mais Euron est plein d’habileté et échappera certainement à ce piège », analyse l’expert.

La Corneille à trois yeux d’appât à atout ?

A en croire le teaser de l’épisode 4, Daenerys pourra compter sur la flotte de Yara Greyjoy. Il est difficile de croire que des forces armées des cités libres d’Essos, menées par Daario Naharis se joignent à la dernière bataille : « Euron aurait repéré leur mouvement en allant recruter la Compagnie Dorée dans la Baie des Dragons », note l’experte. Sur quels renforts peut-elle compter ? « Peut-être du côté du Val d’Arryn et des Tully. On ne sait pas trop où ces derniers en sont », rappelle encore Aurélie Paci.

Les adversaires de Cersei possèdent un autre atout : « Un personnage omniscient ! On l’a vu pendant la bataille de Winterfell, Bran, en corbeau, peut faire des repérages dans les lignes ennemies. Au lieu d’utiliser la Corneille à trois yeux comme un appât, il faut en faire un atout », estime l’historien.

Dilemme

Dans le teaser de l’épisode 4, Cersei contemple avec un sourire de satisfaction non dissimulé ce qui semble être la populace de Port Réal se réfugier au Donjon Rouge, le palais royal fortifié. Un acte de mansuétude ? La reine va probablement se servir de ces roturiers comme d’un bouclier humain. « Cersei ressemble de plus en plus au Roi Fou », remarque l’historienne.

Avec ses dragons, Daenerys se trouvera face à un dilemme : massacrer des innocents ou renoncer au trône. « Ce n’est pas surprenant des créateurs de Game of Thrones. Le trône se gagne-t-il à tout prix ? Par tous les moyens ? La série pose la question de la légitimité du pouvoir. Qui a les capacités d’exercer le pouvoir ? », conclut l’historien.