Séries Mania: Le «naturel» et «l’humilité» d’Uma Thurman ravissent le cœur des festivaliers
MASTERCLASS•Invitée d’honneur du festival Séries Mania, Uma Thurman, venue présenter sa nouvelle série Netflix, « Chambers », un drame surnaturel sur une transplantation cardiaque, a ravi le cœur des festivaliers…Anne Demoulin
L'essentiel
- Uma Thurman a passé quelques heures à Lille ce mardi.
- L’actrice américaine a présenté sa nouvelle série Chambers, en compétition officielle à Séries Mania, un drame surnaturel sur une transplantation cardiaque, qui sera disponible sur Netflix le 26 avril.
- La star a aussi rencontré les festivaliers lors d’une master class, animée par Olivier Joyard.
Une journée bien remplie et un public conquis ! La star américaine Uma Thurman, invitée d’honneur du festival Séries Mania, a passé quelques heures à Lille afin de présenter en avant-première mondiale la nouvelle série de Netflix, Chambers. Après une série d’interviews et un bain de foule improvisé, la star américaine a rencontré ses fans lors d’une masterclass. La vedette a charmé le public grâce à son humour et son humilité. Morceaux choisis.
Une petite fille qui manque de confiance en elle
Devant une salle comble, Uma Thurman raconte comment est née sa vocation : « Ma grand-mère paternelle est décédée quand j’avais trois ans. J’ai grandi en découvrant qui elle était et à quel point elle aimait le théâtre », a-t-elle confié. Enfant, Uma Thurman trouve du réconfort dans les salles de théâtre. « J’étais dyslexique, et je n’ai pas vraiment su lire avant l’âge de 9 ans, ça m’a fait sentir peu sûre de moi », explique la star. « Je crois que j’ai dit à ma mère que je voulais devenir actrice vers l’âge de 12 ans. Elle m’a répondu : “Bon, tout le monde le veut” », poursuit la comédienne, devant une salle hilare.
Un premier film avec un « génie »
L’actrice a commencé les castings à l’âge de 16 ans et n’a jamais arrêté de travailler depuis. « Quand Terry Gilliam m’a castée pour mon premier film (Le baron de Münchhausen), ça a été un véritable tournant dans ma vie et c’est là que j’ai compris que je voulais faire cela toute ma vie », raconte Uma Thurman, et d’expliquer qu’elle avait vu le film Brazil avec son frère et qu’elle trouvait que le réalisateur était « un génie ». Elle se fait connaître du grand public avec Les Liaisons dangereuses : « C’était dingue de travailler à l’âge de 18 ans avec Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer et un jeune Keanu Reeves. Non, nous n’avons pas eu d’histoire d’amour », relate-t-elle, avec, une fois encore, une touche d’humour.
Une danse dans une scène culte
« Je souris rien qu’à entendre les dialogues de Quentin et voir sa créativité. Il n’y a personne comme lui », déclare-t-elle après la diffusion de quelques extraits de Pulp Fiction et Kill Bill. « J’ai eu la chance de danser deux fois avec John Travolta dans ma carrière », rappelle-t-elle. « J’étais plus effrayée de danser que tout autre chose, sur Pulp Fiction. J’avais peur de paraître grande et maladroite. Mais quand j’ai commencé à danser, je ne voulais plus m’arrêter. Et Quentin Tarantino dansait derrière la caméra », a-t-elle confié.
Une transformation physique
Pour Kill Bill, l’actrice a « beaucoup pensé à Clint Eastwood et à ses incroyables performances. Il peut se contenter d’un seul mot dans un film ». « Je me suis entraînée intensément pour Kill Bill », a-t-elle rappelé. L’actrice venait de mettre au monde son second enfant : « J’ai tendance à beaucoup grossir quand je suis enceinte. Que je mange des brocolis ou des glaces, c’est la même chose », a-t-elle encore confié. « Kill Bill a changé ma vie de maintes façons. Je me suis toujours vu comme une empotée, jamais comme quelqu’un de physique », a-t-elle déclaré. Les deux volets de Kill Bill ont changé la donne.
Une fan de télévision
La star est ensuite revenue sur son expérience à la télévision dans la série Smash, qui suit un groupe de personnages qui tente de monter une comédie musicale sur Marilyn Monroe à Broadway. « Je n’ai jamais été une bonne danseuse, je confonds toujours ma gauche et ma droite », a-t-elle commenté.
« Je regardais énormément la télévision quand j’étais petite et mon père venait et touchait la TV pour voir si elle était chaude, et quand c’était le cas, j’allais avoir quelques problèmes », a-t-elle raconté. Aujourd’hui, son fils devenu son « partenaire de télévision depuis environ six ans ».
Sur la série The Slap, elle explique : « Il y a beaucoup de facteurs qui vont déterminer le choix d’un rôle, mais c’est une combinaison, le rôle vous choisit autant que l’on choisit le rôle ». « Je suis très enthousiaste quand je travaille sur un projet. Je ne peux pas dire que j’aime plus la comédie ou le drame », raconte-t-elle encore.
Une femme à Hollywood
L’actrice a évoqué l’inclusion des femmes, et des minorités, à Hollywood. « J’espère vraiment que les opportunités pour ma fille (Maya Hawke, la nouvelle recrue de la saison 3 de Strangers Things) seront plus vastes que lorsque j’ai débuté à son âge » confie-t-elle, émue, à propos des changements en cours à Hollywood.
Une mère endeuillée dans « Chambers »
Uma Thurman joue et produit Chambers, une série présentée en avant-première mondiale à Séries Mania ce mardi et attendue le 26 avril sur Netflix. « C’est un drame familial et un mystère surnaturel sur une jeune femme qui a une terrifiante crise cardiaque et frôle la mort. Comme une autre fille meurt la même nuit, elle reçoit son cœur », a-t-elle résumé. « Je joue la mère de la jeune fille décédée », confie-t-elle encore. La star donne la réplique à de nombreux jeunes talents dans la série : « Je me sens un peu comme la marraine de la série », a-t-elle ajouté.
Sa pire expérience ? « Ne pas être à la hauteur de ce qu’on veut donner », estime-t-elle. Sa plus belle expérience : « Quand on réussit à donner le meilleur et qu’on obtient une standing-ovation ». Et l’assemblée n’a pas manqué de lui en réserver une chaleureuse.
Un public aux anges
« On ne vit pas dans une région où il se passe énormément d’événements. C’est incroyable qu’elle vienne à Lille ! C’est une chance », se réjouit Manon, 17 ans, en sortant de la masterclass, accompagnée par sa maman.
a« Honnêtement, j’avais des frissons et à la fin limite les larmes aux yeux », confie Jeanne-Molmy, 20 ans, qui, avec son amie Marion, 20 ans, a été séduite par le « naturel » et « l’humilité » de la star américaine. « J’ai été surprise qu’elle parle de ses insécurités vis-à-vis de son physique, de ses peurs, de son trac », s’étonne Marion. Cécile, 30 ans, retient « le plaisir qu’elle a de travailler ses personnages ». Au final, ce n’est pas la star hollywoodienne qui a emporté le cœur du public, mais comme le résume la jeune Manon, le fait de rencontrer « une femme inspirante ».