INTERVIEW«Grey's Anatomy», «Harry Queber», la France... Patrick Dempsey dit tout

VIDEO. «Des 24 Heures du Mans à "Harry Quebert", je dois à la France certains meilleurs moments de ma vie»

INTERVIEWAprès son départ choc de «Grey's Anatomy» et un podium aux 24 Heures du Mans, l'acteur Patrick Dempsey est de retour à la télévision avec la mini-série «La Vérité sur l'affaire Harry Quebert»...
Après son départ choc de «Grey's Anatomy», Patrick Dempsey est de retour dans une série avec «La Vérité sur l'affaire Harry Quebert» sur TF1
Après son départ choc de «Grey's Anatomy», Patrick Dempsey est de retour dans une série avec «La Vérité sur l'affaire Harry Quebert» sur TF1 - Takashi Seida TM
Vincent Jule

Propos recueillis par Vincent Jule

Diffusée à partir de mercredi en prime time sur TF1, La Véritié sur l'affaire Harry Quebert est une mini-série événement à plus d’un titre. Il s’agit bien sûr de l’adaptation du best-seller éponyme de Joël Dicker, mais également de la première série de Jean-Jacques Annaud, le réalisateur culte du Nom de la rose et de L’Ours, et enfin, du come-back de Patrick Dempsey. Comme Meredith, la France est tombée amoureuse de son personnage de Derek Shepherd, le bien nommé Dr Mamour, dans Grey’s Anatomy. Après son départ choc de la série, l’acteur a choisi un projet à l’ADN français, mais tourné en anglais au Québec, pour son retour à la télé et son interview à 20 Minutes.

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Après plusieurs années et rôles sur scène et à l’écran, vous êtes devenu le prince charmant et gendre idéal de Hollywood, que s’est-il passé ?

Ah ah, je ne sais pas vraiment. J’ai pourtant connu de nombreuses années de galère, j’étais un acteur qui bossait pour pouvoir manger, comme beaucoup d’autres. On dit souvent qu’il faut dix ans pour percer, et c’est exactement ce qui m’est arrivé. Les planètes se sont vraiment alignées avec Grey's Anatomy : un super casting, une super musique, de super auteurs… Le temps des huit épisodes la première saison, ma vie a littéralement et profondément changé. J’ai eu plutôt de la chance que cela me tombe dessus sur le tard et non au début de ma carrière. J’ai pu appréhender et apprécier le moment.

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Votre départ de Grey’s Anatomy a été brutal pour votre personnage et pour les fans. Et pour vous ? Il y avait des rumeurs de tensions en coulisses.

Grey’s Anatomy représente une grande partie de ma vie, plus de dix ans. En tant qu’acteur, tu n’es jamais sûr de retrouver du boulot. Mais il était temps pour moi, créativement parlant, de passer à autre chose. Je pense même être resté trop longtemps dans la série. J’aurais dû partir un an plus tôt, en saison 10. Derek n’évoluait plus selon moi. Je sais que les fans ont été choqués, mais il était temps de partir.

Et le docteur Mamour est un personnage de Shonda Rhimes. Je n’étais ni le créateur, ni le producteur, je n’avais pas mon mot à dire. Je ne pouvais que l’incarner jusqu’au bout. Même si j’ai poussé pour une fin différente. Mais c’est comme ça, c’est la vie. Quant aux tensions, je parlerai plus de passion. Il y a toujours de l’émotion sur une série qui dure si longtemps, mais il n’a jamais été question d’ego, toujours d’histoires.



C’était il y a déjà cinq ans, et vous êtes resté plutôt discret depuis. Vous consacrez votre vie à la course automobile ?

J’avais besoin de nouveaux challenges. Je voulais me focaliser à 100 % sur la course, monter sur le podium des 24 Heures du Mans, ce que j’ai fait, et courir une saison entière du championnat du monde d’endurance FIA. A 49 ans, c’était le moment ou jamais. Mais je produis également des documentaires, m’occupe de ma fondation pour les malades du cancer, passe du temps avec ma femme et mes enfants. J’avais besoin de recalibrer ma vie, mes envies.

Qu’est-ce qui vous a décidé de revenir à la télévision, dans une série ?

J’ai accepté le projet sur le seul nom de Jean-Jacques Annaud, dont j’admire l’oeuvre. J’ai compris qu’il s’agissait d’une adaptation qu’après, je ne connaissais pas le livre de Joël Dicker. Il est moins populaire aux Etats-Unis qu’en France ou en Europe. Je l’ai téléchargé et dévoré lors d’un trajet d’avion. Puis, j’ai dû le lire quatre ou cinq fois. Je l’ai surligné de partout, digéré et mis de côté.

Harry Quebert, que vous incarnez, n’est pas le personnage principal…

Je me fiche un peu qu’il ne soit pas le héros à proprement dit, il reste un personnage dynamique, mystérieux et surtout différent de ce que j’ai pu jouer. Pour moi, et pour le public. Rien que la transformation physique était un beau défi en soi. Je restais cinq heures par jour assis au maquillage, ce qui permet de se voir vieillir à vu d’oeil et de réfléchir à sa propre vieillesse, sa propre mortalité. Je me mettais dans le personnage, je réfléchissais aux scènes, car une fois sur le plateau, nous tournions très vite, avec trois caméras, en une ou deux prises maximum. Travailler avec un maître comme Jean-Jacques, c’était vraiment une expérience unique.

Comment votre collaboration s’est-elle passée ?

Nous avons peu parlé du scénario et du personnage et beaucoup de tout le reste. (rires) Le courant est tout de suite passé entre nous. Il est très méticuleux dans sa préparation. Il a tourné les dix épisodes d’une traite et rendu sa copie en temps et en heure, et en dessous du budget initial. C’est très rare dans le métier. Une fois l’intention de la scène donnée, il laisse beaucoup de liberté aux acteurs, c’est très libérateur. Je n’avais jamais travaillé comme ça. Un peu à l’image, toutes proportions gardées, des joueurs de jazz.

A CanneSeries, Jean-Jaques Annaud a présenté Harry Quebert comme un film de huit heures, et non une série télé. Etes-vous d’accord ?

Ah bon ? Je pense que la série offre la possibilité aux auteurs et réalisateurs de raconter une histoire au long cours, de ne pas se restreindre aux traditionnelles 90 minutes. Le format est différent, mais les formes évoluent, les manières de regarder un film ou une série aussi. Selon moi, les meilleures histoires sont aujourd’hui à la télévision, car les films indépendants sont difficiles à monter, il n’y a presque que des blockbusters au cinéma. Je pense aussi qu’une bonne histoire trouve toujours le chemin, quel qu’il soit, vers le spectateur.

Vous entretenez une relation spéciale avec la France…

Une relation unique, vous pouvez le dire. Elle a commencé dans les années 1980, lorsque je suis venu pour la première fois. J’ai lu Hemingway, Scott Fitzgerald, et tous les auteurs de la Génération perdue qui sont venus à Paris. Je me baladais en rêvant de pouvoir jouer dans des films français, comme Autour de minuit de Bertrand Tavernier ou Diva de Jean-Jacques Beinex. Le Mans est encore plus spécial, cette ville a changé ma vie. Pour moi, c’est comme être à la maison, surtout à la campagne. Des 24 Heures à Harry Quebert, je dois à la France parmi les meilleurs moments de ma vie. Rien que d’en parler, je suis ému [il a les larmes aux yeux].