«Game of Thrones», l'épisode qui a changé ma vie: «La miséricorde de la mère» a tué mes illusions
OH MON GOT•On a (presque) tous un épisode de la saga qui a bouleversé notre existence. La rédaction de « 20 Minutes » témoignePierre Cloix
L'essentiel
- «Game of Thrones » s’achève avec une saison 8 très attendue par des centaines de millions de fans.
- La série a eu un retentissement mondial mais aussi des impacts pour chaque spectateur.
- Les journalistes de « 20 Minutes » racontent quel épisode a bouleversé leur vie, et pourquoi. Aujourd’hui, on vous parle de « La Miséricorde de la Mère ».
«Je me souviens, c’était un lundi, il y avait cet épisode de Game of Thrones… » Combien de souvenirs sont rattachés à un moment précis de la saga de HBO ? Multipliez les centaines de millions de fans par les 67 (bientôt 73) épisodes de la série et vous aurez une vague idée.
Phénomène culturel à l’impact mondial, Game of Thrones a aussi eu des répercussions sur les vies de chaque fan. Durant la diffusion de la saison 8 de la série, la rédaction de 20 Minutes se livre. Chaque jour, l’un(e) d’entre nous raconte comment un épisode a changé sa vie.
Aujourd’hui, je vous raconte comment La miséricorde de la mère a tué toutes mes illusions sur la nature humaine, et ma capacité à endurer des émotions fortes.
Vous voyez votre pote qui n’a jamais regardé Game of Thrones, et qui fait preuve d’un certain dédain à l’égard de la série ? C’était moi. Mais voilà, quand j’ai fini mes études, en 2017, il y avait une chose que je n’avais pas nécessairement anticipée et qui m’a fourni une dose non négligeable de temps libre : le chômage. A moi les longues après-midi, l’ennui et le désœuvrement. Et comme cela coïncidait avec la sortie de la saison 7 de Game of Thrones, j’ai plongé.
Certains y verront un sacrilège, mais j’ai regardé la saison 7 avant d’avoir vu les précédentes. Une vidéo récap ou deux sur Youtube feront l’affaire, pensais-je à l’époque (quelle erreur). Au bout de trois épisodes, et sans même tout comprendre, j’étais acquis à la cause. J’allais tout reprendre depuis le début. S’en est alors suivi un binge-watching intense. N’ayons pas peur des mots, je me suis « farci » les sept saisons en deux semaines. J’ai fait le calcul, ça fait 4,47 épisodes par jour (je vous avais dit, le chômage.)
Saison 5, épisode 10
Dans ce contexte, pour moi, la notion « d’épisode » est toute relative. GoT et moi, c’est une relation courte et intense plutôt qu’une histoire d’amour sur plusieurs années. Mais dans ce flux continu de trahisons, de complots et de dragons, il y a un moment où j’en ai pris plein le carafon : le dernier épisode de la saison 5. Pour ceux qui ne se souviennent pas, il s’agit de l’épisode où Cersei est contrainte à effectuer une « marche de la honte » et où Jon Snow meurt, tout simplement.
Lorsque le générique se lance sur mon ordinateur portable, en ce quelconque après-midi de septembre, je suis loin de m’attendre à une telle épreuve émotionnelle. Pourtant j’avais un « avantage », je savais qu’à un moment où un autre, Jean-Neige allait nous quitter : pas que je me sois vraiment fait spoiler, disons juste que plus de deux ans après la diffusion originale, certains événements répondent plus du domaine public que d’autre chose.
Pour des raisons de temps, et parce que cet article est déjà bien trop long, on passera sur les péripéties de cet épisode : la prise de Winterfell, Daenerys face aux Dothrakis, la perte de la vue d’Arya et même la poignante (et éprouvante) marche de la honte de Cersei. On en est donc à ce moment où l’on a de l’empathie pour un personnage détestable, quand La Miséricorde de la Mère abat sa dernière carte…
Ça se fait pas
Je vous l’ai déjà dit, au moment du visionnage je savais déjà que Jon Snow allait mourir. Ce que je ne savais pas c’était quand, et comment. Déjà, le bougre fait franchement de la peine quand il regarde partir Sam et Vère pour Villevieille, mais ce qui suit est triste à mourir (clin d’œil).
Les hommes de la Garde de Nuit le préviennent : ils ont capturé un sauvageon qui sait où se trouve son oncle, Benjen Stark (extrêmement stylé, soit dit en passant). Sauf qu’après avoir écarté ses camarades, pas la moindre trace de tonton, juste un panneau où est inscrit le mot « traître ». Boum. S’en suit alors une scène digne d’une tragédie romaine : l’un après l’autre ils poignardent le lord commandant, « pour la Garde », apparemment. Surtout parce que ces messieurs étaient plutôt du genre discriminant envers les Sauvageons, en vérité.
Tuer le père
A cet instant, j’avais déjà grommelé quelques jurons du genre « ah, les bâtards » (re-clin d’œil), mais j’étais sur le point de prendre un KO technique. Voilà qu’Olly, le protégé de Jon Snow, le petit frère/fils spirituel, nous fait une Brutus sur César. C’est trop pour l’héritier du trône, c’est trop pour moi : ce coup de poignard aura presque autant traversé mon cœur que le sien. Et, alors que je voyais le sang de Jon mouiller la neige de Châteaunoir, je perdais toute foi en l’humanité.
Finalement, je n’étais pas mécontent d’avoir commencé par la fin et de savoir que notre brave King of the North finirait par s’en sortir. J’aurais eu du mal à attendre un an (la saison suivante) en pensant que l’une des séries les plus prenantes de l’histoire de la télévision avait assassiné son dernier garant d’une certaine idée de l’héroïsme.