VIDEO. Séries (Ados) Mania: Les «teen shows» d'aujourd'hui sont devenus adultes et responsables
FESTIVAL•A l’occasion des 25 ans d'« Angela, 15 ans » et d’une conférence dédiée à Séries Mania, « 20 Minutes » revisite la série adolescente, son âge d’or, ses auteurs, son avenirVincent Jule
L'essentiel
- La disparition de Luke Perry, à 52 ans, a provoqué une véritable onde de choc, et rappelé au monde l’importance des séries adolescentes, dont il était l’une des icônes.
- Souvent déconsidérés, rarement analysés et souvent relayés au rang de plaisirs coupables, les teen shows connaissent un regain d’intérêt avec le phénomène Riverdale et plusieurs reboots ou revivals de classiques.
- 20 Minutes consacre une série d’articles au phénomène des teen shows, et s’attarde aujourd’hui sur l’avenir des séries adolescentes.
Au lancement de Riverdale début 2017, 20 Minutes écrivait que la série marquait le retour du vrai teen show. Comme s’ils avaient disparu des écrans. Et force est de constater qu’après l'âge d'or des années 1990-2000, la série ado s’est faite plus rare, avec peut-être Gossip Girl comme dernier présentant. Or, la série adolescente n’avait pas disparu, mais plutôt « grandi ». En échangeant le petit écran pour le grand et pour les sagas Young Adult telles que Twilight et Hunger Games, mais aussi en quittant les couloirs du lycée pour des univers fantastiques, futuristes, super-héroïques. Enfin, les héros ados avaient eux-mêmes grandi.
La fin de l’innocence
Il suffit de regarder les séries programmées sur la CW, la chaîne historique des ados et héritière de la WB : Arrow, Flash, Supernatural, iZombie ou encore Jane the Virgin et Crazy Ex-Girlfirend, leurs héros et héroïnes sont tous de jeunes adultes. Dernier exemple en date avec le reboot de Roswell, où les personnages, lycéens dans l’original, ont maintenant dix ans de plus.
aMême quand les séries mettent encore en scène des ados, le temps de l’innocence semble révolu, «la fête est finie ». C’est le cas de 13 Reasons Why sur Netflix, teen show presque nostalgique dans son esthétique et son dispositif (les fameuses K7 audio), mais qui regarde des sujets graves comme le harcèlement, le viol et le suicide en face. Jusqu’à montrer un suicide à l’écran et à créer émoi et polémique. Elle n’est pas la seule série ado à se faire plus grave, plus violente, et peut-être plus adaptée à l’époque, et plus concernée.
Des valeurs et des diffuseurs
L’inédite Sweet/Vicious, sur MTV, raconte comment deux jeunes femmes, l’une membre d’une sororité et l’autre rebelle et cynique, se transforment la nuit en justicières pour lutter contre les violeurs et par extension la culture du viol. Mais littéralement, elles tapent du mec, de l’agresseur, comme si c’était bien gentil de discuter, mais qu’il fallait passer à l’acte pour que le message passe enfin.
Sex Education choisit la méthode douce mais porte le même message. Cette série Netflix semble d’ailleurs tout droit échappée des années 1990, parfait complément à Dawson, Angela, 15 ans ou Freaks and Geeks, mais qui aurait tout compris aux questions de représentation, d’inclusivité, de consentement ou de féminisme. Riverdale, Sabrina, 13 Reasons Why, You, voire Stranger Things… Les ados ont en fait trouvé refuge sur les nouvelles plates-formes telles que Netflix, qui a fait le même travail sur les teen shows que sur les comédies romantiques, aujourd’hui absentes du grand écran. Le succès de Skam France sur le site France tv slash et sur les réseaux sociaux montre que la révolution est également formelle, avec de nouveaux modes de diffusion. Et qu’un teen show français est possible.