FESTIVAL«Beverly Hills», «Dawson», «Angela, 15 ans»... L'âge d'or des «teen shows»

VIDEO. Séries (Ados) Mania: «Beverly Hills», «Dawson», «Angela, 15 ans»... L'âge d'or des «teen shows»

FESTIVALA l’occasion des 25 ans d'« Angela, 15 ans » et d’une conférence dédiée à Séries Mania, « 20 Minutes » revisite la série adolescente, son âge d’or, ses auteurs, son avenir
Vincent Jule

Vincent Jule

La disparition soudaine de Luke Perry, à 52 ans, a provoqué une véritable onde de choc. Même s’il avait joué d’autres rôles (Jeremiah, Oz, Riverdale), ce n’est pas seulement Luke Perry qui était mort mais aussi un peu Dylan McKay, son personnage de Beverly Hills et icône des séries adolescentes. Souvent déconsidérés, rarement analysés ou parfois relayés au rang de plaisirs coupables, les teen shows connaissent un regain d’intérêt avec le phénomène Riverdale et plusieurs reboots ou revivals de classiques : Roswell, Buffy et bientôt… Beverly Hills !

Le festival Séries Mania à Lille leur consacre d’ailleurs une conférence (« La série adolescente a-t-elle tout d'une grande? »), animée par l’auteur de ses lignes, ainsi qu’une séance culte et anniversaire avec Angela, 15 ans.

L’influence des soap operas et des teen movies

Le teen show n’est pas exactement né avec la télévision ou les séries. Il y a bien sûr toujours eu des enfants et des adolescents dans les séries, mais il faut attendre les années 1960-70 pour qu’ils en deviennent les héros, sous l’influence des soap operas (le bien nommé Never Too Young), des séries familiales (La petite maison dans la prairie, Happy Days) et des teen movies, ceux de John Hughes en tête (Ferris Bueller, The Breakfast Club). Mais c’est véritablement dans les années 1990-2000 que le genre trouvera ses plus éminents représentants, avec Beverly Hills, Angela, 15 ans, mais aussi Dawson, Buffy, ou Newport Beach.

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Créée par Darren Starr et produite par Aaron Spelling en 1990, Beverly Hills met en place le teen show américain tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Brandon et Brenda emménagent à Beverly Hills et invitent avec eux le spectateur à vivre cette vie de rêve : jeunesse dorée, soleil californien et virées au Peach Pit. Derrière le vernis glamour, il y a bien sûr des aspérités, les apparences sont trompeuses, et les gosses de riches ont aussi la vie dure. Mais on veut en être.

Toutes les séries ados de l’époque utiliseront le déménagement comme point d’entrée dans leur univers : Jen débarque à Capeside dans Dawson, Buffy et sa mère s’installent à Sunnydale, Serena est de retour dans l’Upper East Side dans Gossip Girl, Ryan quitte les quartiers défavorisés de Chino pour les villas chics de Newport Beach. Le titre (original) même de ses séries est souvent une indication de lieu, avec également Everwood, One Tree Hill (Les Frères Scott) ou Riverdale. Des villes à taille humaine, des endroits fantasmés, dans lequel le spectateur veut retourner chaque semaine, se sent bien, et où se perpétue la mythologie américaine. A l'instar de Smallville, la « petite ville » où a commencé la légende de Superman, le plus connu et américain des super-héros.

De la mythologie américaine

Cette mythologie américaine a longtemps été, et l’est parfois encore, la mythologie WASP, pour « White Anglo-Saxon Protestant ». Soit la mythologie de l’homme, et un peu la femme, blanc, chrétien, hétéro, de classe moyenne… Ce n’est pas exclusif aux teen shows, il suffit de jeter un oeil à Friends ou aux Simpson. Mais les séries ados ont également participé à faire avancer les mentalités, à se faire un reflet plus réaliste, inclusive et même politique de la societé. Dawson est ainsi la première série à avoir mis en scène un baiser gay en prime time à la télé américaine.

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Dès 1994, Angela, 15 ans proposait un portrait sensible et réaliste de l’adolescence, où le changement d’une couleur de cheveux, un bouton sur le visage, une rumeur dans les couloirs du lycée étaient traités comme des sujets de la plus haute importance. « L’école est un champ de bataille pour le cœur », lance son héroïne dans le pilote. Mais la série est arrêtée au bout d’une saison, participant à la rendre culte. La chaîne ABC dira d’ailleurs qu’annuler Angela, 15 ans fut sa plus grosse erreur. Freaks and Geeks de Judd Apatow connaîtra le même destin, annulée puis réhabilitée.

Devenu un genre à part entière, le teen show s’approprie également les autres genres comme autant de métaphores : le fantastique avec les vampires, loups-garous et « démons de la vie » (pour reprendre la belle formule de Martin Winckler) de Buffy, Vampire Diaries ou Teen Wolf, la science-fiction avec Roswell ou Kyle XY, le polar et thriller avec les enquêtes de Veronica Mars ou les mystères de Pretty Little Liars, ou la comédie musicale avec Glee

Le « teen show » ultime

Les années 2000 voient même naître le teen des teens, une série presque méta, mais pas non plus parodique. The O.C., alias Newport Beach, reprend les clichés du teen show pour mieux les digérer, les célébrer, les détourner. La série va jusqu’à mettre en scène une série dans la série, The Valley, qui lui permet de commenter le genre, que ce soit sa propension aux triangles amoureux, ou le fait que les acteurs sont trop vieux pour jouer des ados. Une manière de renforcer la complicité avec le téléspectateur qui a déjà vu des teen shows, qui est un enfant de la pop culture, comme son créateur Josh Schwartz, alors âgé de 26 ans.

D’un bad trip à Tijuana à un des meilleurs cliffhangers de fin de saison, Newport Beach signera, comme Dawson ou Buffy, des moments iconiques de la télévision, de ceux que l’on se surprend à revoir en boucle sur YouTube ou que - consécration ultime - le Saturday Night Live s’amuse à parodier.

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20 secondes de contexte

Dans le cadre de la 10e édition de Séries Mania, jusqu’au 30 septembre à Lille, le journaliste de 20 Minutes, Vincent Julé, anime la conférence « La série adolescente a-t-elle tout d’une grande ? ». L’occasion de publier une série d’articles sur les « teen shows », de leur âge d’or dans les années 1990-2000 à la question de leur avenir en passant par ceux et celles qui les font.